Des agents immobiliers piégés par caméras cachées

    Publié le 19 septembre 2007 par Laurent Perrin
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    agence immobiliere © DR
    Jean-Michel Pouré a sillonné la France pour brosser un portrait de l'immobilier dans notre pays. En caméra cachée, il a prêché le faux pour avoir le vrai auprès des agents immobiliers qu'il a rencontrés. Au terme de son enquête, pour lui : non, le marché n'est pas en hausse et les prix affichés sont en décalage avec la valeur réelle des biens.
    Voilà un nom qui risque de rester en travers de la gorge de certains acteurs de l'immobilier. Jean-Michel Pouré a décidé de dénoncer les pratiques douteuses de certaines agences du pays. A cette fin, ce diplômé de l'Essec a accumulé entre décembre 2006 et juin 2007 pas moins de 80 entretiens, filmés en caméra cachée, avec des agents immobiliers. Auxquels il faut ajouter quelques 120 « canulars téléphoniques » du même goût.
    Pour lui, ces entretiens annoncent la fin d'un mythe : celui de la hausse persistante des prix. Un documentaire de 52 minutes est même en préparation, compilant les meilleurs moments. Le but de ce défenseur des acquéreurs est d'informer le grand public sur certains abus. Sur son site - bulle-immobiliere.org - on retrouve quelques-unes des 80 vidéos ainsi qu'un forum de discussion et une étude publiée en 2004 intitulée "Mythes et croyances de l'immobilier".

    Morceaux choisis

    Petite sélection de quelques révélations édifiantes entendues ici ou là parmi les entretiens filmés et téléphoniques de Jean-Michel Pouré.
    A Carpentras (Vaucluse), un agent immobilier broie du noir. «Depuis le début de l'année, on n'a réalisé que la moitié de notre chiffre d'affaire habituel. On ne vend pas. On fait 40 affaires par an d'habitude. Cette année, si on en fait 25, ce sera bien.» Il ajoute qu'un bien en vente à 400 000 € en vaut à peine la moitié. Selon lui, il faut « mettre au prix », c'est-à-dire être franc avec le client sur la valeur réelle d'un bien.
    Du côté de Grenoble (Isère), on nous apprend que le marché se tasse. «Les prix ont atteint des sommets. Les gens qui ont ajouté 15 % au prix de l'année dernière se sont plantés. Ça ne s'est pas vendu à ce prix là. On a donc été obligé de faire de grosses négociations, chose jamais vue auparavant.»
    Par ailleurs, dans un contexte difficile, les gens sont de plus en plus méfiants, déplorent certains agents. Les clients s'informent d'avantage par eux-mêmes et sont donc moins dupes. «Ils sont hyper renseignés et étudient attentivement le marché avant de nous consulter. Les pigeons aujourd'hui sont très durs à trouver» (!), conclue cette même agente de Grenoble.
    A Paris, dans le 16ème arrondissement, un agent explique à Jean-Michel Pouré que le marché français est un marché d'anticipation. Ce qui veut dire qu'on y anticipe les hausses mais aussi les baisses. On sortirait ainsi peu à peu d'un cycle de hausse qui aura duré six ans. C'est, pour les clients, le moment d'après l'auteur de cette étude de «négocier et faire baisser les prix».
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