air intérieur, pollution © MAP
D'après une étude menée par l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail, la pollution de l'air intérieur coûterait à la France 19 milliards d'euros pour une année. Un chiffre calculé pour mieux orienter les mesures de prévention.
La qualité de l'air intérieur étant devenue l'une des préoccupations premières en matière de santé publique en France, de nombreuses études ont été réalisées sur le sujet. Les situations d'exposition ont été cernées, les risques sanitaires précisément analysés et les polluants identifiés mais, pour l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), l'angle socio-économique restait à étudier.
En partenariat avec l'Observatoire de la Qualité de l'Air Intérieur (OQAI) et Pierre Kopp; professeur d'économie à l'université Sorbonne Panthéon I, elle a donc décidé de mener de nouvelles recherches afin, cette fois, de
"chiffrer les conséquences économiques de l'impact d'une partir des polluants de l'air intérieur sur la santé de la population en France, pour une année donnée". Un chiffrage jugé utile pour l'orientation des mesures de prévention.
Etant donnée la diversité des polluants, l'Anses a décidé de n'en retenir que six, les plus fréquemment décelés dans les logements français, à savoir le benzène, le radon, le trichloréthylène, le monoxyde de carbone, les particules et la fumée de tabac dite environnementale. En recoupant différentes études précédemment réalisées, elle a ensuite estimé le nombre de décès et de pathologies engendrés suite à une exposition à chacun d'entre eux pour l'année 2014. Et delà, elle en a déduit toute une série de coûts associés plus ou moins directement ou indirectement : d'une part, les coûts aux frais des particuliers - coût du décès, par exemple, coût lié à la perte de la qualité de vie ou encore à la perte de production - et, d'autre part, ceux engendrés pour les finances publiques : coût de la prise en charge des soins, de la recherche médicale, des pensions de retraites...
Verdict ? L'Anses arrive à un total de 19 milliards d'euros pour une année. Un chiffre pharaonique qu'elle a tenu à nuancer en précisant que
"les résultats ont plus un caractère illustratif que définitif du fait des hypothèses et des limites identifiées". Et d'ajouter :
"il s'avère difficile d'établir une comparaison entre ces résultats et ceux engendrés dans les autres rares études portant sur le coût économique de la pollution de l'air réalisées par ailleurs. En effet, des différences apparaissent tant dans le choix des polluants et des méthodes de calcul d'impact sanitaire, que dans les méthodes d'évaluation".
Un travail dont les résultats sont à prendre avec prudence donc, mais qui permet tout de même de pointer du doigt une certaine catégorie de polluants : les particules. De quoi donner une première piste de réflexion aux pouvoirs publics sur les actions prioritaires à mener pour améliorer la qualité de l'air intérieur.
Retrouvez la note et les recommandations de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail en cliquant ici.