Un abri paysan magnifié grâce à une extension contemporaine

    Publié le 12 décembre 2016 par Manon Mercier
    Inhabitable et partiellement détruit, cet ancien abri paysan du 19e siècle était voué à disparaître. C'est sans compter sur l'architecte Cyril Chênebeau qui en redessine l'architecture. Aujourd'hui, une extension contemporaine cohabite en subtilité avec une maison traditionnelle niçoise. Visite.
    "Il fallait absolument travailler autour de la préservation de ce patrimoine historique situé dans l'arrière-pays niçois", explique l'architecte Cyril Chênebeau de l'agence Cyril Chênebeau Architecture, en charge des travaux de réhabilitation. Les propriétaires de la parcelle lui font appel dans l'espoir de pouvoir transformer le vieux bâtiment en une maison de vacances.
    Lorsque ce dernier réalise l'état des lieux, il comprend que le programme nécessitera un chantier d'envergure. "L'abri était inhabitable et détruit en partie. Le terrain en pente ajoutait une autre difficulté", explique le professionnel.
    Mais le savoir-faire et l'audace de l'architecte ont permis de remettre sur pied l'édifice. Une extension contemporaine enveloppe aujourd'hui la bâtisse existante. Les deux blocs s'épousent naturellement et donnent un nouveau visage à l'ancien abri de paysan. "Le traditionnel se lie au contemporain de manière subtile", glisse l'architecte.
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    La maison s'est distinguée à l'occasion du Prix Maisons Paysannes de France - René Fontaine. Dans la catégorie Bâti contemporain, elle s'est glissée à la 2e place.
    Un abri paysan magnifié grâce à une extension contemporaine

    Avant : Un ancien abri paysan dans l'arrière-pays niçois

    Un abri partiellement détruit et inhabitable
    Un abri partiellement détruit et inhabitable © Aldo Amoretti
    Lorsque Cyril Chênebeau, architecte en charge du projet, fait l'état des lieux du bâtiment, le constat est clair : la maison est inhabitable, car extrêmement délabrée. De grands travaux sont à prévoir avant l'emménagement de la jeune famille.
    Autres difficultés majeures : le terrain est en pente et la maison adossée à une restanque (mur de retenue en pierre sèche, typiquement provençal). Il est impératif de déblayer la zone et de l'assainir avant d'envisager la construction de l'extension contemporaine.
    Pour autant, le potentiel architectural de la bâtisse est indéniable : "Nous avions affaire à un ancien abri rural, dans l'arrière-pays niçois. Il y avait une pièce de quelques mètres carrés au rez-de-chaussée et un second espace à l'étage", explique l'architecte Cyril Chênebeau, en charge des travaux de réhabilitation.
    Bon à savoir : La maison a été rehaussée d'un étage dans les années 1950.
    Avant : Un ancien abri paysan dans l'arrière-pays niçois

    Après : Une extension pour envelopper l'ancien abri rural

    Une extension enveloppe l'abri rural
    Une extension enveloppe l'abri rural © Aldo Amoretti
    Rapidement, l'architecte imagine la réhabilitation comme un moyen de conserver le bien existant. La valorisation du patrimoine est au cœur de la démarche.
    "Pour commencer, nous avons dégagé tout l'arrière de la maison et détruit la restanque. Il a fallu creuser pour créer un aménagement très fluide", précise l'architecte.
    L'idée est de venir envelopper l'ancienne bâtisse avec deux blocs en béton blanc, à l'arrière et sur le côté (sur la photo ci-dessus). Les espaces (l'ancien et le nouveau) viennent se lover l'un dans l'autre et redessinent intégralement l'architecture du vieux bâtiment.
    Après : Une extension pour envelopper l'ancien abri rural

    Quand le traditionnel épouse le contemporain

    Quand le traditionnel épouse le contemporain
    Quand le traditionnel épouse le contemporain © Aldo Amoretti
    Pari réussi pour l'architecte. "Nous sommes parvenus à faire dialoguer les deux espaces. Le traditionnel se mêle tout en subtilité au contemporain", décrit Cyril Chênebeau.
    Visuellement, les deux blocs se distinguent. L'architecte a misé sur un crépi en béton blanc mouchardé pour l'extension contemporaine. "Du côté de l'ancienne maison, j'ai choisi de ravaler la façade dans sa teinte initiale", glisse l'architecte. Un marron-rouge digne des maisons niçoises se fond maintenant dans le paysage méditerranéen.
    Quand le traditionnel épouse le contemporain

