Les appareils électroménagers commercialisés en 2023 ont tous un point commun : ils sont encore plus économes en eau et en électricité. Et pour que leurs équipements soient toujours plus sobres, les fabricants redoublent d'ingéniosité. Petit tour d'horizon de ces innovations et nouveautés.
En pleine crise de l'énergie, on pourrait penser que les marques d'électroménager surfent sur la tendance en nous proposant
des appareils qui consomment moins, avec une promesse à la clé : nous aider à
faire des économies sur nos factures. On ne peut pas les accuser pour autant d'opportunisme dans la mesure où les équipements commercialisés aujourd'hui étaient déjà en cours de développement depuis un bon moment. Comment les fabricants ont-ils donc anticipé ces besoins ?
Les nouveaux réfrigérateurs, lave-linge et autres lave-vaisselle... mettent en effet l'accent sur une consommation d'énergie réduite. Il y a plusieurs raisons à cela. D'abord, les attentes des consommateurs ont commencé à évoluer depuis plusieurs années déjà.
Durabilité, politique environnementale de la marque, lieu de fabrication, et évidemment consommation des appareils, font désormais partie des critères de sélection. Les fabricants se sont donc adaptés rapidement.
Par ailleurs, souvenez-vous : une
nouvelle étiquette énergie a fait son apparition en mars 2021 pour les appareils de froid et de lavage. Les classes énergétiques A+, A++ et A+++ ont disparu, et les critères d'attribution des meilleures classes ont été durcis de manière à
laisser de la place pour l'innovation. Mais c'était sans compter sur la réactivité de la filière électroménager.
Des réfrigérateurs ultra économes déjà classés A
Lorsque la nouvelle étiquette énergie a fait son apparition, la plupart des fabricants assuraient pouvoir atteindre assez rapidement la classe A dans le domaine du lavage. Ils étaient moins confiants concernant les réfrigérateurs, qu'ils voyaient plutôt "plafonner" en classe C (alors qu'ils auraient fièrement affiché une classe A+++ selon les critères de l'ancienne étiquette).
Et pourtant, en seulement quelques années, le cap est franchi. Plusieurs marques lancent cette année (ou ont déjà lancé)
des réfrigérateurs combinés qui atteignent cette tant convoitée classe A (Liebherr, Miele, Bosch ou Samsung notamment). Samsung annonce même faire mieux (A -10%).
Revers de la médaille ici : cette innovation a souvent un prix. Il faut en effet noter que, contrairement aux lave-linge qui sont nombreux à obtenir ce sésame sans voir leur coût exploser, les réfrigérateurs concernés sont plus rares. La classe A est pour l'instant réservée aux équipements haut-de-gamme (aux environs de 2.000 €), mais devrait se démocratiser dans les années à venir.
Le spécialiste du froid Liebherr aussi a dévoilé des
technologies très innovantes pour parvenir à réduire la consommation sans rogner sur la "qualité du froid". C'est le cas de BluRoX : il s'agit d'un système d'isolation sous-vide utilisant une roche volcanique broyée aux propriétés isolantes (la perlite), qui remplace la mousse polyuréthane dans le châssis des appareils de froid.
Liebherr parvient ainsi à obtenir une excellente isolation en économisant de l'énergie (environ 30%) et en utilisant moins de matière. A format égal, l'espace de stockage dans le réfrigérateur est donc plus important (on gagne environ 25%). Enfin, l'appareil devient entièrement recyclable, la perlite pouvant être réutilisée. Cette technologie pour l'instant exploitée sur un congélateur est appelée à être généralisée sur plusieurs réfrigérateurs et congélateurs de la marque.
Des technologies très innovantes pour réduire la consommation sans rogner sur la "qualité du froid" © Liebherr
Des appareils de lavage qui consomment toujours moins d'électricité
Le salon IFA, qui se déroule chaque année à Berlin, est l'occasion pour beaucoup de fabricants d'électroménager de dévoiler leurs nouveautés à venir. En septembre dernier, ils ont donc été nombreux à présenter leurs gammes 2023. Et surprise : les lave-linge atteignant déjà la classe A sont légion (chez Haier, Candy, Sharp ou Samsung notamment).
