Aliapur - filtre à moustique © Aliapur
Les bâtiments seront-ils bientôt équipés de façon à ne plus laisser entrer aucun moustique dans les logements ? C'est en tout cas l'objectif de la solution Aglostic, qui consiste en un filtre à base de pneus en caoutchouc recyclé que l'on glisse dans les gouttières. Explications.
Comment d'anciens pneus usagés peuvent-ils aider à combattre la prolifération de moustiques et autres insectes nuisibles ? Avec son procédé Aglostic, la société Aedes System a semble-t-il trouvé la solution.
Installée en Nouvelle-Calédonie - une île propice aux insectes en tout genre - elle s'est spécialisée dans les dispositifs de lutte contre les moustiques. Partant du constat que le champ d'action d'un moustique excède rarement un rayon de 25 m autour de son gîte larvaire d'origine, l'idée des deux dirigeants d'Aedes System, Christophe Put et Thierry Suviri, était d'empêcher l'installation de ces gîtes larvaires.
Comment ? Grâce à un dispositif à installer dans les gouttières des habitations, qui fait office à la fois de filtre et de bouchon, laissant passer l'eau mais pas les bestioles.
Le dispositif en question doit être imputrescible, sans risque pour la santé ni pour l'environnement et capable aussi de s'agglomérer facilement. C'est pourquoi Aedes privilégie le granulat de caoutchouc et en fabrique un prototype. Malgré des conclusions positives, restent quelques interrogations relatives à son degré d'efficacité : toutes les larves sont-elles retenues ? L'eau de pluie passe-t-elle suffisamment rapidement afin d'éviter tout débordement de gouttières ? Quid de la pérennité du produit ? Aussi Aedes System se tourne vers les experts d'Aliapur, qui leur sont venus en aide en matière de R&D.
moustique © ph. US Department of Agriculture -
Filière principale de valorisation des pneus usagés, Aliapur collecte chaque année l'équivalent de 40 millions de pneus de voiture, les regroupe, les trie et les valorise en matière et en énergie. Séduit par la démarche d'Aedes, des études approfondies ont donc été réalisées quant à la taille de granulats à utiliser, le choix du liant, la résistance mécanique du dispositif, la vitesse d'infiltration et d'écoulement des eaux, la qualité du drainage, l'innocuité sanitaire et environnementale des eaux filtrées... Autant de tests qui auront duré près d'un an, conduisant à des validations techniques.
Avis aux industriels
En échange de cette période d'études, Aliapur a repris l'exclusivité de la licence d'exploitation du brevet pour la métropole et les Antilles et cherche des partenaires industriels pour développer le système, notamment dans les secteurs du bâtiment et de la lutte contre les nuisibles.