La place croissante des nouvelles technologies révolutionne la vie et le fonctionnement des résidences. E-communautés, gestion en tant réel des copropriétés, domotique… Entre Web 2.0 et high-tech, c'est l'habitat même qui est réinventé. Une cité radieuse du futur ?
Imaginez… Une cité "du troisième type", où le numérique permet de "tchater" avec son voisin tout en faisant ses courses, de régler son problème de fuite d'eau depuis son travail en quelques minutes ou encore d'aider son petit dernier pour ses devoirs en connexion avec l'école. Vous croyez cela utopique ? Plus pour longtemps. Une première expérience de ce type devrait voir le jour aux environs 2010-2011 au Fort d'Issy-Les-Moulineaux. L'objectif annoncé est d'en faire la première "Cité numérique" de France.
Le projet en cours mise sur 1300 logements, pourvus de nouvelles technologies et innovations numériques comme domotiques. Ces équipements, pensés également en termes de développement durable, amélioreront la gestion quotidienne du logement collectif et donc la qualité de vie.
Cette révolution de l'habitat collectif, voire de l'habitat tout court, s'observe au niveau national. Les exemples mentionnés ci-dessus ne sont d'ailleurs qu'une infime partie des usages et des services imaginés aujourd'hui.
Tous répondent à une attente forte des particuliers. Les sociologues constatent en effet l'instauration d'un phénomène de "tribu", observé notamment sur Internet : la création de communautés d'échanges au sein d'une collectivité donnée. Telle une "décentralisation" optimale des services. Le site
Peuplade en est l'exemple : il permet la mise en relation de gens d'un même quartier et l'échange de services. A l'échelle mondiale, on parle également de plus en plus du concept Web 2.0, le passage d'une collection de sites où l'on "zappe" à une plateforme informatique, fournissant des applications web aux utilisateurs depuis chez eux.
Ces phénomènes sociologiques, couplés au développement du réseau domestique et de la domotique, donnent une vision de l'habitat de demain. Mais demain n'est déjà plus très loin ! De nouveaux outils apparaissent dès cette année, accentuant ces tendances. Les satellites font leur entrée dans la gestion des copropriétés et, dès octobre, une plateforme internet dédiée aux immeubles sera créée : le tchat entre voisins, c'est donc pour le mois prochain (voir pages suivantes).
Pour Philippe Caillol, ingénieur nouvelles technologies et multimédia chez Bouygues - dont la filiale Bouygues Immobilier coordonne le projet du Fort d'Issy - l'habitat de demain sera ainsi social, écologique et mobile.
Prenons des exemples concrets. Tout d'abord, grâce à la création d'un réseau intranet à l'immeuble, la communauté s'échange des bons plans, des services, organise des rencontres ou des forums sur son lieu de vie : le tissu social se resserre. D'un point de vue écologique, au-delà de la construction même, la coordination des réseaux d'énergie par la domotique permet une meilleure gestion des ressources et donc des économies d'énergie. L'accessibilité à l'immeuble sera également optimisée. Enfin, le fait de pouvoir gérer à distance son habitation la rend "mobile" :
"imaginez vous en vacances lorsqu'une fuite d'eau se déclenche chez vous, vous êtes prévenu grâce à votre téléphone d'une consommation anormale et vous pouvez couper à distance votre compteur", explique Philippe Caillol.
L'amplification de tous ces phénomènes viendra notamment de l'application d'une norme, la
NF 15-100, qui introduit en France le réseau domestique. A partir de 2010, la pose d'une prise Ethernet sera en effet obligatoire dans tous les logements, constituant une véritable "porte" ouverte vers le numérique pour tous donc une potentialité infinie de nouveaux services.
Un habitat ouvert sur son quartier, sa ville, son pays… le monde !
Mais à la différence de la Cité radieuse de Le Corbusier qui fonctionnait en circuit fermé, l'habitat de demain sera ouvert : des passerelles permettront de se connecter au réseau de sa ville ou à celui des transports en commun… Les possibilités semblent infinies ! C'est l'habitant qui en sera l'instigateur par l'utilisation qu'il fera de ces outils.
Pour voir les nouveautés de la rentrée dans ce domaine, cliquez sur suivant.
