Poêles antiadhésives, photovoltaïque, lentilles, autocollants... Une nouvelle technique de fabrication des revêtements spécifiques vient d'être développée par des chercheurs français. Une révolution pour les industriels qui voient s'ouvrir de nombreuses possibilités.
Vous êtes vous déjà demandé comment étaient fabriqués les revêtements antiadhésifs de vos casseroles ? La recherche scientifique, elle, planche déjà sur les techniques du futur ! Trois équipes strasbourgeoises de chercheurs ont ainsi publié un article scientifique le 23 novembre 2010*, pour présenter leurs travaux innovants : de simples sprays permettront de recouvrir des surfaces avec des revêtements à l'échelle nanométrique, bien plus rapidement qu'avant.
Il y a une quinzaine d'années, Gero Decher, chercheur au Centre national de recherche scientifique (CNRS), a développé une technique de dépôt de nano-matériaux "couche par couche". Elle consiste en l'application très précise en couches minces de plusieurs substances, les unes après les autres, pour donner finalement un revêtement aux propriétés optiques, électroniques ou biologiques. C'est le cas, par exemple, de notre fameuse casserole antiadhésive. A l'époque, la méthode est révolutionnaire, car peu coûteuse et peu polluante.
Mais le procédé était long et complexe. Aujourd'hui, cette technique pourrait subir un lifting, grâce encore une fois à une invention de l'équipe du professeur Decher. Les chercheurs ont réussi à pulvériser simultanément deux substances liquides sur une même surface. Le processus est donc beaucoup plus rapide ! La technique de dépôt pourra aussi être étendue à plus de revêtements, y compris les plus innovants.
Cette nouveauté pourrait devenir une vraie révolution pour les industriels, étant donné l'étendue des domaines utilisant des dépôts en couches minces : cellules des panneaux photovoltaïques, écrans flexibles, diodes électroluminescentes (
Led), etc. Et ce n'est que le début ! Gero Decher et son équipe ont déjà publié en 2010 quatre articles scientifiques sur les techniques de nano-revêtements. Rappelons tout de même que l'utilisation de nanoparticules reste encore critiquée, aux vues des rares données sanitaires concernant ces substances. Et le débat n'est pas prêt d'être clos.
*Les équipes de Gero Decher et Pierre Schaaf à l'Institut Charles Sadron (CNRS - Université de Strasbourg) et celle de Jean-Claude Voegel au Laboratoire de biomatériaux et ingénierie tissulaire (Inserm - Université de Strasbourg). L'article est paru le 23 novembre sur le site de la revue scientifique Angewandte Chemie International edition.