En quinze ans et avec la mise en place progressive du tri sélectif sur l'ensemble du territoire, on aurait pu s'attendre à d'importants changements. Mais, il n'en est rien. Depuis quinze ans, le contenu des poubelles des Français n'a pas "fondamentalement changé". C'est ce que vient de révéler l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie (ADEME) à qui le Ministère de l'Ecologie, de l'Energie du Développement durable et de l'aménagement du territoire avait commandé une étude sur l'évolution de la composition des ordures ménagères depuis 1993.

Le boom des lingettes

Entre hier et aujourd'hui, il semble non seulement que la quantité globale d'ordures ménagères soit restée stable - environ 391 kg par personne et par an - mais aussi que la nature des déchets envoyés à la poubelle soit sensiblement la même. Sept grandes familles y sont toujours représentées : les déchets putrescibles (32%), les papiers-cartons (21,5%), le verre (12,7%), les plastiques (11%), les textiles (10%), les métaux (3%) et, enfin, les matériaux composites ou non classés (8%). Des chiffres similaires à ceux obtenus en 1993 excepté pour la catégorie des déchets textiles sanitaires - couches, lingettes, mouchoirs en papier - qui ont nettement augmenté. L'Ademe note par ailleurs une légère diminution de la présence des emballages dont la part est passée de 39 à 32% ainsi qu'une baisse significative des substances toxiques. Des progrès rendus possibles selon elle grâce au développement des collectes sélectives.

Halte au gaspillage

En même temps que les ordures ménagères résiduelles et les collectes sélectives, l'étude porte également sur les déchets déposés en déchèterie. En ce qui les concerne, le bilan est plutôt positif puisque les tonnages déposés sont en "très forte progression", avec en tête de liste les déchets verts et les gravats. "10,8 millions de tonnes ont été collectées en 2007 en déchèteries soit 170 kilos par habitant", se félicite l'Ademe qui sait maintenant à quoi s'en tenir pour atteindre les objectifs du Grenelle de l'Environnement. Avec 7 kilos de produits alimentaires non consommés, encore emballés, mis à la poubelle, l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie en profite d'ailleurs pour réaffirmer son intention de faire la chasse au gaspillage. Partant du constant que la part des seuls déchets putrescibles représente aujourd'hui l'équivalent de 125 kilos par habitant et par an, soit 40% en poids de la poubelle grise, elle encourage également les Français à pratiquer le compostage. Enfin, dans la mesure où l'on trouve encore 20 kilos de verre par habitant et par an dans les ordures ménagères résiduelles, elle les encourage à poursuivre leurs efforts en matière de tri sélectif.