Par les temps qui courent, pour beaucoup acheter un bien s'avère compliqué © iStock
Alors que les prix continuent de se stabiliser sur ce dernier mois avec des évolutions à Rennes de +0,1%, +0,2% à Nantes et Lyon et +0,3% pour Lille et Montpellier, certaines autres métropoles continuent de bien reculer avec -0,9% à Bordeaux et -0,8% à Strasbourg et Toulouse. "
Les prix de l'immobilier sur l'ensemble de la France suivent cette logique de stabilisation avec -0,1% de baisse en février contre -0,3% en décembre et -0,1% en janvier", indique le communiqué de Meilleurs agents.
En revanche, dans la capitale, les espoirs d'un ralentissement de la baisse s'éloignent. "
Paris poursuit sa chute avec -0,7% sur le mois de février (-6,6% sur un an), un rythme mensuel de baisse encore plus élevé que l'année dernière où Paris baissait de -0,5% en moyenne par mois."
En ce qui concerne les zones rurales, le mois de février 2024 confirme un véritable cycle baissier avec un recul des prix sur six mois (-1,7%), une première depuis 2015. "
Si les prix de ces logements situés majoritairement à la campagne profitaient d'une embellie suite de la crise sanitaire, ils semblent désormais faire face à un retour à la normale dans un contexte bancaire qui demeure tendu."
Des délais de vente plus longs
Dans ce contexte, les vendeurs acceptent-ils les négociations menées par les acheteurs ? Le niveau très élevé des délais de vente moyens sur l'ensemble des onze plus grandes villes de France laisse penser que ce n'est pas le cas. "
En effet, le délai moyen pour vendre un bien dans ces villes au 1er mars 2024 est de 77 jours contre 59 il y a un an, soit près de 18 jours en plus. Plus aucune de ces métropoles n'enregistre un délai de vente moyen inférieur à deux mois !"
Sur le dernier trimestre, les métropoles de Bordeaux et Toulouse ont vu leurs délais de vente moyens augmenter respectivement de 15 et 10 jours. "
Montpellier, avec ses 14 jours supplémentaires sur le trimestre, détient actuellement le record du délai de vente le plus long parmi les onze plus grandes villes de France : compter en moyenne trois mois (90 jours) pour y vendre un bien, contre deux mois et demi (76 jours) il y a un an."
Bien que les prix aient augmenté de +2% sur un an à Montpellier, de tels délais pour vendre ne permettent pas d'envisager des perspectives positives. "
Si les conditions pour retrouver un pouvoir d'achat immobilier intéressant côté acheteurs tardent à revenir, certains vendeurs ne pourront plus se permettre d'attendre et seront de facto contraints d'accepter de baisser leurs prix."
Vers un retour du pouvoir d'achat immobilier ?
La revalorisation salariale opérée dans certaines organisations au début de l'année, suivant l'inflation, combinée à une légère amélioration des conditions d'accès au crédit (baisse de 0,25 points de pourcentage entre décembre 2023 et février 2024 - source Empruntis) permettent aux ménages français de regagner quelques mètres carrés de pouvoir d'achat.
Bordeaux, Toulouse et Paris enregistrent les meilleures augmentations de pouvoir d'achat (+9,6%, +9,3% et +8,7%) par rapport à leur point le plus bas atteint au dernier trimestre 2023. A long terme, la correction des prix observée depuis la hausse des taux d'intérêt dans certaines villes contribue de manière significative à rattraper le pouvoir d'achat de 2022. "
Suite à une baisse de plus de 10% depuis janvier 2022, Paris affiche un pouvoir d'achat immobilier de 28m2 au 1er mars 2024, une surface qui n'est plus qu'à 1 m2 de son niveau de début 2022. De même, Lyon et Bordeaux, après avoir atteint des baisses de -7% et -7,2% (depuis le 1er janvier 2022), ne sont plus qu'à 4 m2 de leur niveau de 2022", note Meilleurs agents avant de conclure : "
Mais la route est encore longue : le pouvoir d'achat des ménages s'est tellement dégradé en deux ans que seulement deux des plus grandes métropoles françaises (Toulouse à 52 m2 et Nantes à 55 m2) ne disposent pas d'un pouvoir d'achat supérieur à 50 m2 alors qu'elles étaient au nombre de six (Rennes, Lille, Nantes, Toulouse, Montpellier et Marseille) en janvier 2022. Sur le plan national, il faudrait que les prix baissent encore de 17% pour retrouver le niveau initial de pouvoir d'achat immobilier des ménages français avant la hausse des taux."