Un partenariat pour la rénovation énergétique © Highwaystarz
La ministre du Logement Emmanuelle Cosse a décidé de relever l'engagement du programme "Habiter Mieux" de l'Anah pour la rénovation de 70.000 logements en 2016 contre 50.000 auparavant. Une initiative saluée par Philippe Pelletier, président du Plan Bâtiment Durable, qui espère toutefois que le gouvernement "rehausse cet effort en 2017."
Lors d'une sortie sur plusieurs chantiers de Rennes-Métropole, la ministre du Logement Emmanuelle Cosse a annoncé que l'Agence nationale de l'habitat (ANAH) obtiendra cette année une contribution supplémentaire permettant de parvenir à la rénovation de 70.000 logements contre 50.000 en 2014 et 2015. Une mesure qui concrétise une promesse du chef de l'Etat faite dans le cadre du programme "Habiter Mieux".
L'objectif est ambitieux : réaliser des économies d'énergie très importantes sur les logements, avec un gain énergétique moyen de l'ordre de 40 % acquis grâce à la mise en œuvre de tout l'éventail des travaux d'amélioration en la matière : isolation des façades et des toitures, remplacement des fenêtres, changement des appareils de
chauffage.
"L'un des enjeux majeurs à la tête de ce ministère du logement, c'est évidemment de répondre à l'urgence sociale, d'aider les territoires à construire, à innover (...) et s'engager durablement sur la rénovation des logements", a souligné Emmanuelle Cosse, fraîchement nommée au gouvernement.
Avant d'indiquer dans un communiqué commun avec Ségolène Royal, ministre de l'Ecologie :
"cet objectif ambitieux traduit l'engagement de l'Etat dans la mise en œuvre rapide et à grande échelle de l'accord conclu durant la COP 21 et de la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte."
L'accélération du programme Habiter mieux en 2016 avec 70.000 logements rénovés pourrait ainsi conduire à la création de 24.000 emplois en France.
La ministre du Logement a, par ailleurs, annoncé deux projets de loi allant dans le même sens :
"un sur la gouvernance de l'action logement, qui concerne la manière dont le '1 % logement' - contribution patronale qui a pour vocation de faciliter l'accès des salariés au logement - va être organisé à Rennes, et un autre sur la mixité sociale."
"Un effort à rehausser en 2017"
De son côté, Philippe Pelletier, président du Plan Bâtiment Durable et précurseur du programme "Habiter Mieux" dès 2010, se félicite de l'annonce de la ministre du Logement :
"le chiffre de 70.000 logement est une très bonne évolution, si les crédits sont mis à disposition de l'Anah cette année."
Avant d'ajouter : "
Nous sommes également arrivés à obtenir des crédits pour faire en sorte que 50.000 logements en situation de précarité énergétique soient rénovés en 2015 et légèrement en dessous en 2014. Toutefois, lorsque je vais rencontrer prochainement la ministre du Logement, je vais lui rappeler que cette annonce faite à Rennes est une étape de bienvenue, mais qu'il faut rehausser cet effort en 2017."
Le président du Plan Bâtiment Durable n'en démord pas :
"nous devons passer à 100.000 logements traités. Ce serait bien, mais cela supposerait des financements supplémentaires pour l'Agence nationale de l'habitat. Il s'agirait d'une somme de l'ordre de 150 millions d'euros, ce qui est bien moins élevé que le crédit d'impôt. C'est désormais un sujet dans le cadre du futur Projet de loi de finances (PLF) 2017."
"Par lettre de mission du 7 octobre 2009, la secrétaire d'Etat, Valérie Létard m'avait demandé de lui faire des propositions concrètes visant à réduire la précarité énergétique. Dans le cadre des travaux du Plan Bâtiment Grenelle, un groupe de travail spécifique a alors été créé dont j'ai confié le co-pilotage à Alain de Quero (Agence Nationale de l'Habitat) et Bertrand Lapostolet (Fondation Abbé Pierre)", se souvient Philippe Pelletier.
Depuis son lancement en 2010, le programme "Habiter mieux" initié par Valérie Létard et Benoist Apparu, ex-secrétaires d'Etat de l'Ecologie et du Logement, a permis de rénover environ 150.000 logements, et
"90 % des aides à la rénovation énergétique ont été attribuées aux ménages très modestes", rappelle Philippe Pelletier.