Les maisons passives séduisent de plus en plus dans l'Hexagone et les constructions, comme les certifications, se multiplient. Les architectes Milena Karanesheva et Mischa Witzmann, de "Karawitz", ont fait partie des pionniers en France à s'être lancés. Visite de leur maison, 1ère maison certifiée passive d'Ile de France à Bessancourt (95), construite en 2009.
Le label européen "Passiv Haus Institut" est à l'origine de la construction de la
maison à énergie positive de Karawitz Architecture, qui par son physique lui permet de s'insérer harmonieusement dans son contexte environnant.
A l'origine de cette maison, Milena Karanesheva et Mischa Witzmann, d'où le nom de leur agence Karawitz. Ce jeune duo germano-bulgare installé depuis 10 ans à Paris oriente ses réflexions sur le soin du détail, la gestion des vides, l'utilisation de matériaux naturels. Ils parviennent à créer des jeux de lumière et d'illusions qu'ils affectionnent et vont jusqu'à le concevoir dans leur propre maison de Bessancourt.
On désigne généralement par maison passive un bâtiment pratiquement autonome pour ses besoins en
chauffage, se contentant des apports solaires ou d'une bonne isolation... Ainsi, la norme allemande "Passivhaus" est accordée à partir d'un besoin de chauffage inférieur à 15 kWh/m²/an, d'un besoin de moins de 50 kWh/m²/an d'énergie finale...
"C'est un bâtiment qui consomme en effet très peu", explique Milena Karanesheva de Karawitz Architecture.
La norme fixe également des exigences minimales au niveau de la résistance thermique des différents éléments de l'ouvrage. Ainsi
"des fenêtres triple vitrage, qui sont un des éléments de chauffage de la maison ont été installées, deux tests d'étanchéité ont été réalisés pour ces fenêtres...", énumère Mischa Witzmann de Karawitz Architecture, ajoutant également qu'
"il y a très peu de ponts thermiques".
Les performances de ce standard devraient s'inscrire dans la future règlementation RT2020,
"ce qui place cette maison en avance de 10 ans sur son temps", explique Etienne Vekemans, président de La Maison Passive France.
Très fermée au nord pour limiter les déperditions et très ouverte sur le sud pour profiter des apports solaires gratuits, cette maison
"est le fruit d'efforts techniques encore rares en France", explique Jean-Christophe Poulet, maire de Bessancourt. Qui se félicite de la présence de cette maison passive certifiée sur sa commune et réalisée par des entreprises et une agence d'architecture françaises.
"Je suis très heureux car ce projet s'inclut parfaitement dans notre ville, c'est une réalisation intéressante et extraordinaire", ajoute le maire de Bessancourt.
Sur la base de fondations classiques érigées sur "un terrain en forme de drapeau", une dalle "plate-forme" a été coulée.
"C'est le seul élément béton de la maison", souligne Mischa Witzmann. Puis, toute la structure de la maison est née de l'assemblage de panneaux en bois massif de très grande dimension, préfabriqués en atelier et assemblés sur place en seulement "deux semaines". Sur l'extérieur, une "seconde peau" en bambou vient envelopper le squelette de bois.
"Notre maison est emballée comme dans un pull", s'amuse Mischa Witzmann.
Ainsi, la volonté d'installer un bardage ajouré est née d'une double inspiration. Rappelant à la fois les granges typiques de cette région ou les canisses des banlieues, il passe devant les fenêtres au nord et finit de se dérouler sur la toiture. Des volets faits de panneaux rigides en bambou viennent se poser sur les grandes baies au sud pour jouer d'ombres et de lumières dans la maison, de jour comme de nuit. Le matériau naturel a été instinctivement choisi pour ses qualités esthétiques et économiques.
Enfin, 25 m2 de panneaux photovoltaïques en toiture viennent compléter le programme et produisent 4.485 kwh/an d'énergie positive,
"permettant ainsi d'éviter l'émission de 1.887 kg/an de CO2", explique Juliette Feytout, attachée de presse de Systaic, entreprise spécialisée dans la couverture énergétique qui a fournit les éléments de toiture.
(Première publication de l'article :
septembre 2009)
Face nord - Une seconde peau de bambou pour une maison passive
Face nord - maison passive certifiée © Batiactu
La façade nord n'est équipée que de très petites fenêtres.
Face nord - Une seconde peau de bambou pour une maison passive
1ère maison certifiée passive
1ère maison certifiée passive - maison passive certifiée © Batiactu
A droite l'entrée principal de la maison, à gauche un garage couvert.
1ère maison certifiée passive
Chambre à coucher
Chambre à coucher - maison passive certifiée © Batiactu
L'étage compte 4 chambres et une salle de bains.
Chambre à coucher
Chambre d'enfant
Chambre d'enfant - maison passive certifiée © Batiactu
Les architectes ont souhaité des murs peints en blanc et d'autres brut.
Chambre d'enfant
Environ 16 panneaux composent la face sud
Environ 16 panneaux composent la face sud - maison passive certifiée © Batiactu
Un balcon longe toutes les chambres du 1er étage.
Environ 16 panneaux composent la face sud
Escalier principal - Une seconde peau de bambou pour une maison passive
Escalier principal - maison passive certifiée © Batiactu
Le bois est un élément très présent de cette maison.
Escalier principal - Une seconde peau de bambou pour une maison passive
Matériau naturel - Une seconde peau de bambou pour une maison passive
Matériau naturel - maison passive certifiée © Batiactu
Côté jardin, la maison est composée de panneaux de bambou.
Matériau naturel - Une seconde peau de bambou pour une maison passive
Côté jardin - Une seconde peau de bambou pour une maison passive
Côté jardin - maison passive certifiée © Systaic
La 1ère maison certifiée passive située à Bessancourt (95).
Côté jardin - Une seconde peau de bambou pour une maison passive
Fiche Technique du chantier
Lieu : Bessancourt (95) Surface habitable : 161 m2 Budget : 1.800 euros HT/m2 Durée : 12 mois Maître d'œuvre : Karawitz Architecture, (Milena KARAnesheva et Mischa WITZmann)