Plusieurs marques annoncent même des gammes entières bénéficiant de la meilleure classe. Quelques-uns vont en outre plus loin en surpassant déjà les exigences de consommation de la classe A, certains appareils atteignant A -10% (Sharp), voire A -20% (Bosch et Siemens), et même A -30% (Beko).
Les lave-vaisselle ne sont pas en reste, plusieurs fabricants lançant également des appareils de classe A (Haier par exemple), voire A-10% (Grundig).
Des appareils innovants très économes en eau aussi
Si les marques veillent à faire baisser la consommation d'électricité, elles cherchent aussi à réduire la consommation d'eau par divers moyens. Certains lave-linge proposent ainsi
des cycles vapeur pour rafraîchir des vêtements peu portés, et donc limiter le nombre de cycles de lavage (Electrolux et AEG par exemple).
Plusieurs fabricants équipent également leurs appareils de divers capteurs pour assurer un lavage efficace tout en adaptant la durée des cycles au plus près des besoins. Samsung, par exemple, va jusqu'à doter ses lave-linge Bespoke AI (AI pour "intelligence artificielle") d'un capteur de textile, en plus des capteurs habituels (poids, turbidité). L'intelligence artificielle se charge ainsi d'
optimiser les consommations lors de chaque cycle.
Plusieurs fabricants ont également développé un système consistant à doucher le linge d'un mélange d'eau et de détergent en début de cycle, ce qui facilite la pénétration dans les fibres. Cela permet de laver efficacement, à froid, lors de cycles plus courts.
Enfin, en matière d'économies d'eau, c'est sans doute Beko qui va le plus loin avec sa gamme SaveWater composée d'un lave-vaisselle et d'un couple lave-linge/sèche-linge. Le lave-vaisselle est équipé d'un réservoir spécial logé dans l'une de ses parois, dans lequel
il récupère la dernière eau de rinçage, pour la réutiliser au début du cycle suivant. Quant au lave-linge et au sèche-linge, ils sont reliés l'un à l'autre. L'eau collectée par le sèche-linge pendant le cycle de séchage est réutilisée dans le lave-linge. Selon Beko, chaque cycle permettrait de récupérer jusqu'à plus de 5 litres d'eau, tout de même.
Un lave-vaisselle avec un réservoir de récupération de l'eau © Beko
Faut-il changer ses appareils pour des modèles moins énergivores ?
Au vu des innovations et des économies promises par ces équipements de nouvelle génération, on peut se demander s'il n'est pas pertinent de remplacer son vieux lave-linge, son réfrigérateur ou encore son lave-vaisselle pour un modèle plus récent. Si on considère les seules économies d'énergie, il y a des chances que ce changement soit profitable. Surtout si votre appareil commence à dater et que vous pouvez vous permettre de vous offrir un modèle affichant l'une des meilleures classes énergétiques.
En revanche, si on prend en compte l'impact environnemental, à l'heure où on nous encourage à réparer plutôt que remplacer, l'arbitrage est plus difficile. Qu'est-ce qui a le moins d'impact : réparer un appareil très ancien sans doute bien plus énergivore, ou le remplacer par une référence bien plus performante, notamment sur le plan énergétique ?
Nous allons peut-être vous décevoir mais il n'y a pas de réponse tranchée à cette question. Cela dépend de l'âge de l'ancien équipement, des technologies qu'il embarque (s'agit-il d'un modèle haut-de-gamme ? Quelle était sa classe énergétique ?...) et éventuellement du produit par lequel on le remplacerait.
Si votre appareil est en panne,
le prix de la réparation peut éventuellement faire influencer votre décision. Si vous conservez votre ancien appareil, veillez à
adopter les gestes appropriés pour optimiser sa consommation (comme l'entretenir, remplir un maximum le lave-linge ou lave-vaisselle par exemple...). Si vous choisissez de le remplacer, veillez à ce qu'il puisse avoir une seconde vie en veillant aux critères de durabilité.