Alors que l'on fêtait la semaine dernière les cinq ans de la loi handicap du 11 février 2005, l'Apajh vient de saisir la Halde pour "discrimination d'Etat" pour dénoncer le désengagement des autorités dans l'intégration des personnes en situation de handicap.
"Toute personne a droit à sa totale citoyenneté", indique Jean-Louis Garcia, président de l'Apajh. C'est pour dénoncer le "détricotage" de la loi Handicap du 11 février 2005 par le gouvernement que la fédération des associations pour adultes et jeunes handicapés (Apajh) vient de saisir la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (Halde).
"Au moment où nous devrions mesurer les progrès de l'intégration et de l'égalité, le regard porté sur les personnes en situation de handicap progresse, mais leurs droits reculent", estime l'Apajh. Dans le domaine de la construction, l'organisation dénonce notamment un amendement voté en décembre dernier par le Sénat, qui prévoit que les bâtiments neufs pourront demander une dérogation, dans certains cas, afin d'échapper à l'obligation d'accessibilité pour tous. Si le Conseil constitutionnel a annulé cet amendement sur la forme, l'Apajh
"sait que le Sénat est décidé à le faire passer", indique Jean-Louis Garcia, qui dénonce encore le report au 1er juillet (au lieu de la mise en application prévue pour le 1er janvier dernier) de la mise en application par la loi des sanctions aggravées pour les entreprises n'embauchant pas de personnes handicapées comme le veut la loi Handicap.
En saisissant la Halde,
"nous voulons qu'enfin l'Etat entende non plus le monde associatif, mais une institution voulue par l'Etat pour lutter contre les discriminations", indique Jean-Louis Garcia.
"Face aux exclusions systématiques ou larvées liées au handicap, que ce soit dans l'accès aux biens et aux services, à l'emploi ou encore à l'école et malgré les avertissements, les rappels à l'ordre du secteur associatif du handicap, l'État, seul responsable, nie cet état de fait. L'exclusion de l'école, du travail, de l'accès à l'espace public, de l'accès aux soins, compromet tout projet de vie autonome auquel les personnes en situation de handicap aspirent légitimement", explique l'Apajh, qui saisit la Halde
"au regard de ces considérations et dans sa démarche citoyenne et républicaine".