Chaudière à condensation et basse température : ce qui change en septembre 2015

    Publié le 31 août 2015 par Rouba Naaman-Beauvais
    Deux directives européennes entrent en vigueur le 26 septembre 2015. L'objectif : encourager les consommateurs à choisir des chaudières et appareils de production d'eau chaude sanitaire plus efficaces et moins gourmands en énergie, et éliminer progressivement les produits aux rendements les plus bas. Décryptage.
    Le 26 septembre prochain, le petit monde des chaudières et systèmes de chauffage va être bouleversé par l'entrée en application de deux directives européennes. La première impose un minimum d'efficacité aux appareils mis sur le marché ; la seconde étend l'étiquette énergie - maintenant bien connue des consommateurs - aux chaudières et chauffe-eau.
    La directive 2005/32/CE dite "Eco-conception" ou "Eco-design", découle du plan Climat énergie, qui doit permettre à l'Union européenne de réduire de 20% sa consommation énergétique et ses émissions de CO2 d'ici 2020. A partir du 26 septembre 2015, elle concerne les appareils de chauffage d'une puissance inférieure à 400 kW, c'est-à-dire les pompes à chaleur et chaudières (sauf celles de catégorie B1 et celles utilisant la biomasse), ainsi que les appareils de production d'eau chaude sanitaire (ECS) d'une capacité de moins de 2.000 litres, c'est-à-dire les chauffe-eau (électriques instantanés ou à accumulation, thermodynamiques, solaires) et ballons de stockage, mais aussi les appareils mixtes produisant à la fois chauffage et ECS.
    Un rendement supérieur à 86% pour favoriser les appareils les plus efficaces
    Cette réglementation européenne impose que le rendement saisonnier (c'est-à-dire pendant toute la période d'utilisation) des appareils mis sur le marché égale au moins 86%. L'objectif : encourager les consommateurs à choisir des chaudières à condensation, globalement plus efficaces que les chaudières basse température, qui atteignent difficilement le seuil imposé par l'Europe.
    "Les chaudières basse température de type B1, raccordées à un conduit pour l'évacuation vers l'extérieur des produits de combustion, seront autorisées si elles présentent un rendement supérieur à 75%", précise Philippe Nunes, ingénieur thermicien et directeur fondateur d'XPair.com (Batiactu Groupe). Ce sursis, qui court jusqu'au 26 septembre 2018, est destiné en particulier aux immeubles anciens, où le passage à une chaudière à condensation nécessiterait le remplacement de tous les conduits d'évacuation. En effet, ils ne sont pas adaptés aux fumées acides que dégagent les appareils à condensation.
    Chaudière à condensation et basse température : ce qui change en septembre 2015

    Une étiquette énergie pour visualiser l'efficacité des appareils

    Les différentes étiquettes énergie
    Les différentes étiquettes énergie © Montage MAP
    Après les réfrigérateurs et lave-linge, les hottes de cuisine, les aspirateurs, et avant les fenêtres, ce sont donc les chaudières et chauffe-eau d'une puissance de moins de 70 kW qui se verront attribués une étiquette énergie, à partir du 26 septembre 2015.
    Comme pour les précédentes gammes de produits, l'étiquette européenne est uniformisée : nom de la marque et du modèle, puissance acoustique, fonction (chauffage des locaux, chauffage de l'eau sanitaire ou les deux), etc. On y trouve surtout, représentée par une lettre sur l'échelle (de A+++ à G), "la classe d'efficacité énergétique saisonnière" de l'appareil, qui équivaut à un rendement en pourcentage.
    "La directive concerne le rendement, c'est-à-dire le rapport entre la chaleur produite et l'énergie consommée pour la produire (puissance nominale), explique Philippe Nunes. Mais l'étiquette permet aussi d'estimer la consommation de l'appareil". S'il s'agit d'un système relié à une pompe à chaleur ou à une installation solaire, la facture sera moins élevée.

    L'autorégulation, la meilleure des directives

    Les deux directives ont d'ores et déjà eu un impact positif sur les fabricants, qui les ont anticipées en concevant des appareils plus efficaces et, pour certains fabricants, en supprimant complètement de leurs catalogues les chaudières basse température. Résultant : une offre quasi unique et, à terme, la disparition pure et simple des modèles à basse température.
    Selon Philippe Nunes, "l'étiquette énergie est une bonne information pour l'acheteur", toutefois loin d'être suffisante : "les vraies économies d'énergie dépendent de nos comportements quotidiens, ajoute l'ingénieur thermicien. Avec une chaudière de rendement moyen et de bonnes habitudes (chauffer à 19°C, couper le chauffage pendant qu'on aère, etc.), on peut consommer moins que son voisin et sa chaudière A++".

    Les chauffages électriques dispensés d'étiquette énergie

    Les convecteurs et autres chauffages électriques ne sont pas concernés par l'affichage obligatoire de l'étiquette énergie. On peut en effet supposer qu'étant donné leur rendement très peu intéressant, ils ne seraient pas bien "notés". Mais ils restent les produits les plus accessibles du marché...
    Une étiquette énergie pour visualiser l'efficacité des appareils
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