Une maison de 280 m2 grâce à une extension © Rebecca Topakian
Comment tripler la surface habitable d'un pavillon de banlieue, tout en conservant son charme ? En créant une seconde maison, copie presque conforme de la première, et en reliant les deux bâtisses de manière harmonieuse. Le résultat : une maison contemporaine, lumineuse et spacieuse. Visite en images.
En visitant ce pavillon situé à Houilles, en région parisienne, les futurs propriétaires ont avant tout été séduits par le terrain, large et bien orienté. La maison qui s'y dressait, datant des années 30, n'était manifestement pas assez grande pour la famille.
"Elle avait pourtant un cachet indéniable", nous raconte Florence Gaudin. L'architecte est consultée par le couple en amont de l'achat, afin de vérifier que le plan local d'urbanisme (PLU) permettrait de créer une extension assez importante.
Et pour cause : les nouveaux propriétaires espéraient pouvoir tripler la surface habitable du pavillon !
"Tout en conservant une surface assez grande sur le terrain pour profiter d'un vaste jardin", précise l'architecte. Un véritable tour de maître, qu'elle réussit avec brio, en créant une seconde maison, décalée par rapport à la première, mais parfaitement en harmonie avec elle.
Découvrez cette transformation magistrale en images, en pages suivantes.
Avant : un pavillon de banlieue petit mais plein de charme
Un pavillon de banlieue petit mais plein de charme © Florence Gaudin
Sur le terrain, la petite maison en meulière de 90 m2 était en bon état, mais nécessitait des travaux (électricité, plomberie, isolation). Son principal défaut était sa taille, trop petite pour les nouveaux propriétaires.
"Le pavillon avait trop de cachet pour qu'on pense le détruire", souligne Florence Gaudin. D'autant que le PLU permet à l'architecte de créer une extension suffisamment grande pour combler les souhaits des propriétaires. Elle a finalement conçu une seconde maison, prolongement de la première, tout en conservant une grande partie du jardin.
Avant : un pavillon de banlieue petit mais plein de charme
Après : une maison de 280 m2 grâce à une extension
Après : une maison de 280 m2 grâce à une extension - Une maison de 280 m2 grâce à une extension © Rebecca Topakian
L'architecte conçoit une seconde maison, aux mêmes lignes que la première, mais décalée et surélevée par rapport à celle-ci.
"Il a d'abord fallu réfléchir à l'implantation de l'extension, se souvient Florence Gaudin.
On aurait pu la construire à l'opposée du terrain, mais nous avons fait ce choix notamment pour obtenir une orientation ouest et sud et éviter l'ouverture sur un vis-à-vis".
Le jardin, quant à lui, "reste suffisamment spacieux pour faire un foot", plaisante l'architecte.
Après : une maison de 280 m2 grâce à une extension
Deux bâtisses à la fois très différentes et très similaires
Deux bâtisses à la fois différentes et similaires © Rebecca Topakian
Florence Gaudin a dupliqué les plans de la maison d'origine, puis a créé une seconde maison, en y ajoutant un étage. Le résultat est surprenant par son harmonie : les deux bâtisses sont esthétiquement différentes, puisque la seconde est beaucoup plus contemporaine, mais l'on perçoit tout de même leurs similitudes.
Deux bâtisses à la fois très différentes et très similaires
Une liaison subtile entre deux maisons
Une liaison subtile entre deux maisons © Rebecca Topakian
"J'ai essayé de gommé la hiérarchie entre les deux éléments, nous explique Florence Gaudin.
On n'a plus l'impression d'avoir une maison et son extension, mais bien une nouvelle structure". La liaison entre les deux bâtisses est plutôt discrète : l'extension ne s'appuie pas directement sur le pavillon existant, elle est en porte à faux - ce qui explique l'espace visible ici entre les deux maisons.
Une liaison subtile entre deux maisons
Une maison qui suit le terrain en pente
Une maison qui suit le terrain en pente © Rebecca Topakian
Florence Gaudin a dû également prendre en compte la déclivité du terrain. L'extension suit astucieusement cette pente, par le biais de marches, sur la terrasse (au premier plan) mais aussi à l'intérieur de la maison, entre le salon et la cuisine (au second plan).
Une maison qui suit le terrain en pente
De larges baies vitrées pour ouvrir la maison sur l'extérieur
De larges baies vitrées pour ouvrir la maison © Rebecca Topakian
La lumière est un acteur majeur de cette rénovation réussie. Par le biais de larges baies vitrées créées au niveau de l'extension, Florence Gaudin a effacé la frontière entre l'intérieur et l'extérieur.
"Nous avons opté pour des ouvertures dont les rails sont encastrés, afin qu'elles soient discrètes", précise-t-elle.
