Immobilier : 58% des Français souhaitent attendre avant d'acheter
Une France de propriétaires... C'était l'un des souhaits du candidat Nicolas Sarkozy à la
Présidentielle de 2007. Où en est-on aujourd'hui ? Qui achète ? A quel prix ? Maison ou appartement ? Quels sont les critères de choix ? Autant de questions posées à un panel de lecteurs du journal
De Particulier à Particulier. Il en ressort une enquête (*) très instructive sur le logement idéal des Français.
En 2009, les primo-accédants ne constituent plus que 43% des acquéreurs, alors qu'ils étaient largement majoritaires il y a deux ans (58%). La crise est passée par là, entraînant de fait une baisse de moitié des candidats à l'achat de moins de 30 ans (17% en 2009, contre 32% en 2007). Il faut désormais avoir les reins solides financièrement pour pouvoir prétendre à l'achat d'un bien immobilier, les banques étant devenues plus frileuses depuis la crise. C'est ainsi que la tranche des 30-49 ans qui prétendent à l'achat passe de 41% en 2007 à 59% cette année. Suite logique, il s'agit d'une tranche d'âge plus aisée, avec une proportion de CSP+ gagnant 10 points en deux ans (48% en 2009). Le nombre d'employés, ouvriers et enseignants reculent de 12 points depuis 2007 (30% en 2009). De leur côté, les retraités, dont le nombre à vouloir acheter est en diminution, semblent faire preuve de plus d'attentisme et préfèrent laisser passer l'orage.
Clés maison © Photo d'illustration - MAP
Financement : l'apport personnel devient indispensable
Etant plus âgé, le futur acquéreur a pu se constituer un apport personnel pour financer son logement futur. Il n'hésite pas toutefois à faire jouer la concurrence entre les établissements bancaires (78% en 2009 contre 40% il y a deux ans). La durée des crédits sur 20 ans ou plus ne fait plus l'unanimité (31% contre 45% en 2007). Désormais, on emprunte sur moins de 15 ans, surtout en vue d'un éventuel déménagement. Du côté du montant de l'achat, on dénombre, de par le profil établi ci-dessus, une majorité de futurs accédants (52%) qui envisage ainsi d'acheter un bien d'un montant supérieur à 200.000 € (43% en 2007).
Le dispositif Scellier, mis en place au début de l'année pour inciter à investir dans le neuf et à louer son logement, bénéficie d'une notoriété non négligeable chez 31% des futurs acquéreurs.
Passer de l'état de locataire au statut de propriétaire est la principale raison d'acquérir un logement (53%). Suivi par la volonté d'avoir un logement plus grand (35%), de changer d'environnement (21%) et de changer pour avoir une maison plutôt qu'un appartement (20%). L'arrivée d'un enfant (11%) et le rapprochement de son lieu de travail (9%) sont également des facteurs importants. Si le futur acquéreur est en quête de liberté (48%), se constituer un patrimoine et garantir une certaine sécurité à ses proches restent un moteur essentiel dans l'acte d'achat.
A noter que la recherche d'un logement se fait désormais majoritairement (89%) par le biais d'Internet.
Aujourd'hui, on assiste à un rééquilibrage entre les candidats à l'achat d'un appartement et ceux désireux d'acquérir une maison.
Ceux privilégiant l'appartement recherchent tout d'abord la proximité du centre-ville, plus de 85% d'entre eux ne voulant plus passer plus d'une heure dans les transports pour rejoindre leur lieu de travail. Un certain sens civique et une volonté de contribuer à préserver l'environnement jouent également un rôle important au moment de l'achat. Le fait est qu'un appartement reste aussi moins cher à l'achat qu'une maison et plus facile d'entretien.
Toutefois, en matière d'écologie et d'énergie, une très large majorité de candidats à l'achat se dit prête à payer son logement plus cher s'il est peu consommateur d'énergie (79%) et dispose d'une bonne isolation thermique.
L'acquisition d'une maison - 50% des Français en rêvent toujours - est avant tout conditionnée par la recherche du calme (77%) et le bien-être des enfants (65%).
Le neuf conserve une bonne réputation, 70% des personnes interrogées déclarant avoir confiance dans la qualité des constructions neuves. Les principaux atouts du neuf sont l'absence de travaux (67%), la qualité de l'isolation thermique (59%) et phonique (58%) et la présence d'un parking (50%).
Là encore, le dispositif Scellier a beaucoup contribué à la croissance des ventes de logements neufs.
(*) Etude réalisée du 23 mai au 27 juillet 2009 sur un échantillon de 5.654 lecteurs de De Particulier à Particulier.