geste vert © Rasulovs/fotolia
Selon un rapport publié par le Centre national de recherches météorologiques (Météo-France/CNRS), les comportements seraient très influents sur la consommation d'énergie, autant voire plus que les techniques de rénovation du bâtiment. Explications.
Le rapport de recherche Muscade, coordonné par le Centre national de recherches météorologiques (Météo-France/CNRS), qui réunit météorologues, économistes, architectes, géographes et experts du bâtiment, vise à évaluer l'impact de différents scénarios d'évolution de la ville de Paris à l'échelle du siècle sur le climat urbain et sur la consommation énergétique des bâtiments.
Pour cela, plusieurs scénarios ont été élaborés en combinant des hypothèses climatiques et macroéconomiques, des évolutions du domaine urbain, des techniques de bâti (parties constructives, réglementations) et de la production d'énergie décentralisée.
Premier enseignement : les comportements des usagers auraient de fortes répercussions sur la consommation d'énergie,
"autant voire plus que les techniques de rénovation du bâtiment", souligne l'étude. Cette dernière donne l'exemple d'une maison chauffée à 19°C au lieu de 21°C qui permettrait de baisser la consommation de 28%. De même, l'été, fermer les volets permet de diminuer sensiblement l'usage de la
climatisation (-45% environ). Concernant celle-ci, elle aurait tendance à augmenter l'intensité de l'îlot de chaleur urbain et à détériorer le confort extérieur (+30 min par jour en stress thermique élevé en petite couronne). Toutefois, l'analyse indique que des solutions annexes permettent de ne pas relâcher directement la chaleur vers l'atmosphère (par exemple, avec des tours aéroréfrigérantes, vers les rivières si la température de l'eau le permet, ou mieux, en récupérant cette énergie).
En outre, parmi les équipements, l'utilisation de panneaux solaires permettrait de réduire très légèrement l'îlot de chaleur urbain. Côté chiffres, l'étude souligne qu'en
"supposant un déploiement important des panneaux solaires (thermiques et photovoltaïques), la production d'énergie qui en résulte permet de couvrir entre 70% (ville compacte) et 76% (ville étendue) de la consommation annuelle d'énergie pour le chauffage et la climatisation en climat présent, et 104% à 111% en climat futur".
Verdir la ville aurait un réel impact sur celle-ci. De pleine terre, la végétalisation urbaine serait plus efficace que celle des toits pour rafraîchir l'air de la ville.
"Les toits végétalisés ont une influence limitée sur le confort extérieur mais peuvent améliorer l'isolation du bâti", accorde l'étude.
Enfin, souvent pointé du doigt par les architectes qui souhaitent sa maîtrise, l'étalement urbain n'aurait pas trop d'effets sur les émissions de CO2 résultant des consommations d'énergie des bâtiments.
"Ces émissions sont essentiellement conditionnées par les choix des technologies pour les moyens de transport", conclut l'étude.
Performance des bâtiments : le rôle des usagers plus important que les solutions techniques ?