Au sol, l'architecte a choisi la pierre bleue d'Irlande, une pierre sédimentaire dans laquelle apparaissent les traces des coquillages et des algues. Une finition pour l'intérieur, une autre pour l'extérieur, afin que le revêtement ne soit pas trop glissant.
De larges baies vitrées pour ouvrir la maison sur l'extérieur
Une cuisine baignée de lumière aux rangements discrets
Une cuisine baignée de lumière © Rebecca Topakian
La cuisine profite, ainsi, de la lumière et d'une vue panoramique sur le jardin. Les rangements blancs se font discrets, sans poignées, effaçant presque les caractéristiques de la pièce.
Une cuisine baignée de lumière aux rangements discrets
Une cheminée tout en transparence pour relier deux pièces
Une cheminée tout en transparence © Cendrine Robert
Entre la cuisine et le salon, quelques marches en pierre bleue d'Irlande. Le matériau est également utilisé pour le manteau de la cheminée, habilement placée entre les deux espaces, et visible de part et d'autre.
Une cheminée tout en transparence pour relier deux pièces
Une maison dedans/dehors grâce à des baies vitrées pleine hauteur
Une maison dedans/dehors grâce à des baies vitrées © Rebecca Topakian
La lumière se fait omniprésente à tous les niveaux de la maison, et l'accès à la terrasse et au jardin est facilité par les baies vitrées de pleine hauteur.
Une maison dedans/dehors grâce à des baies vitrées pleine hauteur
Un salon éclectique et chaleureux
Un salon éclectique et chaleureux © Rebecca Topakian
Dans le salon, Florence Gaudin a dû composer avec le mobilier existant de la famille, notamment un très grand tableau qui a trouvé sa place sur un large mur, comme s'il faisait écho au jardin.
Un salon éclectique et chaleureux
Une jonction subtile entre la maison en meulière et l'extension
Une jonction subtile entre maison et extension © Rebecca Topakian
Le salon se situe à la limite entre la maison existante (ici, à l'arrière plan) et l'extension. On aperçoit d'ailleurs les briques et les pierres de la bâtisse en meulière d'origine, qui ont été volontairement conservés.
A droite, apparaît la porte d'entrée vitrée, qui donne ainsi sur le côté de la maison originale.
A gauche, un escalier mène à la bâtisse existante. On y devine un "salon piano", l'un des nombreux
"espaces tampon sans affectation précise" souhaités par Florence Gaudin.
"Je cherche toujours à créer des zones sans définition, afin que les occupants s'approprient la maison en leur attribuant un rôle", justifie-t-elle.
Une jonction subtile entre la maison en meulière et l'extension
Des filets, espaces de jeu pour les enfants
Des filets, espaces de jeu pour les enfants © Rebecca Topakian
A la limite entre les deux bâtisses, Florence Gaudin a créé laisser entre la lumière par le biais de fenêtres, mais aussi de plusieurs filets. Remplaçant des parties opaques, ils permettent de laisser circuler le regard... et deviennent un espace de jeu pour les enfants !
Des filets, espaces de jeu pour les enfants
Un bureau ouvert et lumineux
Un bureau ouvert et lumineux © Rebecca Topakian
A l'étage de la maison d'origine, Florence Gaudin a joué avec les niveaux. Elle a créé un espace à la fois ouvert, via le dégagement équipé d'un filet, et intime.
"Un lieu où l'on peut se retrouver, en dehors des chambres et du salon", ajoute-t-elle.
Un bureau ouvert et lumineux
Une suite parentale sobre et contemporaine
Une suite parentale sobre et contemporaine © Rebecca Topakian
C'est dans la maison d'origine que se trouve la suite parentale.
"Nous y avons ouvert une fenêtre de toit, afin de bénéficier de plus de lumière", argumente Florence Gaudin. Le style est sobre, intemporel et chic.
Une suite parentale sobre et contemporaine
Des fenêtres dans toutes les pièces
Des fenêtres dans toutes les pièces © Rebecca Topakian
Même la salle de bains (photo) et les couloirs desservant les chambres bénéficient d'une source de lumière naturelle.
"On emprunte un couloir aussi souvent qu'un espace de vie, c'est pourquoi je prends un grand soin à créer des ouvertures dans chaque espace", explique l'architecte.
Au final, la nouvelle maison est une succession d'espaces ouverts les uns sur les autres et sur l'extérieur, harmonieusement reliés entre eux et décorés avec élégance.
Des fenêtres dans toutes les pièces
Une extension pour tripler la surface d'une maison de ville
Une extension pour tripler la surface d'une maison © Florence Gaudin
Fiche technique : Transformation et extension d'une maison
Maître d'ouvrage : privé
Maître d'oeuvre :
Florence Gaudin architecte
Lieu : Houilles (78)
Surface : 280 m2
Livraison : mars 2016
Budget : 350.000 €
Une extension pour tripler la surface d'une maison de ville