Du 3 au 8 juin, la ville d'Issy-les-Moulineaux dans les Hauts-de-Seine met à l'honneur les arts numériques De nombreuses animations sont au programme toutes basées sur le thème des villes du XXIe siècle : expositions, spectacles, projections, performances, concerts, rencontres... Découverte.
Ecrans tactiles, téléphones portables, lecteurs mp3... Ces technologies font aujourd'hui partie de notre quotidien et transforment nos modes de vie et l'environnement urbain. Des créateurs se sont emparés de cette révolution pour créer des œuvres numériques dans ces nouvelles villes communicantes.
Organisé par le centre de création numérique Le Cube Festival, la communauté d'agglomération Arc de Seine et la ville d'Issy-les-Moulineaux, le festival "Les arts numériques réinventent la ville" propose un programme varié réparti entre un parcours d'œuvres interactives dans la ville et des soirées "hybrides".
L'exposition est composée d'œuvres accessibles en permanence, visibles pendant les horaires d'ouverture, de parcours sonores et d'œuvres mobiles. Les soirées "hybrides" sont, quant à elles, un mélange de performance et cinémix (remontage / remixage synchronisé de centaines d'images et de sons issus de films), de musiques électroniques, d'images numériques et d'effets spéciaux. Ces événements font ainsi découvrir au public le résultat de la symbiose entre des disciplines artistiques et les techniques numériques.
Mais, beaucoup d'autres événements ponctuent le festival. Le Cube Festival organise des débats autour du thème "No(s) Futur(s)" et des petites rencontres "sous la tente" qui permettent au public et aux artistes de se rencontrer et d'échanger. Pour les plus jeunes, un espace "kids" propose des ateliers, des projections et des visites afin de découvrir l'art numérique de façon ludique.
Pour lier tous ces événements, un village a été établi au cœur du festival afin d'accueillir ceux qui souhaitent se retrouver et échanger. Il présente également de la documentation, une boutique, un espace lounge diffusant des vidéos et quelques œuvres de l'exposition.
D'autres activités et événements sont également prévus et vous pourrez les découvrir du 3 au 8 juin.
Pour découvrir quelques œuvres présentées lors du festival, cliquez sur suivant.
Les arts numériques réinventent la ville - Le Cube Festival
Issy-les-Moulineaux
www.cubefestival.com
Frédéric Elalouf - Cinemix Mac Laren
Frédéric Elalouf - Cinemix Mac Laren - Festival des arts numériques 2008 © Le Cube Festival
VJ Oof (alias Frédéric Elalouf, né en 1973) s'est spécialisé dans le cinémix, c'est-à-dire le remontage / remixage synchronisé de centaines d'images et de sons issus de films parfois très populaires. En 2006, l'Office National du film du Canada le mandate pour créer une performance audiovisuelle sur l'oeuvre de Norman Mac Laren (1914-1987), cinéaste d'animation de génie. Ce dernier a construit une oeuvre singulière sous le signe de l'invention, de la recherche et de l'humanisme. Pour cette occasion VJ Oof a réalisé une douzaine de vidéoclips.
L'ensemble se veut un pont "trans-générationnel" contre l'oubli des jalons culturels du passé. Une envie pédagogique de faire découvrir à la fois 7e art, musique et langue française à l'étranger.
Frédéric Elalouf - Cinemix Mac Laren
John Gerrard - Smoke tree
John Gerrard - Smoke tree - Festival des arts numériques 2008 © Le Cube Festival
Smoke tree, sculpture interactive et générative en trois dimensions, tend à la contemplation d'une nature intrigante, évoluant constamment de l'aube au crépuscule. Le spectateur est face à un arbre dont le feuillage, situé au centre de l'écran, produit un gaz grisâtre que l'on identifie comme un gaz d'échappement issu d'une combustion. John Gerrard positionne le spectateur face à un milieu naturel qui prolifère d'une manière paradoxale grâce aux rejets toxiques. Smoke tree évolue et se consume à la fois à partir de dioxyde de carbone, laissant apparaître un certain paradoxe sur la préservation de l'environnement.
John Gerrard - Smoke tree
Elegangz - Issy fête les arts numériques
Elegangz - Festival des arts numériques 2008 © Le Cube Festival
La musicienne et comédienne Mathilde Mallen et le musicien Juan de Guillebon du collectif Elegangz se réunissent pour la première fois à l'occasion du Cube Festival, pour entraîner les festivaliers au coeur d'une déambulation auditive et visuelle atypique, semée d'intrigues et de suspens.
Entre rock seventies, funk, disco dark et électro, Mathilde Mallen développe un univers hybride au côté de Dye, un projet électronique sonore et visuel incarné par Juan de Guillebon. Elegangz est une société de production et un collectif international d'artistes qui promeut la création numérique et favorise la rencontre entre différentes disciplines artistiques. L'influence mutuelle des deux
protagonistes nous invite à une écoute éclectique.
Elegangz - Issy fête les arts numériques
N. Maigret & N. Montgermont - The Voice
N. Maigret & N. Montgermont - The Voice - Festival des arts numériques 2008 © Le Cube Festival
The Voice est issu du détournement d'un logiciel pour non-voyants, permettant de traduire une image vidéo en son. Il est ici utilisé comme outil pour une performance, où les objets choisis sur le lieu deviennent une série d'instruments produisant des sonorités en fonction de leurs formes et couleurs. L'artiste peut composer avec une série d'objets (papiers ou objets 3D) et interagir simultanément sur la vidéo projection et le son produit. Le spectateur assiste aux manipulations d'objets et expérimente une relation directe entre l'image et le son.
