Dans leur note de conjoncture immobilière portant sur le troisième trimestre 2011, les Notaires observent un ralentissement de la hausse des prix qui reste, malgré tout, importante, à +6,4% dans l'ancien. Sur un an, la hausse s'établit à +9% pour les appartements et +4,4% pour les maisons.
En matière de prix immobiliers dans l'ancien, il est peu de dire que le marché français est marqué par une hétérogénéité qui ne cesse de s'accentuer depuis 2007. Les Notaires de France le soulignent une fois de plus dans leur dernière
Note de conjoncture immobilière, parue ce 19 janvier. "
Dans l'ancien, expliquent-ils,
dire que globalement les prix de vente vont augmenter ou baisser n'a guère plus de sens". Ils distinguent aujourd'hui trois marchés : Paris intra-muros et une partie des Hauts de Seine, dont les prix restent à un haut niveau ; les grandes métropoles de Province, couplées avec les première et seconde couronnes de Paris et le littoral de Nantes à Biarritz et de Perpignan à Nice, dont le dynamisme est également soutenu ; et, enfin, le reste de la France qui affiche des baisses de prix.
Dans le détail, sur le troisième trimestre 2011 (3T) - soit une période allant de début juillet à fin septembre - les prix ont continué à afficher une hausse importante, à +6,4%, même si les notaires observent un certain ralentissement - pour rappel, au premier trimestre, tirée par les prix parisiens à +20%, la hausse affichait +8,7%. Mais entre le 2T et le 3T, il est à noter que l'augmentation est de +1,1% pour les appartements et 0,7% pour les maisons. "
prix appartements anciens 3T2011 © Notaires de France
Prix médian au m2 des appartements anciens au 3T 2011- Cliquez sur l'image pour zoomer.
Cette stabilisation fait suite à deux années de forte hausse des prix sur Paris et sa région, dont le rythme annuel s'élevait encore à fin octobre à 18% sur Paris et 11,2% en Petite Couronne" précisent les notaires.
Reste que sur un an, le prix des appartements affiche tout de même +9% tandis que celui des maisons, +4,4%. En Province également, les prix restent dopés par ceux des grandes métropoles qui connaissent des hausses parfois à +10%, comme Bordeaux, Nantes, Nice, Toulon ou encore Rennes.
Suite de l'article en pages suivantes
Un marché très hétérogène
prix ancien maisons 3T2011- notaires © Notaires de France
Autre
"signe d'une stabilisation des prix, on observe entre le 2eme et le 3eme trimestre 2011 une augmentation du nombre de régions dont l'évolution trimestrielle des indices de prix est comprise entre -1% et +1% (9 à 15 régions en maisons et 7 à 9 régions en appartements)."
Côté volumes, à fin septembre 2011, le compteur affiche 832.000 transactions dans l'ancien sur une année. Mais ce chiffre ne doit pas cacher le fait que, pour l'Ile de France, la tendance est à la baisse (- 6% en août-octobre 2011 par rapport à la même période de 2010 ; - 9% par rapport à la moyenne 1999-2007), notamment à Paris et les Hauts de Seine - respectivement à -12% et -23%. Alors que, en Province, le nombre de mutations au 3T, comme au 2T 2011 par rapport au même trimestre de 2010, affiche une hausse de +8%.
Arrivé à "
un tournant" selon eux, le marché immobilier de l'ancien pour 2012 ne devrait "
pas être un bon cru", en raison notamment du climat économique actuel.
"Il faut se rendre à l'évidence, les données macroéconomiques nationales et internationales vont mettre fin à ce dynamisme." Outre "
la dégradation du climat économique", les Notaires pointent aussi du doigt le "
durcissement de la fiscalité immobilière" et la "
quasi-disparition du PTZ dans l'ancien", auxquels s'ajoute enfin "
la baisse de la notation de la dette française par Standard and Poor's, même s'il est permis de penser que son impact sur les taux d'intérêt sera faible", précisent-ils. Et de distinguer notamment l'impact des investisseurs "
en quête de sécurité" qui voient toujours dans la pierre une valeur sûre et qui, du coup, devraient continuer à soutenir le marché.
Voeux 2012 du notariat : la loi ne doit pas être un "hochet" mais un "phare" - à découvrir en page suivante.
Un marché très hétérogène
Vœux 2012 du notariat : la loi ne doit pas être un "hochet" mais un "phare"
A l'occasion des traditionnels voeux du notariat qui se tenaient cette année au Musée d'Orsay à Paris le 17 janvier dernier, les notaires n'ont pas caché leur amertume, pointant notamment du doigt les nombreuses turpitudes auxquelles ils ont été soumis en 2011 - rivalité avec les avocats sur l'acte authentique, quatre lois de finances rectificatives (et ce n'est pas forcément fini !), etc. Et de défendre leur mission de service public avec force... et la réserve qui leur est propre.
Faisant un parallèle avec la restructuration du musée et notamment, la rénovation de la galerie des Impressionnistes, Maître Christian Lefebvre, président de la Chambre des notaires de Paris, dans son discours, s'est élevé ainsi subtilement contre ceux qui pourraient voir chez les notaires une certaine tendance à rester dans une position
"traditionnelle (...) peu portée sur l'innovation" : "
Pour construire l'avenir, il nous faut des repères et des valeurs à transmettre dans ce nouvel équilibre mondial qui veut s'imposer dans les pires difficultés", dira-t-il ainsi. "
Toutes ces valeurs sont notariales, de la tradition revendiquée à l'extrême modernité."
Et le président du Conseil Supérieur du Notariat, Maître Benoit Renaud, de renchérir d'un vif plaidoyer en faveur de la défense de notre système juridique français,
"preuve de notre force que l'on aurait tendance à oublier voire, malheureusement à méconnaître." Dit système bien malmené ces derniers temps, tant au niveau national, qu'international : "
Certains esprits clairvoyants que l'on trouve même au sein du Barreau s'inquiètent aujourd'hui des initiatives de la commission européenne qui verraient sans sourire et sans frémir les supermarchés vendre du conseil juridique ou des statuts de sociétés préfabriqués comme l'on fait des choux fleurs." Rappelant que "
15 pays du G20 ont un notariat, symbole du droit écrit dont l'acte authentique est le fleuron", il a ainsi défendu vivement ce
"système intelligent" et appelé à un vote à la présidentielle pour une politique qui verra la mise en place de "
solutions durables, de long terme".
"
Il faut en finir avec la pratique ancienne et malheureusement partagée par tous les partis, du vote de lois de circonstances, d'une fiscalité pulvérisée au gré de 4 lois de finances par an, de la réglementation bavarde. La loi n'est pas un hochet que l'on agite avec frénésie pour démontrer l'activisme de l'exécutif ou l'écrasante charge des représentants du peuple. Dans notre système de droit, la loi doit être un phare qui éclaire le citoyen et auquel il peut se fier sans crainte qu'elle ne change au moindre prétexte."
Vœux 2012 du notariat : la loi ne doit pas être un "hochet" mais un "phare"