Une
cuisine ouverte sur le salon vous fait rêver, mais la cloison qui sépare les deux pièces vous empêche de réaliser sereinement les chantiers ? Démolir un mur pour redéfinir une pièce n'est pas une mince affaire. Maison à part vous livre ses conseils pour abattre une cloison en quelques leçons.
"Prenez le soin en amont de faire appel à des professionnels du secteur qui pourront vous guider sereinement lors de la dépose", explique Jean Trezentos de la société
JM Rénovation. Savoir si la cloison est porteuse ou non, prendre des précautions pour le sol de sa maison ou tout simplement choisir les bons outils font partie des étapes clés à suivre pour la dépose d'un mur.
"La moindre erreur de calcul peut-être dramatique. Ce n'est pas une action anodine ! Prenez des précautions", insiste-t-il.
Identifier le type de cloison à abattre
"A priori, un bon bricoleur peut réussir à déposer une cloison seul", confie le professionnel. Tout en ajoutant :
"Mais gare à vous ! Si une cloison a été identifiée non-porteuse au moment de sa construction, rien n'assure qu'aujourd'hui, avec le temps et le travail du sol, cette dernière ne soit pas devenue indispensable au soutien du plafond."
La rencontre avec un professionnel du secteur vous guidera dans vos choix. N'hésitez pas, par exemple, à
faire appel à un ingénieur pour calculer la hauteur du fer.
"Il vous dira précisément ce qu'il faut faire et fera le point avec vous des IPN et/ou des IPE", souligne Jean Trezentos.
Sachez néanmoins que si un mur mesure entre sept et huit centimètres d'épaisseur, il est considéré comme non-porteur par défaut.
Mais dans le cas d'un immeuble ancien ou d'une maison ancienne, les informations relatives à l'épaisseur du mur peuvent être erronées.
"Une habitation travaille durant des années et bien souvent, les murs qui ont été rajoutés après la construction - pour délimiter les pièces entre elles - peuvent devenir semi-porteurs au fil du temps", précise JM Rénovation.
Il est donc nécessaire de faire analyser votre mur avant de l'abattre. Ce phénomène est dû au tassement causé par les mouvements du terrain.
"Ceci est d'autant plus vrai pour les vieux immeubles dont les planchers anciens ont été posés il y a des dizaines d'années."
Passer le mur au détecteur de métaux avant de l'abattre
Dans un second temps, sondez les murs pour vous assurer qu'il n'y a pas de fils électriques ou de canalisations qui passent à travers la cloison en question. Pour réaliser ce sondage,
munissez-vous d'un détecteur de métaux ou d'un appareil spécialement dédié à cette tâche. Tracez ensuite le parcours des canalisations ou câbles afin de ne pas les heurter lors de la dépose. Vous pourrez vous procurer ce type d'appareils en GSB. Son prix peut varier entre 30 et 90 €.
Enfin, si vous avez découvert, grâce au détecteur de métaux, la présence de canalisations ou de câbles dans la cloison à abattre, plusieurs règles doivent être respectées en amont:
-
Coupez le courant avant l'intervention et prenez soin de ne pas abîmer les câbles ;
- Si vous devez sectionner une canalisation,
veillez à couper l'arrivée d'eau et à vider le circuit ;
- Si la cloison supporte un tuyau de gaz, faites le point avec un plombier
chauffagiste afin qu'il fasse une
dérivation
Étayer votre plafond de part et d'autre de la cloison
"La règle d'or pour abattre un mur est de bien étayer. Prenez le temps de placer des étais des deux côtés de la cloison afin de soutenir l'ensemble. Après la dépose, retirez-les délicatement et vérifiez que le sol ou les plafonds n'ont pas bougé", explique Jean Trezentos.
Pour cela, armez-vous simplement d'une niveau. Pour vous donner un ordre d'idées : un niveau d'un mètre coûte environ 50 € en grande surface de bricolage (GSB).
Bon à savoir : Lorsque vous préparez le chantier, n'oubliez pas de retirer les plinthes de part et d'autre de la cloison à déposer.
