Au salon Maison & Objet en septembre 2018, la céramiste Martine Mikaeloff exposait sur le hall Craft, dédié aux métiers d'art. Céramiste à l'ouvrage surprenant et singulier, Martine Mikaeloff trouve son inspiration dans la nature, qu'elle observe avec un œil affûté, et travaille notamment la porcelaine, sa matière de prédilection, qu'elle modèle avec finesse pour offrir une esthétique fascinante, empreinte de délicatesse et de caractère. Créations manuelles, et donc uniques par essence, les formes usuelles que privilégie Martine Mikaeloff sont "simples et épurées", comme elle nous l'explique, et ne polluent de facto pas le travail étonnant d'émaillage qui confère un graphisme tout particulier à ses pièces. Complexe, son ouvrage requiert plusieurs étapes importantes à ne surtout pas négliger : tournage de la pièce pour parvenir à la forme souhaitée, premier temps de séchage à l'air libre et finitions, première cuisson, composition et expérimentation des émaux, vernissage, seconde cuisson à près de 1.280°C, attente du refroidissement du four... Avant l'obtention gratifiante d'une porcelaine aboutie et précieuse. Composer ses propres émaux est une phase conséquente, puisqu'expérimentale, et nécessaire, pour permettre l'élaboration d'une palette très personnelle de couleurs, reflet des affections de la céramiste. Les émaux de cristallisation, qui révèlent des éclats épars et aléatoires dans la porcelaine, et sur lesquels la créatrice n'a pas de prise, découlent quant à eux d'une technique de cuisson particulière et longue à maîtriser. Petit tour d'horizon émerveillé de notre coup de cœur de l'artisanat d'art.   Aspect lunaire, paisible, pour cette pièce monochrome et abstraite qui tire son éclat de la cristallisation. On a l'envie d'expérimenter sa texture, de toucher et comprendre.   Les émaux de cristallisation sont à l'honneur pour cette pièce doucement poétique. Evocation des eaux turquoise et des fonds marins mystérieux, l'émaillage semble se craqueler par endroit, comme la surface fragile de l'épiderme. Cristaux et couleurs se mêlent et donnent une impression de profondeur que l'on observerait, intrigué, depuis le ciel.   D'une teinte presque métallique, visuellement plus froide, cette coupe diffère des créations précédentes. Les reflets font émerger ce que l'on peut imaginer être un paysage, légèrement flou et mouvant.   Cette série, comme un écho à la seconde, fait état d'un service entier où chaque pièce ressemble à l'autre, tout en étant singulière. Dressé sur une table, il habille avec caractère le repas.