L'immobilier en Ile-de-France vient encore de franchir un seuil pour revenir à un niveau d'activité d'avant crise, a indiqué la dernière note des Notaires de Paris-IDF. Au 3e trimestre, l'évolution des prix gagne +10.6% sur un an, tandis que Paris passe la barre des 7.000 €/m2.
Accélération et intensification : voilà les deux caractéristiques du marché immobilier d'Ile-de-France sur le 3e trimestre 2010. Ainsi, la dernière note des Notaires de la Chambre francilienne indique une hausse de 10.6% de l'indice des prix des logements anciens en un an, alors que le prix moyen au m2 à Paris vient désormais s'établir à 7.030 €/m2 ce trimestre. "Dans 19 arrondissements sur 20, les prix du troisième trimestre 2010 correspondent aux prix les plus haut enregistrés historiquement". Sur un an, la progression atteint le niveau de 1.000 euros/m2, soulignent les notaires. Et de constater qu'aujourd'hui, plus aucun des 20 arrondissements de la capitale n'affiche des prix inférieurs à 5.000 €/m2.
L'activité a retrouvé son niveau moyen des années 1999-2007, affirment les Notaires. En effet, le volume des ventes (neuf et ancien confondus) s'est accru de 23% en un an, à 52.600 logements en IDF. Les ventes du neuf (+16%), boostées par le dispositif Scellier, ont toutefois été moins rapides que celles de l'ancien (+24%), lorsque l'on compare les 3e trimestres 2009 et 2010. Au final, sur les 12 derniers mois (octobre 2009-septembre 2010), 182.400 logements ont été vendus en IDF, contre environ 185.000 ventes en moyenne sur la période 1999-2007.
conjoncture paris 3T 2010 © Conjoncture paris 3T 2010 - Notaires DR
Climat incertain mais favorable à l'acquisition
Les raisons de cet engouement pour la pierre sont toutefois assez paradoxales. Alors qu'on pouvait s'attendre à voir le nombre de transactions immobilières baisser dans un climat économique, social et financier particulièrement morose, on a assisté à l'inverse. "
La volatilité des bourses, les craintes sur la dette des Etats, la question du financement des retraites et un environnement incertain" ont stimulé l'accession à la propriété et dessiné un environnement psychologique favorable à l'acquisition d'un logement.
De même, les taux d'intérêt au plus bas et la suppression annoncée des aides gouvernementales telles la déduction des intérêts d'emprunts le pass-foncier ou encore l'arrivée d'un nouveau
PTZ, ont certainement contribué à concrétiser plus rapidement l'acte d'achat, pensent les Notaires. Des indicateurs qui laissent aussi à penser que, dans les prochains mois, "
les ventes de logements resteront soutenues", et que "
le niveau faible des taux d'intérêt ne devrait pas significativement changer en 2011."
Reste un chantier de taille, comme l'a rappelé Christian Lefebvre, président de la Chambre des Notaires de Paris - IDF :
"Il est temps, plus que temps, de desserrer l'étau qui paralyse la demande de logement. Sinon, c'est l'ensemble de notre société qui sera malade parce qu'elle consacrera globalement trop de ressources à son logement."