Thomas Segaud, souffleur de verre, vient de lancer sa première collection de luminaires en forme de tête de mort. Ancien apprenti de Vincent Breed, illustre verrier français, il a notamment collaboré avec des designer et architectes reconnus dont Jean Nouvel. Rencontre en vidéo et en images.
Depuis son petit atelier à l'Isle d'Adam (Val d'Oise), Thomas Segaud est un jeune souffleur de verre rempli de talent. Derrière son look de jeune trentenaire à la barbe épaisse et ses innombrables tatouages se cache un savoir-faire ancestral unique. Le verre et lui, c'est une véritable histoire d'amour, un ballet éphémère avec une matière toujours en mouvement, capricieuse et difficile à dompter. Il ne compte plus les heures de travail, avec quelques ratés parfois, sous la chaleur écrasante des fours à fusion.
Chouchou des concepts store de la capitale, il vient de lancer sa première collection en son propre nom : des luminaires en forme de tête de mort. Le projet le titillait depuis longtemps car il voue un culte à la vanité, un genre pictural qui associe la vie et la mort. "
J'affectionne particulièrement la forme du crâne parce qu'elle renferme l'esprit et l'âme. La lumière permet de mettre en valeur l'objet". Et cet amour, Thomas Segaud ne s'en est pas détaché depuis les années "lycée" où il a découvert un peu par hasard le métier. A la sortie des cours, il est interpellé par le crépitement provenant d'un four. "
J'ai eu tout de suite un coup de foudre. Je trouvais déjà cette matière fascinante par un simple bruit avant même de la découvrir", nous raconte-t-il. L'établissement, qui se situe dans une petite ville d'Auvergne, propose l'une des rares formations au métier de souffleur de verre.
Dès le début de sa carrière professionnelle, Thomas n'a pas froid aux yeux et n'hésite pas à postuler chez l'un des plus grands maîtres verriers français, Vincent Breed, auteur notamment de collaborations prestigieuses avec Yves Saint Laurent, Paul Bocuse et Matali Crasset.
Pendant cinq ans, il devient même l'assistant de l'artisan lyonnais et participe à une commande pour Jean Nouvel destinée au musée du Quai Branly : des dalles de verre incorporant des insectes morts. Il participe par la suite à la conception d'œuvres destinées à des expositions internationales - Las Vegas, Moscou, New-York, Hong-Kong - en collaborant avec des architectes et designer reconnus.
Ce parcours fulgurant aux côtés des plus grands le pousse à fabriquer sa propre collection : les fameuses lampes en forme de tête de mort. De drôles d'objets qui rencontrent un franc succès auprès d'un public jeune et hétéroclyte.
Pour réaliser ces pièces, le jeune verrier utilise les mêmes outils de fabrication - fer à trancher, pincette, chalumeau, ciseaux. Le verre en fusion est placé dans un moule en bronze (voir vidéo ci-dessous) qui permet d'obtenir le résultat final toujours unique. "
La qualité de la pièce dépend de l'humeur et de l'état de fatigue de son maître", confie-t-il.
Mais Thomas Segaud a plusieurs cartes dans sa manche comme en atteste les autres collections de vases et luminaires qu'il expose fièrement dans sa galerie.
Comment réaliser une tête de mort en verre souflé ? La réponse en vidéo...
Des luminaires en forme de tête de mort
Des luminaires en forme de tête de mort - Thomas Segaud, souffleur de verre à l'esprit rock © Sébastien Bessac
Multicolores, les nouvelles lampes de Thomas Segaud sont réalisées à partir des outils traditionnels du souffleur de verre et finalisées grâce à un moule en Bronze.
Des luminaires en forme de tête de mort
Vase tripods - Thomas Segaud, un souffleur de verre à l'esprit rock (VIDEO)
Vase tripods - Thomas Segaud, souffleur de verre à l'esprit rock © Sébastien Bessac
Vase tripods - Thomas Segaud, un souffleur de verre à l'esprit rock (VIDEO)
Une autre collection originale de luminaires
Une autre collection originale de luminaires - Thomas Segaud, souffleur de verre à l'esprit rock © Sébastien Bessac
Une autre collection originale de luminaires