Les aspirateurs les plus énergivores bientôt interdits

    Publié le 15 juillet 2013 par Rouba Naaman-Beauvais
    Aspirateur avec ou sans sac
    Aspirateur avec ou sans sac © Montage MAP
    Au 1er septembre 2014, l'étiquette énergie deviendra obligatoire sur tous les aspirateurs. Les appareils devront également présenter une puissance maximale de 1.600 W, contre parfois 2.000 W actuellement. Les fabricants devront, enfin, indiquer les performances de dépoussiérage de l'appareil. Explications.
    L'étiquette énergie, maintenant bien connue des consommateurs, arrive sur les aspirateurs en 2014 (voir encadré) ! Réclamé par les industriels du secteur depuis dix ans, l'affichage permettra aux Européens d'acheter leurs appareils en connaissance de cause. "C'est la face émergée de l'iceberg réglementaire" souligne cependant Patrick Le Dévéhat, directeur technique du Gifam (Groupement interprofessionnel des fabricants d'appareils d'équipement ménager).
    En effet, l'Union européenne a également adopté, le 8 juillet 2013, un règlement concernant les exigences d'écoconception des aspirateurs. Il impose notamment que les appareils mis sur le marché à partir du 1er septembre 2014 ne présentent pas une puissance supérieure à 1.600 W - contre 2.000 W pour certains aspirateurs aujourd'hui disponibles. Le but : limiter les dépenses énergétiques des appareils électroménagers, et arrêter l'escalade des niveaux de puissance toujours plus élevées...

    Puissance contre performance de dépoussiérage

    Nombreux sont les consommateurs qui croient encore que la puissance d'un appareil fait son efficacité. Or c'est faux - et encore plus pour les aspirateurs. "La notion de puissance ne veut rien dire, elle représente uniquement la quantité d'énergie nécessaire" explique Patrick Le Dévéhat. Pourtant, jouant sur la confusion entre puissance et performance, certains fabricants ont continué à proposer des appareils aux puissances de plus en plus élevées, et aux performances pas toujours supérieures.
    Pour nettoyer efficacement votre carrelage ou votre moquette, c'est la performance de dépoussiérage de la machine qui est importante, c'est-à-dire sa capacité à aspirer l'air et les particules. La notion, qui combine le débit d'air de l'appareil et la dépression (différence de pression entre l'intérieur et l'extérieur de l'aspirateur), est totalement indépendante de la puissance.
    A partir de 2014, la performance de dépoussiérage sera indiquée obligatoirement sur l'étiquette énergie des aspirateurs. "Enfin", pourrait dire le Gifam, qui a tenté d'introduire cette notion à la fin des années 90, en vain. "L'on nous a rétorqué que les termes de débit d'air et de dépression étaient trop compliqués à comprendre pour les consommateurs" se souvient Patrick Le Dévéhat.
    Moins de 1.600 W en 2014, moins de 900 W en 2017
    Aidés par l'introduction progressive des étiquettes énergie, les fabricants osent aujourd'hui parler de performance à leurs clients. Et accueillent globalement d'un bon œil la décision de l'Union européenne d'imposer un règlement pour l'écoconception des aspirateurs - malgré des délais particulièrement courts...
    Concrètement, les appareils mis sur le marché à partir du 1er septembre 2014 devront présenter une puissance nominale de moins de 1.600 W, un taux de dépoussiérage sur tapis d'au moins 0,7 et un taux de dépoussiérage sur sols durs d'au moins 0,95. Des valeurs qui deviendront encore plus restrictives à partir du 1er septembre 2017 : 900 W maximum, des taux de dépoussiérage respectivement de 0,75 et 0,98, et un niveau sonore de moins de 80 dB.

    Plus performants, plus silencieux, mais plus chers

    L'on devrait donc trouver sur le marché, dans les années à venir, des appareils globalement plus performants, moins énergivores et plus silencieux. Les aspirateurs bas-de-gamme seront automatiquement éliminés, et les fabricants devront redoubler de génie pour proposer des alternatives aux appareils existants. "Cela va demander un très gros effort de recherche et de développement, explique Patrick Le Dévéhat. A l'heure actuelle, aucun appareil sur le marché ne répondrait en l'état aux exigences techniques imposées". Cependant, le changement étant pressenti depuis une dizaine d'années, les grands groupes sont déjà sur les starting-blocks.
    Comme pour les ampoules, les gammes de produits devraient être tirées vers le haut, mais les prix devraient logiquement s'en ressentir. "Il n'est cependant pas question de multiplier par dix les prix des aspirateurs, tempère le directeur technique du Gifam. Les prix, à l'avenir, correspondront à une qualité certaine".

    L'étiquette énergie pour les aspirateurs

    Après les appareils électroménagers (réfrigérateurs, fours, etc.), high-tech (téléviseurs), les ampoules électriques et même les voitures, les aspirateurs aussi auront droit à leur étiquette énergie. A partir du 1er septembre 2014, tous les aspirateurs vendus dans l'Union européenne seront affublés d'un affichage obligatoire.
    Y seront indiqués la consommation énergétique annuelle (en kWh et représenté par une lettre entre A et G) sur la base de 50 heures d'utilisation par an, le niveau sonore (en décibels), ainsi que trois éléments spécifiques aux aspirateurs : la performance de dépoussiérage sur sol dur (une lettre entre A et G), sur tapis et moquette, et le taux d'émission de poussière. Ces trois valeurs seront déterminées en laboratoire, selon un cahier des charges précis.
    Tous les aspirateurs vendus dans l'Union européenne seront concernés, à l'exception des aspirateurs à eau, à eau et poussière, d'extérieur, les robots aspirateurs et les systèmes d'aspiration centralisée. Certains pourraient, cependant, se trouver concernés par la mouture suivante de la réglementation, dans quelques années.
    Les aspirateurs les plus énergivores bientôt interdits
    Articles qui devraient vous intéresser
     
    Recevez gratuitement
    La newsletter Maison à Part
    L'e-magazine de l'habitat sous tous les angles
    Vous pouvez vous désabonner en un clic