BROCANTE. Passionnée, enjouée et enthousiaste, Laurence Vauclair a dédié sa vie à la céramique artistique. Avec son mari, Denis Rouquette, elle est une des figures des puces de Saint-Ouen. Après
Olga Azocar et
Céline Maurice, elle a accepté de participer à notre série "Retour de chine". Dans cette série, Maison à part vous invite à découvrir des témoignages de brocanteurs ou d'antiquaires qui partagent leurs trouvailles et leurs astuces.
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Ma mère était coiffeuse, je me souviens des chignons qu'elle faisait. Pour la petite fille que j'étais, elle sculptait ni plus ni moins les cheveux. Mon père était tailleur et je me rappelle encore du bruit que faisaient les ciseaux quand il coupait le tissu. Tous deux aimaient chiner. Très tôt, j'ai donc été sensible aux jolies choses", témoigne Laurence Vauclair à Maison à part.
Tout en étudiant le japonais, elle chine et participe une première fois à la Foire de Chatou. Nous sommes dans les années 80 quand elle prend part à ses premiers déballages, des événements entre marchands qui se déroulent le plus souvent sur une matinée. "
J'ai appris mon métier sur le tas, en allant au musée, en lisant des centaines de livres. A l'époque, il n'y avait pas Internet, l'information, il fallait aller la chercher", nous raconte Laurence Vauclair, qui stocke alors ses trouvailles dans le garage de sa grand-mère à Clamart, près de Paris.
Spécialiste de la céramique artistique et du rotin de la seconde moitié du 19e siècle
En 1996, un concours de circonstances l'amène à participer à une foire de marchands aux États-Unis. "
Je vendais des pièces en porcelaine et, en discutant, avec des marchands là-bas, je me suis rendue compte qu'ils recherchaient des barbotines - la barbotine est de la pâte d'argile délayée dans de l'eau, le décor à la barbotine consistant à ajouter des reliefs sur une poterie. L'année suivante, je me suis donc procuré ce type de pièces et je suis repartie aux États-Unis où j'ai vendu tout mon stock. J'ai fait ça, trois années de suite."
En parallèle de ses séjours américains, dès 1994, Laurence Vauclair est installée rue des Rosiers à Saint-Ouen dans une boutique de 4 m2 dans laquelle elle vend de la céramique artistique et du rotin de la seconde moitié du 19e siècle.
Une histoire de rencontres
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Je devais partir m'installer aux États-Unis lorsque j'ai rencontré mon mari, Denis Rouquette. Féru du 17 et 18e siècles, il travaille avec moi depuis 18 ans maintenant. Il chine et réalise les décors qu'on nous commande tandis que je tiens la boutique et m'occupe des relations client, nous sommes très complémentaires", assure-t-elle.
La galerie Vauclair est installée depuis plusieurs années au marché Paul Bert à Saint-Ouen et dans le 7e arrondissement de Paris. "
Avec le temps, j'ai développé mon réseau - il y a des personnes avec lesquelles je travaille depuis mes débuts, de vraies amitiés se sont tissées - et les partenariats avec des marques comme Hermès, Trudon ou Pierre Frey", souligne Laurence Vauclair qui conseille à tous les chineurs de "
suivre leur instinct" et, de manière plus pragmatique, "
de toujours se faire établir une facture lors d'un achat, c'est une garantie qui assure la traçabilité d'une pièce."
Galerie Vauclair : 24 rue de Beaune Paris, 75007 et Marché Paul Bert, allée 6 stand 79, 93400, Saint-Ouen.
Découvrez dans les pages suivantes, en images, l'histoire de ses trouvailles.
Sa plus belle trouvaille : Un centre de table Sarreguemines de 1870
Sa plus belle trouvaille : Un centre de table Sarreguemines de 1870 © Thierry Malty
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C'est un marchand qui m'a appelée un jour des Etats-Unis pour me proposer d'acquérir un centre de table Sarreguemines, d'où l'importance du réseau. C'est une pièce exceptionnelle d'autant qu'elle est complète, avec ses quatre raviers. Elle fait 80 cm de haut et date de 1870, une pure merveille !", s'enthousiasme Laurence Vauclair.
Sa plus belle trouvaille : Un centre de table Sarreguemines de 1870
Son achat le plus improbable : Une coiffe de geisha des années 40
Sa pire acquisition : Une coiffe de geisha des années 40 © Claude Weber
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Cette coiffe de geisha des années 40, réalisée avec de vrais cheveux, est de loin mon achat le plus improbable. A dire vrai, je ne sais pas encore si je l'ai payé trop cher pour la revendre correctement. Certains l'adoreront, d'autres non, tout est affaire de goût. Elle sera exposée prochainement dans une de nos vitrines, c'est une pièce insolite qui mérite une belle mise en scène", insiste Laurence Vauclair.
Son achat le plus improbable : Une coiffe de geisha des années 40
Sa quête de chineuse ou pièce rêvée : Un vase signé Gustave Doré
Sa quête de chineuse ou pièce rêvée : Un vase signé Gustave Doré © Thierry Malty
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Ma quête est en réalité un objet que je n'aurais jamais pensé trouver un jour : un vase de Gustave Doré. En effet, Gustave Doré n'est pas connu pour avoir fait de la céramique et pourtant ce vase est bien de lui, même si cette pièce a évidemment nécessité un travail d'équipe. Il mesure un mètre de haut et date du 19e siècle. Nous l'avons authentifié, reste à savoir pour qui et à quelle occasion, il a été réalisé, les recherches se poursuivent", témoigne Laurence Vauclair.
Sa quête de chineuse ou pièce rêvée : Un vase signé Gustave Doré