Du fait d'une demande de logements toujours plus pressante et une offre proche de la pénurie, le marché francilien amorce une hausse importante des prix au premier trimestre 2010, selon les notaires d'Ile-de-France. Côté volumes, le marché reste néanmoins en convalescence. Meilleursagents observe de son côté, que les conditions de la formation d'une bulle spéculative sont réunies. Détails.
"Le marché repart". C'est le principal enseignement de la publication de l'étude conjoncturelle des Notaires d'Ile-de-France pour le premier trimestre 2010 parue le 27 mai dernier : même si, côté volumes des transactions, le marché francilien reste "
en convalescence" - le nombre de biens vendus, 41.000, est supérieur à celui du 1er trimestre 2008, entrée en récession du marché, mais "
sensiblement inférieur" à 2006 et 2007 -, les candidats à l'acquisition sont là, portés par un contexte favorable, notamment par des taux d'intérêts au plus bas et un marché locatif tendu (niveaux de loyer élevés, peu de biens sur le marché, etc.) qui pousse à préférer l'achat à la location. Mais force est de constater qu'à Paris comme dans toute l'Ile-de-France, la demande de biens reste supérieure à l'offre. Et qui dit produit de plus en plus rare, dit produit de plus en plus cher...
Une hausse de près de 2,5% des prix des logements en moyenne ce trimestre
Selon les derniers chiffres de la base Bien des notaires, en Ile-de-France et dans l'ancien, les appartements dans l'ancien affichent ainsi une hausse de 2,5% en moyenne, soit à Paris +3,2%, en petite couronne +1,6% et en grande couronne +2,4%. Il faut désormais compter 6.430€ du m2 en moyenne à l'achat, en petite couronne 3.740€/m2 et en grande couronne, 2.830€/m2, soit une moyenne de 4.550€/m2 en Ile-de-France. Quant aux maisons anciennes au premier trimestre, la hausse est de +2,3% ce trimestre en moyenne, avec un prix moyen de 280.400€ (en petite couronne +2,1% / 317.900€ ; en grande couronne +2,2% /263.900€).
La reprise du marché, précisent les notaires, date de l'été dernier mais, notent-ils, "
ce retour à la hausse en glissement annuel reste pour l'instant globalement modéré, peu assuré et largement lié à un effet de rattrapage" après le mouvement de baisse à compter de l'été 2008, jusqu'en juin 2009, du fait de la crise. Une baisse qui
"aura été de 8,3% pour les appartements anciens en neuf mois et de 12,7% en 11 mois pour les maisons, au plus fort de la baisse."
Reste qu'aujourd'hui, le problème de la pénurie de biens se fait d'autant plus sentir que la crise est justement passée par là, avec son lot d'opérations stoppées, auquel s'ajoutent les délais de sortie des programmes nouveaux et le manque chronique de foncier dans la région. Une situation qui devrait encore perdurer. Tandis que le nombre d'acheteurs potentiels devraient lui, toujours croître : "
L'amélioration progressive de la situation économique et surtout, des conditions de financement toujours attractives (accès au crédit facilité et taux très faibles) pourraient en effet permettre aux Franciliens, comme ils sont nombreux à le souhaiter, de concrétiser leur acquisition", concluent les Notaires. Ce qui présage pour le Printemps 2010,
"une période de forte activité immobilière, comme c'est traditionnellement le cas en cette partie de l'année."
"
Aujourd'hui, en pleine période de crise économique, ce sont les vendeurs qui ont à nouveaux la main sur le marché de l'immobilier, explique ainsi Maître Christian Lefebvre, nouveau président de la Chambre des notaires de Paris, précisant d'ailleurs qu'
"ils ne l'avaient guère perdue au cours des deux dernières années."
Suite de l'article en page 2 et retrouvez également en pages suivantes, les prix arrondissement par arrondissement de Paris et ville par ville.