Ma résidence sur le net
ma-residence.fr © Les possibilités de Ma-residence.fr
Le 15 octobre prochain, le réseau Ma-résidence.fr sera opérationnel sur toute la France. Testé déjà avec succès dans 220 immeubles d'Ile de France, il permet non seulement à chaque immeuble de créer sa propre plateforme d'échanges entre habitants et donc le renforcement des liens sociaux, mais également de faciliter la gestion courante de la copropriété. En effet, grâce à une plateforme professionnelle ouverte aux syndics en liaison avec les habitants, les syndics peuvent par exemple recevoir les doléances des résidents en un simple clic et les solutionner en deux autres, préparer les assemblées générales en amont par le biais d'échanges simplifiés et également envoyer des informations rapidement et facilement à l'ensemble de l'immeuble. Quant à ceux qui ne sont pas connectés ou réfractaires à l'internet, l'édition des avis transmis numériquement est prévue. Ludique, pratique, participatif… On ne peut que saluer ce concept qui semble avoir été étudié de manière à offrir un maximum de services. A découvrir pour le particulier comme pour les copropriétaires sur le site ma-residence.fr. Selon son fondateur, Gilles Feingold, les résultats obtenus en test sont plus que prometteurs. Les résidants se connecteraient ainsi au réseau au moins une fois par jour et quant aux gestionnaires, ils sont ravis.
A noter que l'usage des parties petites annonces, bons plans, loisirs, discussions et annuaires constitués par les membres est gratuit. Plusieurs fonctionnalités relatives à la communication avec les conseils syndicaux, syndics et bailleurs également. En revanche la gestion des relations administratives entre les professionnels et les résidents est payante, prise en charge par le bailleur, ou répartie dans les charges de l'immeuble. Le tarif proposé est compris entre 1 et 10 € par an et par résident selon la taille de l'immeuble.
Ma résidence sur le net
Sarah ou quand les satellites s'en mêlent
Du côté de l'interphonie et du contrôle d'accès en habitat collectif, la révolution s'appelle Sarah, nouveau module de communication et de gestion via satellites ! Sa créatrice, l'entreprise Urmet Captiv, s'est en effet associée à l'opérateur européen Astra pour mettre au point ce service tout aussi intéressant pour les résidents comme pour les gestionnaires d'immeubles.
Laurent Didier, responsable marketing chez Urmet Captiv, nous en dit plus sur Sarah :
Le système intéresse principalement les gestionnaires d'immeubles (habitat social et copropriété), toutefois des applications dans les collectivités et autres applications tertiaires ne sont pas inenvisageables.
Quelles sont les évolutions majeures réalisées grâce aux nouvelles technologies dans la gestion des immeubles ?
Le phénomène est encore trop récent et les grands bailleurs n'utilisent que très peu les nouvelles technologies.
Sarah est une évolution majeure pour ce marché, puisque ce système permet, à distance et sans aucun déplacement, et part le gestionnaire lui même, la transmission d'information et la gestion du contrôle d'accès, éléments de communication et de sécurité essentiels aujourd'hui pour améliorer la qualité de vie dans les immeubles. Le système peut permettre également la commande via satellite d'autres équipements de l'immeuble (commande d'alarme, d'enregistrement vidéo, de commande à distance d'ouverture des portes, d'allumamage d'éclairage, etc.)
Quels sont les principaux avantages des technologies apportées par Sarah ?
Nous avons réfléchi pour apporter aux gestionnaires une solution permettant de communiquer des messages textes ou des vidéos avec une sélectivité réalisée grâce au badge de contrôle d'accès à l'immeuble, car chaque badge ou clé de proximité contient un identifiant unique (technologie RFID). Cela permet alors une gestion individualisée des envois d'information.
Cette technologie permet donc au gestionnaire d'envoyer des messages individualisés ou collectifs, lisibles sur l'afficheur des plaques de rue d'accès à l'immeuble (passage obligé pour les résidants) ou le cas échéant sur d'autres écrans situés dans les halls d'entrées ou dans les ascenseurs. Une chaîne de télévision est également incluse dans la solution SARAH, qui permet au gestionnaire de diffuser des messages textes ou vidéo concernant la vie locale (travaux dans la résidence, infos municipales ...) et dans les cas d'installation de niveau 2 (avec une borne interactive), le gestionnaire permet aussi à l'ensemble des résidants l'accès au WEB et met à disposition un service de petites annonces interne à la résidence.
L'installation de Sarah nécessite seulement les mises en place d'une parabole orientée vers Astra (qui ouvre ainsi la possibilité de recevoir des offres de télévision gratuites ou payantes en sus) et d'un décodeur spécifique (relié d'un côté à l'installation de réception satellite et de l'autre au système de contrôle d'accès). L'utilisation du satellite garantit enfin une couverture de l'intégralité du territoire français ainsi qu'une communication instantanée et permanente.
Urmet Captiv présentera Sarah au Congrès des HLM de Lyon du 18 au 20 septembre prochain (Forum 4/ stand F04) et au Salon de la Copropriété et de la Gestion de Biens du 24 au 26 octobre 2007 à Paris (Porte de Versailles, Hall 7.1/ Stand B15).
Sarah ou quand les satellites s'en mêlent