    Une maison aux multiples visages

    Une maison aux multiples visages
    Une maison aux multiples visages © Aldo Amoretti
    Selon les points de vue, la maison change de visage. Sur le côté, par exemple, la mixité des matériaux utilisés frappe le visiteur. De ce premier constat s'ensuit une technicité liée à la mise en valeur du bâtiment : un enduit à la chaux vient recouvrir l'intégralité de la maison de campagne. "Nous voulions rester dans le traditionnel", explique l'architecte. Finalement, c'est l'aspect contemporain qui ressort sur ce pignon-ci de la maison.
    Aussi, les lignes architecturales attirent le regard et domptent le volume du bâtiment. Les différents niveaux, les jeux de contraste ou encore les larges menuiseries disséminées sur chacune des orientations, apportent une note résolument contemporaine et chaleureuse au lieu.
    Une maison aux multiples visages

    Avant : Un escalier extérieur pour se rendre à l'étage

    Un escalier extérieur pour se rendre à l'étage
    Un escalier extérieur pour se rendre à l'étage © Aldo Amoretti
    Rappelez-vous : la maison a été rehaussée dans les années 1950. Date à laquelle un escalier est venu se greffer sur le pignon de la maison pour accéder à ce nouvel espace. A l'époque et jusqu'à sa rénovation, il représentait l'unique moyen pour monter à l'étage.
    Avant : Un escalier extérieur pour se rendre à l'étage

    Après : escalier enlevé et ouvertures redessinées

    Escalier enlevé et ouvertures redessinées
    Escalier enlevé et ouvertures redessinées © Aldo Amoretti
    Le changement est radical. L'escalier a disparu et une nouvelle ouverture a même été créée au rez-de-chaussée.
    Autre constat frappant : les tuiles mécaniques, abîmées et moins esthétiques, ont été remplacées par des tuiles canal. Leur couleur orangée apporte une énième touche provençale à l'architecture et sublime inévitablement la toiture.
    Après : escalier enlevé et ouvertures redessinées

    Un escalier extérieur grimpe le long de la maison

    Un escalier extérieur grimpe le long de la maison
    Un escalier extérieur grimpe le long de la maison © Aldo Amoretti
    Un petit escalier grimpe le long de la maison. Il achemine les habitants sur la partie haute du bâtiment, nouvellement créé. Sa couleur blanche fait écho au crépi choisi pour l'extension et vient magnifier le muret en pierres apparentes. (à gauche sur la photo)
    Un escalier extérieur grimpe le long de la maison

    Une maison baignée de lumière

    Une maison baignée de lumière
    Une maison baignée de lumière © Aldo Amoretti
    Qui dit réhabilitation, dit aussi création et valorisation de menuiseries. Sur les quatre façades de la maison, de multiples ouvertures ont été installées. "La maison est largement vitrée afin de laisser pénétrer, tout au long de la journée et des saisons, la lumière et les images de la nature environnante", explique l'architecte.
    Une large baie vitrée d'angle, par exemple, fait la jonction entre l'ancien abri et l'extension. Dans un premier lieu, il a fallu créer une ouverture. Une ouverture directement rattachée au nouveau bloc. (sur la photo, à droite)
    Une maison baignée de lumière

    Une baie vitrée d'angle pour effacer la frontière intérieur/extérieur

    Une baie vitrée d'angle pour le salon
    Une baie vitrée d'angle pour le salon © Aldo Amoretti
    Les portes s'ouvrent et se ferment au gré des envies. La frontière entre l'intérieur et l'extérieur se fait discrète : "La connexion entre la maison et son extension se fait par le vide au moyen d'une large baie d'angle qui, ouverte, offre une parfaite fluidité entre l'intérieur et l'extérieur", ajoute Cyril Chênebeau.
    Une baie vitrée d'angle pour effacer la frontière intérieur/extérieur

    Des sols au même niveau pour renforcer la confusion

    Des sols au même niveau entre intérieur/extérieur
    Des sols au même niveau entre intérieur/extérieur © Aldo Amoretti
    Le sol de la maison et celui de la terrasse sont au même niveau. Cet effet accentue la notion de va-et-vient entre les deux zones.
    S'ajoute à cela, la pose d'un rail encastré... Discret et pratique.
    Des sols au même niveau pour renforcer la confusion

