Après la découverte de résidus médicamenteux dans l'eau du robinet, un plan d'ampleur nationale a été lancé par la ministre de l'écologie Nathalie Kosciusko-Morizet. Son but : étudier l'impact de ces molécules sur l'environnement et la santé, et apprendre à limiter leur dispersion.
Après le WWF il y a quelques semaines, c'est au tour du gouvernement de se pencher sur la question des polluants dans l'eau. La ministre de l'écologie Nathalie Kosciusko-Morizet a officiellement présenté le Plan national sur les résidus médicamenteux dans l'eau (PNRM) lundi 30 mai 2011, à la faculté de pharmacie de Chatenay-Malabry (Université Paris-Sud).
Le PNRM avait été amorcé en novembre 2009, avec la mise en place de son comité de pilotage, dans le cadre du deuxième Plan national santé et environnement (PNSE2), lui-même issu des engagements du Grenelle de l'environnement.
"La réussite de ce plan d'action repose sur la prévention, en limitant les rejets médicamenteux, et sur la recherche, pour améliorer les connaissances afin de mieux cerner les impacts sanitaires et environnementaux" a annoncé la ministre.
Concrètement, on retrouve dans l'eau du robinet aussi bien des œstrogènes (résidus des pilules contraceptives) que des dérivés d'anxiolytiques ou d'antibiotiques. La France est en effet de loin le premier consommateur de médicaments en Europe, et c'est notamment l'urine humaine qui pollue l'eau. Or ces particules ne sont pas filtrées au niveau des stations d'épuration. Résultat : elles réapparaissent dans l'eau du robinet, dans 25% des cas.
La ministre insiste sur la présence de quantités
"infimes, de l'ordre d'un nanogramme par litre", avant d'ajouter que
"les conséquences environnementales et sanitaires sont encore mal connues". Plusieurs événements inquiètent la communauté scientifique depuis plusieurs années, comme la féminisation de certaines espèces animales (les poissons zèbres notamment) ou le développement de bactéries résistantes aux médicaments.
Les spécialistes qui participeront au PNRM devront donc créer un référentiel pour estimer l'impact des résidus de médicaments. Le plan a également pour but de limiter la dispersion de plus de 3.000 résidus, qu'il faudra par ailleurs étudier un à un, afin de prioriser les recherches. Une campagne devrait enfin sensibiliser professionnels (notamment les vétérinaires) et particuliers à l'utilisation raisonnée des médicaments, et promouvoir les filières de récupération.
Du perchloroéthylène dans l'eau à Foix
Plus de 8.000 habitants de la ville de Foix ont eu la désagréable surprise d'apprendre, lundi 30 mai 2011, la présence de perchloroéthylène dans le réseau de distribution de l'eau... Ce solvant est utilisé dans la plupart des pressings pour le nettoyage à sec du linge, et sert aussi dans l'industrie pour le dégraissage. L'agence régionale de santé (ARS) aurait découvert un taux beaucoup trop élevé de perchloroéthylène dans l'eau, lors d'un de ses contrôles réguliers. Interdiction donc de boire l'eau du robinet jusqu'à nouvel ordre, même si elle peut être utilisée pour cuisiner. En attendant de découvrir l'origine de cette pollution massive, la ville et son maire Jean-Noël Fondère ont porté plainte contre X.