Immobilier : la baisse est enclenchée

    Publié le 3 juillet 2008 par Marie Castets
    Immeuble - à vendre
    Immeuble - à vendre © MAP
    Les analystes sont désormais unanimes et les chiffres parlent d'eux-mêmes : la baisse des prix de l'immobilier s'est véritablement enclenchée. La ministre du logement considère qu' "il n'y a pas de crise immobilière en France", mais certains prédisent jusqu'à 15 % de baisse d'ici deux ans.
    "Stabilisation des prix", >"atterrissage en douceur", "ajustement du marché" ... Aussi nuancés soient-ils, les professionnels de l'immobilier ne cachent plus désormais ce qui est devenu un fait : les délais de vente s'allongent et les prix baissent. Certes, pas partout, ni sur tous les biens. Mais, avec le prix du carburant qui flambe, le durcissement des conditions de crédit, et la gourmandise avérée des vendeurs, certains immeubles peinent à partir.

    Disparités

    Selon le réseau d'agences immobilières Century 21, sur le plan national, il est possible de "conclure à une stabilisation des prix tout juste calés sur la pente de l'inflation". En effet, le prix au mètre carré des logements individuels a pris 2,6 % au deuxième semestre 2008 par rapport à celui de l'année précédente, tandis que le prix du mètre carré dans le collectif a perdu 0.44%. Dans le détail pourtant, les disparités géographiques sont énormes. Par exemple, les maisons ont augmenté de 7 % dans le Centre alors qu'elles ont baissé de 5 % dans les Yvelines. Quant aux appartements, ils ont pris 8 % dans le Val d'Oise et accusent une baisse de 12 % en Basse-Normandie. En Ile-de-France, bien sûr, les prix continuent de grimper, mais moins sensiblement (+ 0,4 %, on parle davantage d'une stabilisation). En revanche, d'après les chiffres des notaires, le nombre de ventes a véritablement chuté dans la région (- 8,8 % par rapport à la même époque en 2007). Plus généralement, le réseau Laforêt témoigne quant à lui de l'allongement des délais de ventes qui sont passés à 89 jours en moyenne aujourd'hui contre 75 jours en 2007.

    Acheteurs désolvabilisés

    Les biens les plus touchés par la baisse sont sans aucun doute les maisons situées à la campagne. En cause notamment les prix du carburant qui pèsent dans le budget des ménages. Sans compter la hausse des taux de crédit immobilier qui écarte les jeunes ménages ou les personnes sans apport du marché de l'acquisition. Au final, selon Century 21 "les catégories d'acheteurs qui étaient les plus actives sur le marché telles que les primo-accédants et les CSP Employés/ouvriers [...] se trouvent pour environ 20 % d'entre eux, désolvabilisés et contraints de différer leur projet". Sans compter que les conditions d'octroi des prêts relais - crédits accordés à ceux qui souhaitent vendre leur résidence pour en acheter une plus grande et dont le montant dépend de la valeur du bien à vendre - sont plus difficiles d'après Christophe Crémer de Meilleurtaux.com. Ce que confirme son concurrent Empruntis selon lequel les banques ne prêtent plus, pour ce type de crédit qu'entre 60 % et 70 % de la valeur du bien à vendre, contre 80 % à 90 % auparavant. Résultat : ces acquéreurs potentiels se réfugient dans le secteur locatif en attendant de pouvoir acheter plus grand. De son côté, Laforêt Immobilier table sur une baisse des prix des logements anciens "d'environ 15 % sur deux ans". En attendant de voir si le marché lui donne raison, Christine Boutin a tenu à affirmer qu' "il n'y aura pas de crise immobilière".
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