La technologie mise au point par Tesla reste cependant encore un peu mystérieuse. Le p-dg consent à révéler que les "tuiles" sont faites de quartz et que chaque rectangle prend des allures de tuile classique avec des bords découpés et parfois texturés. Depuis le niveau du sol, il est effectivement impossible de percevoir la différence avec une toiture classique.

Sur le site Internet de Tesla, on apprend que les cellules solaires "haute performance" - produites par Panasonic - sont recouvertes par un film coloré (3M) qui les camoufle aux yeux des passants. Mais ce masque s'estompe sous un autre angle de vue : celui plus élevé d'où proviennent les rayons solaires. Les performances des capteurs sont donc conservées. Une solution qui n'est pas sans rappeler celle de SunPartner, Wysips, où la vue des utilisateurs est trompée par un effet de prisme qui fait "disparaître" les éléments photovoltaïques intégrés au vitrage.

Les toitures de Tesla présentent, selon la marque, plusieurs avantages. Leur résistance, tout d'abord, grâce à l'intégration totale de l'unité de production photovoltaïque qui n'est donc plus surimposée et qui risque de se détacher. Les tuiles solaires, protégées par du verre trempé, sont données pour une résistance à des vents de plus de 320 km/h et à des chutes d'objets (grêlons notamment). Une vidéo montre leur bonne tenue face à l'impact d'une bille de métal de plus de 500 grammes, démontrant une solidité supérieure à des éléments de toiture classiques, en terre cuite ou en ardoise. L'argument du coût de la solution Tesla s'efface donc au profit d'une durée de vie supérieure et d'une production d'énergie venant, en partie, compenser cet achat.

La vision d'Elon Musk est claire : proposer ces toitures, en neuf ou en rénovation (5 millions de toitures sont refaites chaque année aux Etats-Unis) via la société Solar City qui propose des solutions de financement. Coupler ces tuiles photovoltaïques à un système de stockage PowerWall dont la capacité doit justement être doublée. Et enfin, mettre en avant les nouveaux véhicules de la gamme Tesla, opportunément alimentés par l'électricité verte de la maison.

Quelques questions subsistent toutefois : dans sa grande présentation, le p-dg n'a divulgué aucun rendement, aucune performance, ni aucun prix pour ses tuiles. Il est prévu que la production en série débute à la mi-2017. Des réponses seront peut-être arrivées d'ici là. Mais d'autres industriels proposent déjà des éléments de toiture photovoltaïques, comme Imerys ou FranceWatts. Les designs sont toutefois moins aboutis que ceux de Tesla, qui dispose d'un grand talent pour joindre l'utile à l'agréable.