11,1 millions de maison individuelles, soit plus de la moitié des maisons françaises, seraient potentiellement concernées par le phénomène de retrait gonflement des sols argileux (RGA) dû à la sécheresse, qui provoque fissures et dégradation du bâti, dont 3,3 millions d'entre elles, seraient fortement impactées, selon les assureurs français. Face à un dérèglement climatique qui amplifie ce phénomène, ces derniers, soutenus par l'Etat, se sont réunis pour lancer "Initiative Sécheresse", un programme destiné à chercher des solutions pertinentes et concrètes de protection, de prévention et de réparation pour les maisons. "'Initiative sécheresse', projet lancé ce 12 septembre par France Assureurs (ancienne FFA - Fédération française de l'assurance, ndlr), CCR (Caisse Centrale de réassurance, ndlr) et la MRN (Mission Risques Naturels, ndlr), a pour objectif d'évaluer dans le temps les solutions de prévention et de réparation des maisons individuelles", expliquent-ils dans un communiqué commun. "Il concerne les maisons sinistrées et les maisons non sinistrées exposées au phénomène de RGA."

Une analyse de grande ampleur

Sur le terrain, 300 maisons à situation comparable vont ainsi être mises à contribution pendant cinq ans sur l'ensemble des territoires : 100 maisons "pour analyser les effets dans le temps de solutions de prévention" ; 200 maisons "pour analyser l'évolution dans le temps de solutions de réparation" expliquent les assureurs. Ces maisons d'assurés, volontaires est-il précisé, seront ainsi analysées par les experts sous toutes les coutures afin de voir les effets des solutions préconisées et en ressortir les plus pertinentes. "Il s'agit de mettre en œuvre des solutions de prévention et des solutions de protection additionnelles aux méthodes de réparation préconisées par les experts, dont les effets et l'évolution dans le temps seront analysés via une instrumentation adaptée." Ces solutions sont de quatre types : la réhydratation des sols : injection d'eau à proximité des fondations en période de sécheresse ; la protection des sols : installation de dispositifs de confinement des fondations (géomembrane, écran anti-racine, drainage...) ; le traitement des sols : injection d'une solution à proximité des fondations ; la reprise en sous-œuvre : installation de micropieux ou de longrines au niveau des fondations.

L'objectif ? La résilience des maisons individuelles

Le phénomène de RGA inquiète, d'autant plus qu'il s'étend sur notre territoire en atteignant désormais les régions Grand-Est, Bourgogne-Franche-Comté et Auvergne-Rhône-Alpes, en plus des zones traditionnellement touchées qui vont du Var au Centre-Val de Loire en passant par le bassin de la Garonne. "L'amélioration de la résilience du bâti face à des épisodes de sécheresse plus intenses, plus fréquents et plus étendus est un enjeu partagé par l'ensemble des acteurs de l'écosystème" déclare Pierre Lacoste, président de la Mission Risques Naturels dans le communiqué. "C'est la raison pour laquelle la MRN est fière de travailler aux côtés de France Assureurs et de CCR sur ce projet d'envergure, qui permettra de bâtir le socle d'une véritable stratégie de prévention et de réparation des sinistres dans l'intérêt de tous les Français." Selon les assureurs, pour la seule année 2022, le coût des sinistres est estimé à plus de 3 milliards d'euros, "un record depuis la création du régime d'indemnisation des catastrophes naturelles." Le coût des sinistres liés à ce phénomène est en effet en forte augmentation précisent-ils : "il est passé de 400 millions d'euros par an en moyenne sur la période 1989-2015 à 1 milliard d'euros par an en moyenne sur la période 2016-2020." NB : France Assureurs a publié un guide pratique en ligne intitulé 15 réflexes pour bien s'assurer contre les aléas naturels, à retrouver en suivant ce lien