L'immobilier francilien repart à la hausse : les prix au premier trimestre (notaires)
Vers l'éclatement d'une bulle immobilière ? (MeilleursAgents)
conjoncture immobiliere © MAP-DR
suite de l'article
Un avis partagé par le réseau MeilleursAgents.com, pour qui les vendeurs "
sont en position de force". Dans son dernier baromètre, publié le 18 mai, le réseau faisait état également d'une hausse des prix importante dans la capitale intra-muros surtout : "
Paris s'envole !" titrait-il, avec en avril, +2,1% sur un mois à Paris, atteignant un prix moyen de 6.730€/m2, soit +12% en un an. En moyenne en Ile-de-France, hors Paris, l'augmentation est selon lui, plus mesurée, à +0,5%. Mais, pour MeilleursAgents, cette envolée ne présage pas forcément du bon :
"toutes les conditions d'une bulle spéculative sont réunies."
"
Le manque relatif de biens favorise les vendeurs qui en profitent pour pousser les prix. Les acheteurs solvables disposent de taux d'intérêts exceptionnels qui augmentent leur pouvoir d'achat. L'environnement macroéconomique incertain encourage les investisseurs à se tourner vers la pierre valeur refuge. Enfin, il est temps pour les familles de trouver un grand appartement pour la rentrée des classes, analyse Sébastien de Lafond, Président et fondateur de MeilleursAgents.com.
Tout concourt à l'envolée des prix, mais attention, les bulles aussi s'envolent avant d'éclater ". Face tous ces facteurs, l'on va ainsi vers "
une augmentation déraisonnée des prix de certains biens (petites surfaces, biens d'exception, mais de valeur inférieure à 600 000 €...)". Et MeilleursAgents de conclure que, "
Sauf exception, il est d'ores et déjà déraisonnable d'acheter à Paris dans le but d'investir à court ou moyen terme. Dans les conditions actuelles du marché, les investisseurs ne peuvent espérer de forte rentabilité."
Vers l'éclatement d'une bulle immobilière ? (MeilleursAgents)
Prix des appartements anciens au m2 à Paris par arrondissement
Prix des appartements Paris par arrondissement © Source Base BIEN - Notaire Paris Ile-de-France
Parmi les quartiers les plus abordables, les notaires citent : la Goutte d'Or (4.810€/m2), Pont de Flandre (4.930€/m2), La Chapelle (4.960€/m2), La Villette (5.000€/m2), Amérique (5.110€/m2). Quant aux quartiers les plus chers : St Germain des Prés (12.730€/m2) St Thomas d'Aquin (11.430€/m2), La Monnaie (9.700€/m2), Les Invalides (9.380€/m2).
Prix des appartements anciens au m2 à Paris par arrondissement
Evolution des prix des appartements anciens au m2 - Petite Couronne
Evolution des prix petite couronne © Base Bien - Notaires Ile-de-France
Avec 3.740€/m2 en Petite Couronne au premier trimestre, le prix des appartements anciens reveint au niveau de 2007, précisent les notaires d'IDF.
"La variation annuelle des prix est positive pour la première fois depuis le 3ème trimestre 2008 (les prix ont augmenté de 1,1% sur un an), tandis que la variation trimestrielle est positive depuis trois trimestres consécutifs."
Evolution des prix des appartements anciens au m2 - Petite Couronne
Evolution des prix des appartements anciens au m2 - Grande Couronne
Evolution des prix grande couronne © Base Bien - Notaires Ile-de-France 2010
2.830 €, c'est par m2, le prix moyen des appartements anciens en grande couronne. Il se place au niveau de 2006. "
Les prix sont stables depuis un an (+0,9% par rapport au premier trimestre 2009), en revanche ils ont augmenté de 2,4% sur trois mois."
Evolution des prix des appartements anciens au m2 - Grande Couronne
Maisons anciennes en Petite Couronne
Maisons anciennes en Petite Couronne © Base Bien - Notaires Ile de France 2010
Des prix stables sur un an (+0,7% par rapport à T1 2009) mais une augmentation de 2,1% sur trois mois. Prix moyen pour maison ancienne observé en Petite Couronne : 317.900€.
Maisons anciennes en Petite Couronne
Maisons anciennes en Grande Couronne
Maisons anciennes en Grande Couronne © Base BIEN - Notaires Ile de France
Des prix stables sur un an (+0,1% par rapport à T1 2009) mais une augmentation de 2,2% sur trois mois. Prix moyen pour maison ancienne observé en Grande Couronne : 263.900€.
Maisons anciennes en Grande Couronne