S'assurer que la copropriété accepte la dépose
Si vous êtes propriétaire d'un appartement en copropriété, des règles s'imposent à vous. Vous pourrez en effet réaliser librement des travaux et aménagements dans l'appartement,
"sous réserve de ne pas porter atteinte à la structure de l'immeuble, ni aux droits des copropriétaires. A défaut, leur accord devient nécessaire", précise
le ministère de l'Intérieur.
"Si les travaux que vous envisagez dans votre appartement impactent les parties communes, un vote des copropriétaires est nécessaire pour les faire valider à la majorité de l'article 25 (majorité de l'ensemble des copropriétaires présents ou non lors du vote)", ajoute cette même source.
Concrètement, l'accord des copropriétaires est obligatoire
si le mur que vous souhaitez abattre est porteur et si sa dépose risque d'entraîner des dommages aux parties communes de l'immeuble.
Si vous êtes au rez-de-chaussée d'un immeuble, la dépose d'une cloison peut s'avérer plus complexe :
"Tout cela est logiquement dû à la lourde charge que la cloison porte sur son dos", explique Jean Trezentos. A l'inverse, si vous avez un appartement au dernier étage d'un immeuble, les chantiers risquent d'être moins compliqués du fait de la moindre charge qui repose sur la cloison.
Protéger le sol, les meubles et les pièces environnantes
Avant d'entamer les travaux de démolition, veillez à protéger le sol et les pièces situées à proximité du chantier.
"L'utilisation d'un film plastique est souvent nécessaire. Pour amortir les chutes de gravats, nous vous conseillons également d'opter pour un ou plusieurs panneaux d'isorel", précise le professionnel du bâtiment. Comptez entre 3 et 8 € le mètre carré pour un panneau d'isorel.
Il est possible de
calfeutrer les portes pour empêcher la poussière d'envahir les autres pièces de l'habitation. Vous pouvez également
protéger le mobilier avec des couvertures.
Se protéger lors de la dépose
Les yeux, les mains, la tête et les pieds ! Protégez-vous le corps entier lors de la dépose de la cloison.
"Il est nécessaire, d'utiliser des lunettes de protection pour ne pas recevoir certains débris dans les yeux", insiste Jean Trezentos.
Pour être sûr de ne pas vous blesser lors des chantiers, optez pour l'achat d'une paire de chaussures de sécurité (à partir de 50 €), d'une paire de gants (10 € environ) et comptez 7 à 10 € pour l'achat d'une paire de lunettes de protection en GSB.
Choisir les bons outils
"Vous pourrez abattre la cloison avec un marteau piqueur et avec une masse", explique JM Rénovation. Veillez cependant à ne pas abîmer ou ne pas fissurer la cloison. L'utilisation d'une massette ou d'un burin permet de réaliser un travail plus soigné. L'inconvénient : cela prend plus de temps. Des outils électriques existent également comme la scie sabre.
Si l'achat de ce type d'outil vous freine dans les démarches, sachez qu'
il est possible de les louer dans des GSB. Pour la
scie sabre 230 V par exemple, comptez environ une trentaine d'euros pour la location à la journée (prix dégressif), contre environ 80 € si vous souhaitez acheter ce produit en GSB.
Pour l'achat d'un
marteau piqueur en grande surface, les prix sont compris entre 100 et 200 €, contre 50 € en moyenne si vous le louez la journée (prix dégressif).
Dans tous les cas, veillez à commencer la dépose de la cloison par le haut, puis descendez progressivement.
Évacuer les débris après la dépose de la cloison
"Si vous vous trouvez à l'étage, vous pourrez acheminer les gravats jusqu'au sol grâce à un treuil ou une poulie. Sinon, avec l'accord des copropriétaires, vous pourrez utiliser l'ascenseur", conseille Jean Trezentos.
Il vous suffira ensuite de vous rendre en décharge pour vous débarrasser des débris. Attention, il est formellement interdit de les jeter sur la voie publique. Pour en savoir plus sur la gestion des débris de chantiers,
cliquez ici pour découvrir ou redécouvrir notre fiche pratique consacrée à ce thème.
Vous pouvez
faire démolir votre cloison par un professionnel, pour profiter de son savoir-faire et que le chantier se déroule au mieux.