La pose du carrelage est un procédé délicat © iStock Monika Wisniewska
Vous êtes tentés de poser vous-même le carrelage dans votre salle de bains ? Méfiance ! Le geste est plus compliqué qu'il n'y paraît, et il est même la première source de sinistres dans les logements. Découvrez les 4 problèmes les plus courants lors de la pose d'un carrelage, et comment s'en prémunir.
En plein projet de rénovation ou de construction de votre logement, vous avez l'intention de mettre la main à la pâte... ou, plus précisément, à la colle ? Attention à ne pas vous lancer dans une tâche qui est plus complexe et plus délicate qu'il n'y paraît : la pose du carrelage.
Cette étape cruciale de l'aménagement des pièces d'eau est, en effet, l'une des 3 principales sources de sinistralité dans les logements, révèle l'Agence qualité construction (AQC) dans un rapport daté de juillet 2017. Et, ce, même lorsque les carreaux sont posés par un professionnel ! Voici en détails les 4 catégories de malfaçons relevées par l'organisation.
Si vous ne respectez pas la taille de joint à poser entre les carreaux, ou si vous ne posez pas suffisamment de matière (le joint se rétractant un peu au séchage), votre carrelage risque de ne pas tenir sur son support. Pire encore : certains carreaux pourraient se briser. La remarque est valable aussi bien pour les joints de fractionnement (entre les carreaux) que pour les joints de périphérie (aux bords du mur).
Les carreaux risquent de se décoller, même longtemps après leur pose, si vous n'utilisez pas suffisamment de colle. L'AQC précise que la plupart du temps, c'est le
"non-respect des prescriptions des fabricants" de colle qui entraîne des dégâts. Par exemple, en fonction du type de colle, il convient d'encoller soit à la fois le carrelage et le support, soit simplement le support, sans quoi le carrelage ne sera pas correctement fixé.
En pose traditionnelle, les carreaux sont posés sur une chape de mortier, qui permet de rattraper les irrégularités du sol. La réalisation de cette chape est délicate et doit être parfaitement effectuée (dosage en eau du mortier, épaisseur, etc.), sans quoi le mortier se rétracte trop brutalement dans la partie inférieure de la chape : c'est le retrait différentiel. Les conséquences de ce phénomène sont une fissuration voire une rupture des carreaux.
Si vous posez trop rapidement les carreaux sur le mortier ou la chape, sans avoir attendu qu'il ou elle ne finisse de travailler,
"le retrait se produit après la pose du carrelage et est 'gêné' par les carreaux", explique l'AQC. Résultat : le revêtement se déforme et des vagues apparaissent, risquant de fissurer les carreaux, mais aussi de désolidariser les joints en périphérie.
Un carrelage mal posé est synonyme de problème d'étanchéité dans la pièce d'eau. Pour éviter tout dégât des eaux dans le futur, voici quelques conseils :
- Ne pas se lancer dans le chantier si l'on n'est pas sûr de soi
- Utiliser des matériaux et des produits de qualité, idéalement NF
- Eviter les carreaux de grande taille ou d'épaisseur fine, plus délicats à poser
- Réaliser une étanchéité sous carrelage lorsque c'est nécessaire, par exemple dans le cas d'une
douche à l'italienne
- Respecter scrupuleusement les conseils d'usage de la colle et des joints, notamment les temps de séchage
- Ne pas hésiter à faire appel à un professionnel qualifié pour une ou plusieurs étapes du chantier, par exemple la pose de la chape