Crédit immobilier © Istock
En plein cœur de la tempête, une légère éclaircie semble se dessiner pour les crédits immobiliers. D'après les chiffres publiés le 5 août 2024 par la Banque de France, la production de nouveaux crédits immobiliers a en effet légèrement augmenté au deuxième trimestre 2024. Hors renégociations, elle atteint ainsi 8,9 milliards d'euros
en avril, 8,1 milliards en mai et 8,6 milliards en juin. Il s'agit de la première remontée de la production de crédits depuis avril 2023. La production avait en effet baissé sans interruption au cours des douze derniers mois jusqu'à atteindre 6,9 milliards d'euros en mars 2024.
Il convient cependant de relativiser ces chiffres. La situation reste tout de même critique par rapport aux dernières années, avec des niveaux proches de ceux de 2014. Le secteur est donc loin de sortir de la crise, malgré cette légère éclaircie.
Une timide reprise du pouvoir d'achat immobilier
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Ce rebond s'inscrit dans un contexte plus favorable pour les emprunteurs", constate la Banque de France. En effet, le premier semestre 2024 a été marqué par la baisse du coût des crédits nouveaux (hors renégociations). Les taux sont ainsi passé de 4,17% en janvier à 3,70% en juin 2024, encourageant la demande de prêts immobilier. Cette dernière, en baisse constante depuis le premier semestre 2022, a elle aussi rebondi au deuxième trimestre 2024.
A cette baisse des taux s'ajoute celle des prix immobiliers qui se poursuit début 2024. Elle a ainsi atteint "
-1,6% au 1er trimestre 2024 par rapport au trimestre précédent, après -1,8% au 4e trimestre". Cette situation redonne progressivement du pouvoir d'achat immobilier aux ménages, notamment ceux moins aisés et les primo-accédants.
Un ralentissement européen global
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Le ralentissement du crédit à l'habitat n'est pas propre à la France, il est également observé chez nos voisins européens, rappelle la Banque de France.
Exprimée en % du PIB, la production cumulée sur douze mois en France (4%) demeure néanmoins un peu supérieure à celle de la moyenne de la zone euro", qui s'établit à 3%.
Du côté des taux d'intérêts, ceux des crédits nouveaux (hors renégociations) sont globalement en baisse dans les grands pays de la zone euros. L'Espagne et l'Italie atteignent ainsi des taux respectifs de 3,35% et 3,47%, en dessous des 3,70% français, la moyenne européenne s'établissant à 3,75%. L'Allemagne, en revanche, reste à un niveau plus élevé (3,89%).