Au cinéma, en jeux-vidéos et produits dérivés divers… l'univers de Tolkien, fort de son succès, a été largement décliné. Aujourd'hui, pas de nouveaux films à l'horizon. C'est sur des tapisseries d'Aubusson et un tapis, que "la terre du milieu" va s'étendre une nouvelle fois. Avec quatre thèmes : la célébrissime saga, "Le Seigneur des anneaux", "Bilbo le Hobbit", en passant par deux références plus méconnues, le Silmarillion, ouvrage posthume qui raconte la genèse de la terre du milieu. Mais aussi, "Les Lettres du Père Noël", un recueil écrit et illustré par l'auteur, pour ses enfants. Dans un espace de création dédié, à la Cité internationale de la tapisserie d'Aubusson*, ce sont pas moins de 14 dessins réalisés de la main de J.R.R Tolkien, qui ont été agrandis. S'y bousculent des personnages iconiques tels que : Smaug le dragon, affalé sur son tas d'or, Bilbo le Hobbit ou encore des trolls tapis dans les bois.

Une ½uvre monumentale : 4 ans de travail

Première illustration à passer entre les mains des lissiers, "Bilbo comes to the Huts of the Raftelves". Pour l'heure, aucune tapisserie n'a encore été réalisée. Mais les cartons (images miroir à taille réelle, qui se glissent sous la chaîne et servent de repère pour le lissier), sont en préparation. La Cité ayant signé une convention avec le Tolkien Estate, les dessins ont été sélectionnés avec la famille de l'intéressé. "En général, concernant l'exécution, nous échangeons avec l'artiste. Mais Tolkien n'étant plus, nous les avons interprété", explique Bruno Ythier, conservateur du musée de la cité internationale de la tapisserie. Pour le rendu, il s'agissait de proposer une lecture proche du style des années 1930.   Avant d'admirer les premières créations, il faudra s'armer d'un peu de patience. Et pour cause : "chaque pièce mesure entre 8 et 11m2 et il faut compter environ 1 mois de travail pour tisser 1m2", précise Bruno Ythier. Un travail titanesque, puisque l'intégralité des ½uvres correspond à 130m2 au total. La réalisation de l'ensemble s'étalera donc… sur 4 ans. Soit jusqu'en 2021.

Un retour aux sources enrichi d'une exception

Du XVIIè au XVIIIè siècle, la tapisserie illustrait souvent des récits. L'Odyssée de Homer, par exemple. Avec cette initiative, Aubusson renoue avec cette tradition. A la différence que, pour la première fois, l'iconographie de référence a été créée par l'auteur lui-même. Quant à pouvoir en accrocher un exemplaire dans son salon, n'y comptez pas trop. Même si ces ½uvres seraient du meilleur effet, elles se réservent au plaisir des yeux. Pour se consoler, quelques reproductions peut-être ? Ce qui est plus sûr, c'est que, souvent considérée comme un peu dépassée, la tapisserie pourrait bien regagner en popularité avec ce projet féérique.