Quand un vent de renouveau souffle sur l'art de la vannerie

    Mis à jour le 20 novembre 2024
    Date de publication et auteurs
    Publié le 19 novembre 2024 par Sophie Herber
    PORTRAIT EN IMAGES. Dans son atelier à Pélussin, entre Lyon et Valence, Alexandra Ferdinande travaille l'osier en empruntant des sentiers détournés, bien loin de la vannerie traditionnelle. Elle crée des luminaires, des objets d'art et ne cesse d'explorer pour innover. Rencontre.
    Ce matin-là, Alexandra Ferdinande travaille sur les créations qu'elle présentera à la prochaine édition du salon Maison et objets. "Ce n'est pas totalement abouti, il y a encore du travail", concède-t-elle.
    Avec poésie, Alexandra Ferdinande revisite l'art de la vannerie
    Avec poésie, Alexandra Ferdinande revisite l'art de la vannerie © Thierry Lindauer
     
    Après avoir travaillé dans le domaine du cinéma documentaire, il y a une dizaine d'années, Alexandra Ferdinande a opéré un virage à 180°. "J'ai quitté la ville où j'habitais pour un petit village dans la région Rhône-Alpes, je suis devenue maman, et j'ai voulu m'orienter vers un métier d'art, mais lequel ? Ça, je ne savais pas ! Je me suis renseignée, documentée et j'ai découvert la vannerie sauvage qui consiste à aller cueillir les végétaux - lierre, chèvrefeuille, etc. - et à les tresser de manière non conventionnelle", explique Alexandra Ferdinande.
    Alors qu'elle vient de faire cette découverte, elle fait visiter la région à des amis et rencontre une vannière qui organise un stage de vannerie sauvage. "Je me suis dit que c'était un signe, je m'y suis inscrite et j'ai adoré", se souvient-elle.

    Apprendre la vannerie pour mieux la réinventer

    Très vite, cependant, Alexandra Ferdinande se sent limitée dans sa créativité par la technique. "J'ai donc décidé de suivre un CAP de vannerie. J'y ai acquis de solides bases techniques et j'ai aussi pris conscience de ce que je ne voulais pas faire, à savoir de la vannerie traditionnelle", insiste-t-elle.
    En 2014, l'atelier "Tressages pas sages" voit le jour, Alexandra Ferdinande participe à tous types d'événements - marchés de créateurs, salons d'artisans, fêtes médiévales, etc. - afin de trouver son public. "En 2017, le salon Résonances, le salon européen des métiers d'art, à Strasbourg m'ouvre de nouvelles perspectives", indique Alexandra Ferdinande qui se spécialise dans les luminaires en osier.
    Puis, vient la collaboration avec la souffleuse de verre Florence Lemoine et le premier salon Maison & objet en 2022. "J'ai alors commencé à travailler avec des architectes, des architectes d'intérieur et des décorateurs sur des projets d'envergure et des pièces uniques ce qui très stimulant", conclut-elle.
    Découvrez dans les pages suivantes, en images, quelques-unes des créations de Alexandra Ferdinande.
    Tressages Pas Sages : 2 rue de la Tour, 42410 Pélussin. Courriel : tressages.passages@gmail.com
    Quand un vent de renouveau souffle sur l'art de la vannerie

    Ondulations - Quand un vent de renouveau souffle sur l'art de la vannerie

    Ondulations
    Ondulations © Vincent Noclin
    "J'ai imaginé cette pièce de 1,70 mètre de haut sur 1 mètre de large en 2023. L'idée était de reproduire les ondulations du vent dans les herbes, du sable sur une dune ou bien des vagues avec de l'osier blanc. La difficulté a été de trouver l'équilibre entre la densité et la transparence", explique Alexandra Ferdinande.
    Ondulations - Quand un vent de renouveau souffle sur l'art de la vannerie

    Nébuleuse - Quand un vent de renouveau souffle sur l'art de la vannerie

    Nébuleuse
    Nébuleuse © Alexandra Ferdinande
    "Au départ, Nébuleuse a été imaginé pour être suspendue au plafond telle un tourbillon d'osier, mais quand je l'ai installée dans mon atelier, je n'étais pas satisfaite du résultat. Je l'ai alors mise contre un mur et là, c'était beaucoup plus réussi. De suspension, elle est donc devenue applique. Il suffit parfois de changer de perspective pour donner du sens", témoigne-t-elle.
    Nébuleuse - Quand un vent de renouveau souffle sur l'art de la vannerie

    Chrysalide - Quand un vent de renouveau souffle sur l'art de la vannerie

    Chrysalide
    Chrysalide © Alexandra Ferdinande
    "Avec Chrysalide, j'ai voulu m'essayer à la sculpture en vannerie. La pièce fait 40 cm de long pour 30 cm de haut. Il s'agissait de montrer la beauté du mouvement, sa fluidité tout en sortant de l'objet utilitaire", indique Alexandra Ferdinande.
    Chrysalide - Quand un vent de renouveau souffle sur l'art de la vannerie

    En apesanteur - Quand un vent de renouveau souffle sur l'art de la vannerie

    En apesanteur
    En apesanteur © Alexandra Ferdinande
    "C'est une pièce emblématique pour moi et Florence Lemoine, la souffleuse de verre avec laquelle je travaille à quatre mains depuis des années. La nature nous inspire beaucoup. Ces méduses mi-osier mi-verre soufflé diffuse une lumière douce grâce au verre sablé. Elles ont quelque chose de fascinant et d'un peu inquiétant aussi", témoigne Alexandra Ferdinande.
    En apesanteur - Quand un vent de renouveau souffle sur l'art de la vannerie
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