"Après 165 % de hausse en 12 ans, la valeur du patrimoine des ménages baisserait de 3,4 % en 2008", prévoit Cyril Blesson, directeur de la recherche économique et institutionnelle du cabinet de conseils Seeds Finance dans une récente étude. Encore la faute de la crise financière ?

La pierre s'effrite

Sûrement pas, si l'on en croit l'auteur de cette analyse qui explique davantage cette érosion par la baisse des prix de l'immobilier que par le plongeon des actions. Car les français sont aujourd'hui majoritairement propriétaires (56 %) et la pierre représente pas moins de 63 % de leur patrimoine. En revanche, ils sont peu nombreux à avoir massivement investi en bourse : "seulement une minorité de ménages (16 %, plutôt des patrimoines élevés), détiennent des actions" argumente Cyril Blesson. Conséquence, après une hausse spectaculaire de 202 % entre 1995 et 2007, la valeur du patrimoine immobilier des ménages français baisserait de 3.6 % en 2008. Par ricochet, celle de leur patrimoine global diminuerait de 3,4 %.  

Patrimoine : - 5,5 % en 2009

Pour autant, Cyril Blesson reste optimiste. Car si cette valeur est plus impactée par la baisse des prix des biens que par le krach boursier, le raisonnement reste théorique. "Pour la majorité d'entre eux [les français], qui n'a pas besoin de vendre son logement, les conséquences seront limitées", explique-t-il. Les autres différeront peut-être leur projet de vente. Au final, cet "effet d'appauvrissement pourrait contribuer à dégrader un peu plus leur confiance", mais pour Seeds Finance, les conséquences de cet "effet de richesse négative" seront moins néfastes que dans les pays Anglo-Saxons "où l'accès au crédit dépend de la valeur du patrimoine détenu". L'auteur de l'étude admet toutefois que la faible progression des revenus combinée au recul du crédit habitat ne contribue pas à améliorer la situation. Pour 2009, il table sur une diminution de 10,4 % de la valeur du patrimoine immobilier, soit -5,5 % d'un point de vue plus général.