Entre le milieu des années 40 et les années 70, il est peu de dire que le mobilier trouve ici un âge d'or : et pour tout passionné de design et d'architecture de l'époque moderne, l'ouvrage Icônes du mobilier moderne, publié récemment aux éditions de La Martinière, doit ainsi trouver bonne place sur son chevet. Le spécialiste Dominic Bradbury, auteur du tout aussi mythique "Le style années 50, l'intégrale", nous livre en effet une nouvelle somme richement illustrée et documentée, retraçant par catégorie de mobilier, l'épopée du mobilier domestique. Le design dans son sens premier, mêlant usage, fonction et esthétisme, se développe alors à grande échelle. Architectes et designers rivalisent d'innovation et d'inventivité, encouragés par le développement de nouveaux matériaux et progrès techniques et le rythme effréné de constructions de logements neufs consécutivement au conflit mondial. Sans oublier l'essor de la maison moderne et le consumérisme qui l'accompagne, l'industrialisation permettant des prix abordables. On veut du neuf, du pratique, du beau... voire du "joyeux" ! Les formes "sculpturales et ludiques" font ainsi leur apparition, tel le célèbre fauteuil Egg, d'Arne Jacobsen. Et d'assises, il est notamment question une bonne partie de l'ouvrage tant les sièges - de table, de bureau, chaises, fauteuils et tabourets - créés à cette époque, ont marqué la discipline et témoignent du dynamisme des créateurs. "De la fin des années 40 à la fin des années 60, le siège sous toutes ses formes est retravaillé, revisité, réinventé (...) Designers et fabricants relèvent d'importants défis pour créer des sièges et autres meubles adaptés à la vie moderne, des objets bien conçus et relativement abordables, qui peuvent toucher un public plus étendu." Dominic Bradbury, Icônes du mobilier moderne, Editions de la Martinière, 2022.

400 icônes du design en portrait

Tables et canapés font aussi leur révolution, en devenant modulables et de toutes formes, tous matériaux et couleurs. De leur côté, les buffets et crédences ne sont pas en reste, rivalisant d'ingéniosité pour accueillir par exemple, les nouveaux appareils de son et d'image qui se répandent dans tous les foyers... Durant cette période, les meubles se font ainsi 'œuvres' utiles. Près de 400 meubles iconiques sont passés en revue, signés des plus grands designers connus, tels Gio Ponti, Jean Prouvé, ou encore Charlotte Perriand et Florence Knoll, mais aussi méconnus. En fin d'ouvrage, Dominic Bradbury n'oublie pas de revenir sur les avancées réalisées en termes de matériaux : bois, contreplaqués, plastiques et acier. Une page importante de l'histoire du design et de l'architecture, tant les deux étaient alors liés, nous est ici contée : à retrouver dans toutes les bonnes librairies !