    Une vue imprenable sur le jardin

    Une vue imprenable sur le jardin
    Une vue imprenable sur le jardin © Aldo Amoretti
    "Les habitants sont directement plongés dans la nature qui les entoure", précise l'architecte.
    Une vue imprenable sur le jardin

    Une façade valorisée par le soleil méditerranéen

    Une façade valorisée par le soleil
    Une façade valorisée par le soleil © Aldo Amoretti
    Quelques pas de plus et ... Vous êtes à nouveau dehors ! De ce point de vue, vous pourrez admirer la façade principale de la maison. Elle est baignée de lumière tout au long de l'année.
    L'encadrement des fenêtres, d'un blanc éclatant rappelle la couleur du crépi de l'extension. La couleur grise-anthracite des menuiseries souligne, quant à elle, le style contemporain du bâtiment.
    Enfin, la terrasse, en bois exotique, sublime le décor. Ses lames, disposées ainsi, créent du dynamisme. Selon notre position, notre regard est propulsé soit vers la maison, soit vers le jardin.
    Une façade valorisée par le soleil méditerranéen

    Une surface surestimée grâce à son architecture volumétrique

    Une surface surestimée
    Une surface surestimée © Aldo Amoretti
    Les différents volumes de la maison, la variation des hauteurs sous-plafond ou encore la multitude d'ouvertures favorisent l'effet de perspective. Tous ces éléments donnent une impression d'espace. Pour autant, la maison ne s'étend que sur une surface de 60 mètres carrés !
    Une surface surestimée grâce à son architecture volumétrique

    Un intérieur contemporain et spacieux

    Un intérieur contemporain et spacieux
    Un intérieur contemporain et spacieux © Aldo Amoretti
    Le teck est partout. Au sol et sur les meubles ! L'idée est d'apporter une note chaleureuse et contemporaine à l'espace. Les veinures du bois renforcent ces notions et font écho à la nature environnante.
    Le blanc attrape, quant à lui, la lumière naturelle et donne un coup de fraîcheur à l'aménagement intérieur.
    Un intérieur contemporain et spacieux

    Un escalier encastré pour se rendre à l'étage

    Un escalier encastré pour se rendre à l'étage
    Un escalier encastré pour se rendre à l'étage © Aldo Amoretti
    L'escalier se fond dans le décor. Son style fait écho au mobilier de la cuisine. Il cache de nombreux rangements. Un réel gain de place pour la famille. Le teck est, quant à lui, une nouvelle fois valorisé dans l'installation.
    A noter : les marches de l'escalier sont hautes. C'est l'étroitesse de la trémie qui a dicté la forme de la structure. "Il fallait optimiser l'espace", glisse l'architecte.
    Un escalier encastré pour se rendre à l'étage

    Un salon volumineux pour laisser pénétrer la lumière

    Salon lumineux pour laisser pénétrer la lumière
    Salon lumineux pour laisser pénétrer la lumière © Aldo Amoretti
    Le salon est spacieux et, là-encore, baigné de lumière. Les différents volumes créent un jeu de perspectives. L'impression d'espace est possible grâce à l'importante hauteur sous-plafond.
    L'ouverture, juste au-dessus de la cheminée, est comme un puits de lumière. Elle valorise l'installation et sa forme rectangulaire.
    Un salon volumineux pour laisser pénétrer la lumière

    Une douche originale pour une touche de folie

    Une douche originale pour une touche de folie
    Une douche originale pour une touche de folie © Aldo Amoretti
    La douche vient clore la visite en beauté ! Les habitants se douchent à ciel ouvert grâce à un système de conduit ouvert. Sur le dessus, c'est une verrière qui a été discrètement déposée pour magnifier l'espace.
    Enfin, les parois en béton ciré adoptent un style industriel pour donner un coup de fraîcheur à la pièce d'eau.
    Une douche originale pour une touche de folie

    Extension d'une maison rural dans l'arrière-pays niçois

    Extension d'une maison rurale à Nice
    Extension d'une maison rurale à Nice © Aldo Amoretti
    Fiche pratique :
    Maître d'œuvre : Cyril Chênebeau Architecte
    Maître d'ouvrage : privé
    Durée des travaux : 1 an et demi
    Coût : non-communiqué
    Surface : 60 mètres carrés
    Maisons paysannes de France
    Extension d'une maison rural dans l'arrière-pays niçois
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