Refaire sa toiture avec des tuiles : quel modèle choisir ?

    Publié le 9 avril 2024 par Lucien Brenet
    MATÉRIAUX. Refaire sa toiture en tuiles de terre cuite offre résistance et durabilité tout en apportant un réel plus esthétique. Mais le choix du modèle dépend de critères techniques, régionaux, et est encadré par des normes strictes. De la tuile mécanique à la tuile canal, en passant par la tuile photovoltaïque, focus sur les différentes options disponibles.
    Utilisée depuis l'Antiquité et popularisée par les Romains, la tuile reste l'un des grands classiques des toitures françaises. Résistantes aux intempéries, durée de vie de plus de 50 ans, isolantes... Ces produits offrent bien des atouts. Relativement écologique, à l'exception de l'étape de cuisson, la tuile est basiquement composée d'eau et d'argile, sans ajout de produits polluants. Durable, elle conservera sa couleur dans le temps, bien que dans les régions les plus humides, il faudra faire attention à ce que les mousses ne s'installent pas. De manière générale, les tuiles demandent un entretien régulier afin d'assurer une bonne évacuation des eaux de pluie et d'éviter les mousses qui, à terme, pourraient altérer la toiture. Elle est également naturellement isolante et résistante au feu.

    Les critères pour choisir ses tuiles

    Passé cette énumération, comment arrêter son choix sur un modèle plutôt qu'un autre ? Celui-ci va dépendre de très nombreux facteurs. Déjà, la pose doit être réalisée par un professionnel qui devra respecter des conditions de pose et spécifiques à chaque type de tuiles, détaillées dans ce que l'on appelle des documents techniques unifiés (DTU). Pente minimale, taux de recouvrement, capacité de charge à respecter... Les notions techniques à maîtriser ne manquent pas.
    Si le professionnel doit respecter les DTU, le particulier doit quant à lui se conformer au plan local d'urbanisme (PLU) de sa commune. Ainsi, il y a peu de chances que de la tuile canal puisse être installée dans un village typique d'Alsace. D'autant plus si la commune ou le bâtiment sont classés, puisque les architectes des bâtiments de France seront très regardants sur les projets de chantiers. C'est donc une combinaison de critères climatiques, traditionnels ou encore régionaux qui déterminera le choix des tuiles.
    Il est aussi à noter qu'en fonction des besoins propres à une région, des normes dites NF adossées à un modèle de tuile apportent des compléments techniques. La NF FP (faible pente) garantit l'écoulement des eaux de pluie. Il y a aussi la NF M (montagne) qui détermine des critères de résistance au vent et d'étanchéité plus drastiques. Il n'existe, en revanche, aucun classement pour la grêle en France. Un point pourtant très important au regard des changements climatiques qui devraient rendre les épisodes de grêle plus fréquents et plus violents. "La filière réfléchit actuellement à transposer aux normes françaises des règles édictées dans d'autres pays européens", explique Mathieu Bonhert, chef produits tuiles chez Edilians.
    Il ajoute : "Au-delà des critères purement techniques, le choix est très orienté par les habitudes architecturales des régions, en termes de modèle, mais aussi de coloris. Au-delà du rouge, le nord de la France a une tradition du noir brillant dans l'est. Si je suis dans le sud, ce sera alors plutôt de l'ocre."

    Les tuiles par emboîtements

    Tuile par emboitement
    Tuile par emboitement © Edilians
     
    Il existe plusieurs modèles de tuiles pour répondre aux exigences techniques, climatiques et régionales précitées. Voici les principales. Les tuiles mécaniques, par exemple, se posent simplement par emboîtement. Elles se destinent particulièrement aux toitures dont la pente varie entre 25° et 60° et peuvent avoir à la fois un rendu plus galbé, ou au contraire être un peu plus plates en fonction des modèles. Ce sont généralement ces modèles qui recouvrent les toitures du nord de la France, de la Normandie, ou encore d'Île-de-France. Elles sont généralement très appréciées des couvreurs pour leur facilité de pose, et par les particuliers, pour leur résistance mécanique.

    Les tuiles plates

    Tuiles plates
    Tuiles plates © Edilians - Philippe Roguet
     
    Les tuiles plates sont elles aussi essentiellement présentes dans la partie nord de la France, et dans l'Est. Et pour cause, leur forme favorise un bon écoulement des eaux de pluie et de la neige et se destine donc tout particulièrement pour une mise en œuvre sur des toitures de fortes pentes. Au regard de leur aire de répartition relativement étendue, il en existe de très nombreuses finitions, de lisse à unie, sablée, ou émaillée. Dans l'Est de la France, il n'est pas rare d'en voir de plusieurs couleurs sur une même toiture !
    Réparties en très grand nombre sur une toiture, elles sont aussi relativement fragiles et peuvent se fissurer et se casser. Leur mise en œuvre est aussi relativement compliquée puisque des liteaux doivent être fixés sur une charpente. C'est ici le recouvrement des tuiles les unes sur les autres qui assurera une très bonne étanchéité.

    La tuile canal

    Tuiles canals
    Tuiles canals © Edilians
     
    Le Sud de la France ne serait pas le Sud sans elle. La tuile canal se caractérise par sa forme caractéristique en U et se posent généralement sur des toitures de faibles pentes d'entre 15° et 30°. Elles s'emboîtent les unes au-dessus pour se stabiliser, stabilisent et assurent ainsi une bonne étanchéité du toit ainsi qu'une bonne tenue au vent, en même temps que, comme son nom le laisse penser, un bon écoulement des eaux de pluie. Utile dans des zones où les orages et averses peuvent être particulièrement violents. On retrouve ce type de tuiles essentiellement dans le sud de la France où elles apportent un côté authentique et chaleureux reconnaissable entre 1000 ! La tuile canal ne doit pas être confondue avec la tuile romane. Cette dernière, si elle lui ressemble, se pose par emboîtement.

    Les tuiles photovoltaïques

    Tuiles photovoltaïques
    Tuiles photovoltaïques © Edilians
     
    Ces produits haut de gamme embarquent des cellules photovoltaïques afin de rentabiliser au maximum son toit, tout en étant bien plus esthétiques que des panneaux photovoltaïques classiques. Ces produits demeurent toutefois relativement chers, il faudra compter environ 230 euros du mètre carré, auxquels il faut ajouter 8.000 euros minimum pour la batterie. Bien sûr, il ne s'agit pas de recouvrir l'intégralité du toit, mais en fonction des besoins du logement. Ces modèles viennent généralement en complément d'autres, plus classiques. Elles présentent l'avantage de produire de l'électricité entièrement gratuite - hors investissement - pour alimenter certains appareils dans le logement. Bien sûr, mieux vaut les poser sur les faces les plus exposées de la toiture.

    Combien coûte une toiture en tuile de terre cuite ?

    Il est difficile de déterminer avec exactitude le coût d'une toiture. Cela dépendra notamment du nombre de mètres carrés à poser, du coût de la main-d'œuvre et bien sûr, du modèle de tuile. Les modèles canal sont généralement les moins chères, suivies des tuiles par emboîtement, des plates, et des tuiles photovoltaïques. Globalement, le coût sera au minimum aux alentours de 60 à 70 euros du mètre carré. Il convient de bien se renseigner en amont, de cadrer son projet, de sélectionner des artisans compétents en demandant des références, en activant le bouche-à-oreille, ou en consultant des listes de professionnels labellisés par des industriels, ou les négoces, et bien sûr, de comparer les devis.
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