Si la Maison T est implantée au sommet d'une colline, pour profiter au maximum de la vue, elle n'en est pas moins construite sur un terrain plat. Pas de contraintes de terrain donc, pour cette demeure dont l'accès se fait par un chemin carrossable. Ici, deux blocs cubiques se dévoilent, reliés l'un à l'autre par un espace vitré qui laisse entrevoir les volumes clairs et lumineux de l'ensemble.

Les deux volumes qui composent la Maison T sont, pour le premier, un cube de deux niveaux traité en parement bois. Le second, quant à lui, de plain-pied, s'étend sur 24 m de long et est enchâssé dans le sol à une extrémité du terrain et surplombe la colline en porte-à-faux à l'autre extrémité. Il est revêtu de panneaux de fibrociment gris anthracite.

Côté conception, Natalie Dionne a choisi une architecture bioclimatique, basée sur une isolation et une étanchéité qui répondent aux meilleurs principes. Ainsi, la géothermie a été privilégiée pour diminuer les besoins en énergies, tandis que l'implantation des menuiseries a été étudiée en fonction du climat et des orientations de la maison. Objectif : assurer un confort d'hiver aussi performant que le confort d'été. La ventilation naturelle découle de l'implantation même de la maison et de son orientation sur le terrain. En outre, l'architecte a bien veillé à ne mettre que peu d'ouvertures au Nord et a assuré un ensoleillement maximum au Sud avec un porte-à-faux au dessus du patio qui fait office de protection solaire. Au sol, le béton et la pierre assurent la fraîcheur en été, alors qu'un système de chauffage hydronique permet de garder les pieds au chaud l'hiver.

Le vide qui se trouve au centre de la maison se veut comme un espace de transition entre les deux volumes, l'un de bois, l'autre en fibrociment. Lieu de réunion, de détente et de contemplation, il est le centre névralgique de la demeure. Entièrement vitré, il offre, à l'Est, une vue sur les paysages de montagnes, et, au Sud, une prolongation vers le patio minéral doté d'une piscine longiligne.

Par sa transparence, le volume central offre un panorama à couper le souffle sur la vallée et ses forêts. Suivant un plan architectural cruciforme suivant les axes nord-sud et est-ouest, la maison s'articule ainsi autour de ces trois parties distinctes disposées en T, d'où son nom de Maison T.

"L'architecture de la Maison T se définit et se module par rapport aux vues, l'ensoleillement et la topographie du lieu", souligne l'architecte dans un communiqué. Sa conception en T a ainsi été dictée par l'implantation des jardins, terrasse et piscine.

La piscine longiligne, qui semble s'avancer vers la forêt de feuillus située au bout du jardin, fait écho au bassin d'eau et son jardin aquatique situé à l'ouest de la maison. L'eau est ici un élément essentiel, qui participe au côté minéral de l'habitation, et qui, le soir, est mis en valeur par des éclairages adaptés et soignés. Le son du ruissellement de l'eau est constant, apportant une touche "zen" à l'ensemble.

Ce qui fait l'âme de la Maison T, selon sa conceptrice, ce sont les détails de finition, tant à l'extérieur qu'à l'intérieur. Ainsi, le mobilier ultra-contemporain est dessiné avec précision, le bois étant largement présent.

Du béton, de l'ardoise et de la pierre calcaire donnent une touche très moderne aux sols de la maison et accentuent le prolongement entre intérieur et extérieur de manière très naturelle.

Du mobilier design pour les éléments de la cuisine, qui dispose d'un îlot à tablier flottant.

Dans la salle de bains, la baignoire profite d'un coffrage en bois.

Maison T Localisation : Sutton, Québac, Canada Architectes/designers : Natalie Dionne Architecture Equipe de design : Natalie Dionne et Martin Laneuville Ingénieurs : Alain Mousseau de Calculatec ingénieurs conseil inc. Consultant en éco-construction : Jean-Philippe Beaulieu, ingénieur de Synairgis Entrepreneur général : Roger Elie Ebéniste : Stéphane Bilodeau Superficie du projet : 300 m2