Construction solidaire - paille
Durant tout le chantier, trois à quatre personnes se sont relayées en permanence pour faire avancer la construction. La couverture, des tuiles en terre cuite achetées dans la région, a été réalisée à la fin de l'été, en deux heures seulement tandis que les menuiseries ont été posées à l'automne. Résultat : la maison était hors d'eau, hors d'air à la mi-novembre. Pour isoler le bâti de l'extérieur, François Delahaie a opté pour un bardage brut de sciage à l'étage et constitué de planches de douglas non rabotées achetées dans les alentours.
La disposition des pièces de la maison répond aux codes d'une construction bioclimatique. Ainsi, au rez-de-chaussée, le bureau, la cuisine ouverte et le séjour sont orientés plein sud tandis que les pièces techniques telles que la buanderie, les WC et la salle-de-bains sont exposées au nord. Le niveau dispose également d'une chambre dont la fenêtre est exposée nord-est. Au sol, un carrelage en grès cérame imitation ardoise contenant 40% de matériaux recyclés, tranche avec la clarté des murs, peints en écru. Dehors, une terrasse en douglas se prolonge sur tout le côté sud, du séjour-cuisine à l'entrée. A l'étage, où une mezzanine dessert trois autres chambres et une salle-de-bains, le propriétaire a choisi un parquet en châtaignier.
Mais François Delahaie n'en est pas resté là. Il a poussé sa démarche écologique jusqu'au bout. Pour l'eau chaude, un équipement solaire en thermosiphon fonctionnant sans pompe a été installé.
La ventilation de la maison est assurée par une VMC double flux, celle-ci permet tantôt de réchauffer l'air neuf introduit dans le logement, tantôt de le rafraîchir. La maison affiche une température de 16° sans chauffage, un petit poêle à bois de 9kW apporte un complément de chaleur.
Côté sanitaires, le terrain ne dispose ni de tout-à-l'égout, ni de fosse septique, la maison est équipée de toilettes sèches et d'un bassin d'assainissement sur lequel des végétaux aquatiques ont été plantés. Les eaux "grises" sont traitées par phytoépuration : les micro-organismes des plantes neutralisent la saleté. En plus d'épurer naturellement les eaux usées, François Delahaie économise l'eau grâce une cuve de récupération des eaux de pluie en polyéthylène d'une capacité de 5.000 litres et enterrée dans le jardin, un branchement a également été prévu pour le lave-linge.
Force est de constater qu'en construisant lui-même sa maison écologique, François Delahaie démontre qu'il a parfaitement réussi sa reconversion ! Après ce premier chantier, il vient de créer son propre bureau d'étude : "
Equation Bois", à Trélissac où il propose de la maîtrise d'œuvre sur la construction écologique ainsi qu'un accompagnement des professionnels ou des particuliers qui souhaitent auto-construire leur maison.
Retrouvez toutes les étapes du chantier en pages suivantes.