Crédit immobilier © Istock
"Ces dernières semaines, les fausses offres de prêt immobilier ou de rachat de crédit se sont multipliées." L'ampleur du phénomène doit être assez grande pour que l'ACPR se fende d'un communiqué publié le 4 mars et mette en garde le public.
"Il y a une recrudescence ces dernières semaines", constate l'organisme rattaché à la Banque de France en charge du contrôle des secteurs de la banque et des assurances et de la protection des clients.
"Ces arnaques ne sont pas nouvelles, nous les avons bien identifiées, mais leur nombre a bondi durant l'été" confie-t-on à l'ACPR.
"Ces arnaques reposent dans leur grande majorité sur l'usurpation de l'identité de courtiers et d'établissements de crédit". Deux grands types d'arnaques sont en vogue actuellement.
De fausses offres de crédit via les réseaux sociaux
Concernant les fausses offres de crédit immobilier, l'escroquerie repose sur un scénario bien rôdé : pour appâter les victimes, les escrocs leur font miroiter l'obtention d'un crédit en multipliant les publicités sur des faux sites de comparateurs de crédit ou
via les réseaux sociaux. Les victimes transmettent généralement leurs coordonnées puis sont démarchées par téléphone ou courriel. Les escrocs n'hésitent pas à se présenter comme appartenant au personnel de courtiers et établissements bancaires autorisés à exercer en France. De même ils utilisent sur l'entête de leurs documents les logos de banques ayant pignon sur rue.
"Après signature de la fausse offre de crédit, les escrocs demandent aux victimes de verser leur apport personnel par virement sur des comptes qui sont parfois ouverts auprès de établissements dont l'identité est usurpée", précise l'ACPR. Une escroquerie qui peut facilement coûter plusieurs dizaines de milliers d'euros aux victimes.
"Ils sont très forts. Une fois qu'ils ont rappelé leur victime au téléphone, ils vont jouer sur l'urgence pour leur forcer la main par exemple en leur faisant miroiter une offre privilégie à durée de vie limitée", explique l'ACPR.
L'ACPR a identifié un autre scénario d'arnaque portant sur les fausses offres de rachat de crédit :
"Très souvent, les victimes ont réalisé récemment des travaux de rénovation énergétique". Les arnaqueurs suivent les tendances du marché. Après une vague d'arnaques liées à l'installation de panneaux solaires, ce sont désormais les particuliers ayant réalisé des travaux d'isolation ou s'étant équipés de
pompes à chaleur qui sont victimes d'escroqueries.
Le mécanisme est là aussi bien rodé. Les escrocs démarchent leurs proies par téléphone ou par courriel et proposent un rachat de crédit en se faisant passer pour des personnels de courtiers voire du ministère de la Transition écologique. Ils peuvent aller jusqu'à conseiller à leurs victimes de vérifier sur LinkedIn leur profil en se faisant passer pour de véritables salariés dont ils ont repéré les comptes sur le réseau social professionnel. Une fois fournis les éléments pour une demande de prêt et le crédit octroyé, les victimes sont invitées à faire un virement pour solder leur premier crédit. Et bien entendu le compte désigné est celui de l'escroc. Résultat : les emprunteurs se retrouvent à rembourser leur ancien crédit mais également le nouveau !
Listes noires de faux sites et noms de domaines utilisés par les escrocs
"Avant de répondre à une offre, assurez-vous que votre interlocuteur est bien employé par la société à laquelle il se réfère en effectuant un contre-appel au siège de cette société à partir d'un numéro que vous aurez trouvé vous-même", conseille l'APCR. L'autorité de contrôle rappelle aussi l'importance de porter plainte.
"la transition energetique.com", "prenom.nom@candidature-ptz.com",
"prenom.nom@la-transition-ecologique.fr" ... Les consommateurs peuvent également consulter les listes noires de faux sites, noms de domaines ou adresses électroniques douteux recensés par l'APCR suite à des signalements soit sur son site, soit sur le site
abe-infoservices. Mais l'APCR le reconnaît officieusement, elle ne voit pas tout passer. Il n'existe pas de recensement national ni de centralisation des plaintes et toutes les victimes ne portent pas plainte.
"Toutes les arnaques ne nous sont pas signalées. Si on a connaissance de 10% des arnaques, c'est bien. Pourtant, plus on nous les signale, plus nous pouvons enrichir nos listes noires et faire ainsi de la prévention".