Même l'atelier d'artiste, construit en premier afin d'accueillir le couple pendant le reste des travaux, est conçu en HQE, en briques Monomur pour une bonne isolation. Dans le bâtiment principal, une pompe à chaleur air/eau reliée à un chauffage au sol basse température, ainsi qu'une VMC avec récupérateur à plaques maintiennent la température. Pour l'eau chaude sanitaire, le professeur agrégé de génie civil a préféré un chauffe-eau thermodynamique (indépendant de la PAC) au solaire thermique, car "c'était plus rentable ici", explique-t-il. "Ma maison n'est pas à énergie positive, mais à "euro positif", et c'est plus intéressant" soutient Jacques Dérognat. Grâce au garage, orienté de façon optimale pour la pose des panneaux solaires, l'habitation ne consomme que 750 euros d'énergie par an, et produit 1.800 euros d'électricité revendue à EDF !

Performances énergétiques... et environnementales

Pour Jacques Dérognat, la construction HQE est plus intéressante car elle prend en compte, non seulement la performance énergétique du bâtiment, mais l'impact global de la maison. Ainsi, chaque point a-t-il été consciencieusement réfléchit par le professeur : le bois de la charpente et des menuiseries provient de forêts durablement gérées ; le matériel est exclusivement européen ; un système d'aspiration centralisée et une VMC contribuent à la qualité de l'air intérieur ; enfin, un local technique isolé regroupe les appareils bruyants (PAC, chauffe-eau, etc.). La suite de l'article en pages suivantes.

Quant à la gestion de l'eau, elle est un point central dans la maison. L'eau de pluie est récupérée dans un puits filtrant, pour arroser le jardin et alimenter les toilettes. "Nous avions la possibilité de la filtrer pour la boire, mais cela coûtait trop cher" regrette Jacques Dérognat. Les douches sont équipées d'un double débit, pour limiter la consommation. Un adoucisseur d'eau installé en amont de l'habitation permet d'éviter l'utilisation de produits chimiques : "je n'ai même plus besoin de changer mes joints !"

Un bâtiment en harmonie avec son environnement

Quasi incluse dans la colline, la maison entretient une relation harmonieuse avec la nature. "Je voulais une maison de plain-pied, en prévision des jours où nous ne pourrons plus monter les escaliers. Mais l'architecte nous a convaincus de créer un étage, pour ne pas nous priver de la vue" se souvient Jacques Dérognat. Comme au rez-de-jardin, l'espace de 50m² est compact, peu cloisonné et très lumineux. Une toiture végétalisée, étendue sur une grande partie de la terrasse, finit de fondre la maison dans son environnement. La construction aura coûté environ 2.000 euros le m², soit presque 25% de plus que les prix du marché. Selon ses estimations, Jacques Dérognat aura largement rentabilisé son investissement dans dix ans, au coût actuel de l'énergie. La démarche aura également valu à l'ancien professeur de devenir le chargé du développement durable de sa commune.

En pages suivantes, découvrez la maison HQE de Jacques Dérognat.

Jacques Dérognat achète le terrain et la maison, en très mauvaise état. De nombreuses heures de débroussaillage ont été nécessaires pour remettre le jardin en état. La maison, elle, a été totalement détruite.

Pour construire la maison, il a fallu décaisser la colline ! Au fond, l'atelier d'artiste où ont logé les Dérognat pendant les travaux.

La forme adaptée des briques Monomur permet de limiter les ponts thermiques.

Pour les deux étages, la dalle est en béton auto-plaçant, "plus cher mais nécessitant moins de main d'œuvre" selon Jacques Dérognat.

L'étage donne à la maison une forme qui rappelle un bateau...

Dans toute la maison, Jacques Dérognat a opté pour un chauffage par le sol, plus concentré près des fenêtres donc adapté à la pièce.

La maison se pare enfin d'un crépis bleu et d'un bardage en Douglas naturel.

Dans la pièce principale du rez-de-chaussée, les grandes baies vitrées apportent chaleur et lumière. L'îlot central de la cuisine américaine a été réalisé par Jacques Dérognat lui-même.

Dans la cuisine et dans l'entrée, un faux plafond 25cm plus bas permet de dissimuler câbles et tuyauterie. Pour créer une différence de niveau artificielle sur le plafond du salon, Jacques Dérognat a choisi de combiner plâtre blanc et béton vernis, pour simuler un puits de lumière.

En décaissant la colline, le chantier a fait apparaître une cave naturelle ! Accessible par la cuisine, elle sert aujourd'hui de cave et de cellier.

A l'étage, la pièce principale est totalement décloisonnée. Deux portes mènent aux chambres d'amis.

Du bureau, à l'étage, la vue sur la Seine est imprenable.

Le garage a été pensé tout spécialement pour accueillir des panneaux photovoltaïques. Son orientation est idéale.

La seconde parcelle du terrain a été revendue avec un projet de maison HQE, également imaginé par Aude Bruguière.

Au final, c'est une maison rouge qui a été construite sur ce terrain.