N. Maigret & N. Montgermont - The Voice
Gong Gong - Issy fête les arts numériques
Gong Gong - Festival des arts numériques 2008 © Le Cube Festival
Formé en 2003, Gong Gong est un duo électro français composé de Thomas Baudriller (programmation, machines, basses, contrebasse) et Jean-Christophe Baudouin (programmation, sampler, batterie). Ce groupe navigue en électron libre entre les figurations lyriques des musiques acoustiques, un post-rock débridé et les sphères euphoriques des musiques électro. Sur des rythmiques élaborées, entre sonorités acoustiques et électroniques, ces deux activistes de l'inédit composent une musique subtile et ludique, aux découpages abstraits.
Dans un brassage énergique, Gong Gong se libère de ses influences et puise dans l'imaginaire des musiques samplées, où interviennent à loisir les instrumentations basse-contrebasse et les batteries acoustiques ou électroniques. Sur scène, deux vidéastes plongent le duo dans un espace insolite, à visage humain : Laurent Rouvray et Pierre Le Gall bouleversent nos sens de la perception via un dispositif scénique en constante mutation. Dès lors, Gong Gong se fond dans l'electro et l'ambient pour créer un univers singulier et vivant, où l'expérimentation côtoie le jeu, sensible, des instruments et des machines.
Gong Gong - Issy fête les arts numériques
J. Mulfinger & G. Budgett - Regrets
J. Mulfinger & G. Budgett - Regrets - Festival des arts numériques 2008 © Le Cube Festival
Regrets est une déambulation urbaine durant laquelle les citadins sont invités à exprimer leurs regrets. Deux personnes équipées d'unités informatiques mobiles sur leur dos parcourent la ville. Chacune d'elle collecte les regrets des passants via leur saisie informatique. Cette intervention en espace public, au-delà de son aspect métaphorique qui permet aux citadins de se soulager d'un regret dès lors qu'il a été saisi sur le dos d'un autre, recèle un aspect sociologique : la constitution d'une base de données regroupant les regrets de gens, à un endroit et à un moment précis. Regrets est sponsorisé par Microsoft Research de Cambridge et the University of Westminster de Londres.
J. Mulfinger & G. Budgett - Regrets
Antonin Fourneau - Oterp
Antonin Fourneau - Oterp - Festival des arts numériques 2008 © Le Cube Festival
Oterp est un prototype de jeu vidéo sur PSP (console portable de Sony), dans lequel un capteur GPS permet de manipuler la musique en temps réel, en fonction de la position du joueur sur la Terre. Ce dernier génère ainsi de nouvelles mélodies lors de ses déplacements.
Il peut également découvrir et rassembler différents types de sons comme une sorte de chasse aux trésors. L'objectif d'Oterp est de mélanger la réalité de notre environnement à un jeu vidéo. C'est une nouvelle manière d'imaginer nos déplacements quotidiens dans une société de plus en plus en mouvements. Saitone, TM et Jankenpopp ont collaboré musicalement à Ortep lors d'une résidence au Japon en 2007.
Antonin Fourneau - Oterp
JJ. Birgé & A. Schmitt - Nabaz'mob, Opera Pour 100 Lapins
JJ. Birgé & A. Schmitt - Nabaz'mob, Opera Pour 100 Lapins - Festival des arts numériques 2008 © Le Cube Festival
Cent lapins Nabaztag se donnent rendez-vous, dans l'esprit des flashmobs, pour interpréter un opéra spécialement composé pour l'occasion. Convoquant John Cage, Steve Reich, Conlon Nancarrow ou György Ligeti, cette partition musicale et chorégraphique est ouverte en trois mouvements. Transmise par Wifi, elle joue sur la tension entre communion de l'ensemble et comportement individuel, pour créer une oeuvre à la fois forte, engagée et ludique. Cet opéra questionne les problématiques du comment être ensemble, de l'organisation, de la décision et du contrôle, qui sont de plus en plus centrales et délicates dans notre monde contemporain.
JJ. Birgé & A. Schmitt - Nabaz'mob, Opera Pour 100 Lapins
Thierry Fournier - A+
Thierry Fournier - A+ - Festival des arts numériques 2008 © Le Cube Festival
A+ est une installation vidéo diffusée sur un panneau d'affichage avec un écran plasma, situé dans un environnement urbain. L'image vidéo correspond à ce qui est vu derrière l'écran, à ceci près que la vidéo a été enregistrée la veille, au même endroit et du même point de vue.
Conçue pour s'aligner avec la perspective du paysage lorsque l'on se situe en face du panneau, cette projection dure toute la journée, du levé au couché du soleil, reproduisant ce qui a été filmé la veille, aux mêmes heures. A+ interroge ironiquement la prolifération des écrans plasmas publicitaires dans l'espace urbain en soustrayant leur représentation, pour la remplacer par du temps à l'état pur, dans une sorte de fracture de l'espace. En agençant dans la même perspective deux états de temps dissociés, le dispositif crée une profondeur temporelle et un "circuit fermé impossible" : deux statuts pour les mêmes acteurs et observateurs.
Thierry Fournier - A+