Tendance habitat 2016 © Mindklongdan/Istock
Alors que la 112ème édition de la Foire de Paris s'ouvrira le 29 avril prochain à la porte de Versailles, les organisateurs de l'événement ont fait appel à Nathalie Damery, sociologue pour décrypter les grandes évolutions de la maison et de l'Habitat. Verdict ? "Nous sommes dans une ère de rupture". Explications.
L'heure est à la rupture dans notre habitat. C'est en tout cas le sentiment de Nathalie Damery, sociologue et présidente de l'ObSoCo (L'Observatoire Société et Consommation). A la demande des organisateurs de la Foire de Paris, elle a étudié nos habitudes de vie au sein de nos maisons et s'est interrogée sur nos attentes.
Conclusion ? Elle y observe un changement radical. Changement qui s'explique par les nombreuses évolutions sociétales de ces dernières années : montée du chômage, boom des auto-entrepreneurs, généralisation du télétravail, vieillissement de la population, départ des enfants retardé du foyer... Autant de situations nouvelles qui viennent bouleverser notre manière d'habiter et qui ont des répercussions sur l'organisation de notre maison.
"De plus en plus, on va avoir besoin de travailler chez soi, par exemple, ce qui implique de se créer un bureau, espace qui aura des besoins spécifiques en termes de lumière de confort", explique-t-elle. Un besoin qui a déjà trouvé des réponses notamment dans les dispositifs de séparation de pièce dont l'offre explose.
Si nos modes de vie ont changé, nos mentalités aussi. Selon la sociologue, nous sommes en effet désormais prêts à accueillir dans notre quotidien les objets connectés et, même, plus surprenant, les robots humanoïdes. Mais attention, si et seulement si, ils nous impactent sur le plan personnel, s'ils contribuent à améliorer notre santé, par exemple, nous aident à protéger notre domicile ou à réaliser des économies d'énergie.
"Je peux avoir des réticences sur les objets connectés mais s'ils me concernent directement, elles disparaissent", commente Nathalie Damery.
Les robots chez nous demain pour nous assister dans nos tâches ménagères, surveiller notre domicile en notre absence ou faire réviser les cours aux enfants ? Oui, répond Nathalie Damery sans hésitation. Et de citer les nombreux exemples d'androïdes qui ont été mis au point ces dernières années - "Pepper", "Nao", "Asimo" - et dont certains sont accessibles au grand public à des tarifs de plus en plus abordables. C'est notamment le cas de "Buddy", conçu par l'entreprise Blue Frog Robotics et l'agence Ova Design, proposé au prix de 749 €. Un petit robot qui a d'ailleurs été récompensé en décembre dernier d'une étoile par l'Observeur du design.