Nouvelle étiquette énergie © DR
Selon une enquête de l'UFC-Que choisir, l'étiquette énergie européenne, obligatoire sur de nombreux appareils électroménagers, est absente ou non conforme sur plus de la moitié des équipements en vente en France. Un constat alarmant, notamment dans les magasins en ligne, où le taux de non-conformité atteint les 90%.
Sur les fours, les réfrigérateurs,
les aspirateurs, depuis peu sur
les chaudières et bientôt sur
les fenêtres, l'étiquette énergie européenne est un repère fiable pour les consommateurs. Elle est partout... ou, plutôt, elle devrait être partout, puisque
son affichage est obligatoire sur un grand nombre de catégories d'appareils électriques depuis 2010.
Et pourtant, selon l'UFC-Que choisir, une majorité des produits qui devraient être estampillés ne le sont pas. L'association de défense des consommateurs a observé* 3.400 produits (réfrigérateurs, téléviseurs, machines à laver, lave-vaisselle, fours électriques, aspirateurs et sèche-linges) entre décembre 2013 et avril 2015. Résultats : 56% de ces articles vendus en France aussi bien dans des boutiques physiques que dans des magasins en ligne, présentaient une étiquette énergie non conforme.
Parmi les irrégularités notées par l'UFC, l'absence pure et simple d'étiquetage.
"Sur près de 2.000 produits inspectés dans les enseignes physiques, 1 produit sur 5 n'affichait aucune étiquette", indique l'étude. En tête du classement, les fours (35% d'appareils sans étiquette énergie), suivis des téléviseurs (25%) et des lave-vaisselle (21%).
Mais les étiquettes énergie sont parfois mal placées (cachées à l'intérieur de l'appareil, par exemple), ou plus généralement non conformes : alors que le format d'une étiquette énergie est strictement réglementée, l'UFC a observé des versions en noir et blanc, d'autres sans indication de la classe énergétique (A+++ à G), d'autres encore sur lesquelles les informations étaient dans le désordre...
"Le taux de non-conformité est supérieur à un quart" dans les magasins physiques, selon l'étude.
Dans les boutiques en ligne, le constat est beaucoup plus alarmant,
"effarant" selon l'UFC : le taux de non-conformité s'élève à 90% !
"L'ordre précis dans lequel les informations relatives à l'étiquette doivent être présentées n'étant quasiment jamais respecté, insiste l'association.
Le consommateur n'a d'autre choix que d'aller à la pêche s'il veut pouvoir comparer les produits entre eux".
L'UFC-Que choisir souligne par ailleurs que les classes énergétiques actuelles (de A+++ à G) sont obsolètes :
"quand il choisit un réfrigérateur de classe A+, le consommateur, pensant faire un geste écologique, ignore acheter en réalité le plus énergivore !". L'association souhaite
"une clarification des obligations respectives des différents acteurs, et une simplification de la mise en oeuvre pratique".
* Enquêtes réalisées en France en décembre 2013 et décembre 2014/avril 2015 auprès de 20 magasins physiques et 12 sites en lignes.
** Au niveau européen, l'enquête s'est déroulée dans 11 pays, sur un total de 70 712 produits contrôlés dans 468 magasins (physiques et en ligne).
Une surveillance européenne des étiquettes énergie
L'enquête de l'UFC est incluse dans une démarche européenne. Le projet MarketWatch "vise à une meilleure surveillance du marché en matière d'étiquetage énergétique", et dévoile des chiffres tout aussi inquiétants que ceux observés en France. Sur 70.712 produits observés** dans toute l'Europe, 48% présentaient une étiquette énergie non conforme.