Se loger coûte de plus en plus cher, mais c'est surtout la part du logement dans les revenus des ménages qui inquiète : 18,5% en moyenne, et plus de 40% pour certains foyers. Les locataires restent les moins bien lotis, suivis de près par les propriétaires accédants aux revenus modestes.
En 2010, près d'un Français sur dix a dépensé plus de 40% de ses revenus pour se loger. C'est l'une des conclusions de la dernière étude de l'Insee, parue le 16 mars dernier. La part du logement dans les dépenses des ménages n'a pourtant augmenté que de 0,1 point sur les quinze dernières années - mais la fracture entre locataires et propriétaires, elle, s'aggrave lourdement.
Les Français consacrent en moyenne 18,5% de leurs revenus à leur habitation principale. L'effort reste le plus lourd pour les foyers modestes (23,6% des revenus, contre 11% pour les familles les plus aisées), mais aussi pour les propriétaires accédants (27,2%). Les locataires du secteur public sont relativement protégés (20,1%) par rapport à ceux du secteur privé (26,9%) qui ont subit de plein fouet la hausse des loyers.
Parmi les trois secteurs de dépenses de logement pris en compte dans l'étude*, ce sont les loyers et remboursements qui pèsent le plus lourd. Ils représentent en moyenne 60% des dépenses pour le logement, et jusqu'à 77% pour les locataires du secteur privé.
"La hausse des dépenses de logement s'explique presque entièrement par celle des loyers ou des remboursements d'emprunts" précise l'Insee.
Le taux d'effort des propriétaires accédant a, pour sa part, augmenté de plus de 1,4 point depuis 1996. Un moindre mal, compte tenu de l'explosion des prix de l'immobilier, qui s'explique par l'allongement des durées des prêts notamment. Les propriétaires non accédants, enfin, subissent la hausse des charges et des taxes, qui représentent l'essentiel de leurs dépenses liées au logement, soit une hausse totale du coût du logement de 17%.
* Les loyers ou remboursements d'emprunt, les charges et les taxes, avant déduction des aides au logement.
Les conditions de logement s'améliorent légèrement
Si le logement coûte plus cher, les conditions de logement, elles, s'améliorent légèrement en 2010. Un ménage sur trois est propriétaire sans charge de remboursements d'emprunts, presque tous les foyers bénéficient d'un confort sanitaire minimum, et les problèmes de délinquance dans les logements sociaux a diminué en cinq ans. Petit bémol cependant : la surface moyenne par personne (41m²) n'a presque pas évolué, et 33% des ménages d'au moins trois enfants vivent dans des logements surpeuplés.