Deux maisons bioclimatiques adaptées au climat tropical

    Publié le 11 avril 2012 par C. Chahi Bechkri
    L'agence Française de Développement (AFD) a décidé de faire construire deux maisons bioclimatiques pour loger son personnel basé en Martinique. Comme l'exigent les règles de la conception bioclimatique, elles s'adaptent à l'environnement pour en tirer le meilleur. Découverte.
    L'agence Française de Développement (AFD) intervient dans le monde notamment pour lutter contre la pauvreté et soutenir la croissance économique. Ces actions l'ont conduite à se constituer un patrimoine immobilier dans chacun des pays concernés. A ce jour, il comprend plus de 360 biens répartis dans plus de soixante-dix pays d'Afrique, d'Amérique du Sud, d'Asie ou encore des Antilles. Un parc important donc, qu'elle a récemment entrepris de rénover étant donné sa grande vétusté.

    Un modèle exemplaire duplicable

    Les premiers travaux ont été lancés en Martinique il y a quelques mois. Deux maisons individuelles situées sur la côte est de l'île ont été détruites, car elles n'étaient plus adaptées aux modes de vie actuels et jugées dangereuses au vue du risque sismique élevé. A la place, l'ADF envisage de faire édifier deux constructions bioclimatiques répondant aux critères de la certification H&E, une première aux Antilles. L'objectif : qu'elles deviennent, à l'instar de la maison tropicale de Jean Prouvé pour l'Abbé Pierre ou de la case Tomi sur l'île de la Réunion, des modèles économes qui puissent être dupliqués afin de rénover l'ensemble de son parc. "Nous souhaitons que nos maisons soient exemplaires sur le plan de l'efficacité énergétique, explique l'un des responsables de la structure. Comme le développement durable est au cœur de nos préoccupations dans tous nos projets, il nous paraît normal de montrer l'exemple en réduisant au maximum notre empreinte écologique. L'idée est aussi de montrer qu'il est possible de construire durable, même dans les pays en voie de développement et d'Outre mer".
    Afin de concrétiser cet ambitieux projet, l'ADF a décidé de faire confiance à l'agence XLGD Architectures, structure franco-autrichienne engagée depuis dix ans dans la recherche de l'amélioration de la qualité environnementale du cadre de vie. Cette dernière s'est illustrée en imaginant deux habitations ayant la particularité d'être à la fois autonomes en énergie et parfaitement adaptées aux caractéristiques géographiques, géologiques et climatiques de la zone tropicale. Bref, deux bâtiments qui respectent à la lettre les règles de la conception bioclimatique !
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    Deux maisons bioclimatiques adaptées au climat tropical

    L'air et le vent, des matériaux de construction...

    L'air et le vent, des matériaux de construction... - XLGD Architectures
    L'air et le vent, des matériaux de construction... - XLGD Architectures © XLGD Architectures - Images de synthèse Yi Zhang
    Les architectes ont suivi le même protocole de travail pour les deux villas. Soucieux de s'adapter au mieux à l'environnement, ils ont d'abord commencé par réaliser une étude précise des lieux.
    Température, typologie du site, relief, taux d'hygrométrie, vitesse des vents... Tous les éléments naturels présents dans les deux zones d'implantation ont été minutieusement passés au crible et les phénomènes les plus marquants ont été pris en compte. Beaucoup ont d'ailleurs eu des répercussions directes sur l'architecture des bâtiments. "Nous avons fonctionné avec notre logique habituelle puisque tous nos projets sont conçus en prenant compte l'espace et le temps d'une part, les quatre éléments que constituent la terre, le feu-énergie, le vent et l'eau d'autre part", commente Xavier Lagurgue.
    "Toutefois, poursuit-il, il est rare qu'ils prennent une telle importance. Dans ce projet, l'air et le vent sont presque devenus les matériaux de construction des maisons puisqu'en régime tropical, c'est la ventilation naturelle des espaces qui procure du confort aux occupants des logements".
    Afin que ceux des villas puissent en profiter au maximum, les architectes ont donc dû mettre au point des dispositifs particuliers. Ils ont ainsi enrichi la toiture de l'une des deux villas - la Klébert - de tuyères. "Le vent s'y engouffre, ce qui augmente sa vitesse grâce à l'effet Venturi", précise l'architecte. Toujours dans la même perspective, les combles et les parois de la maison, au lieu d'être ultra-isolés comme dans les pays européens, ont ici été conçus de manière à être le plus ventilés possibles.
    Par ailleurs, afin de favoriser les déperditions calorifiques du bâtiment, les architectes ont également eu l'idée de perforer les tôles exposées en façades Est et Ouest.
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    L'air et le vent, des matériaux de construction...

    La métal, un choix judicieux

    La métal, un choix judicieux - XLGD Architectures
    La métal, un choix judicieux - XLGD Architectures © XLGD Architectures - Images de synthèse Yi Zhang
    Panneaux solaires photovoltaïques et thermiques, éoliennes, récupérateurs d'eau de pluie... Toute une panoplie d'équipements performants viennent également agrémenter les deux villas de manière à valoriser toutes les ressources disponibles sur le terrain. "Le but est d'arriver à rendre ces maisons complètement autonomes en énergie", insiste Xavier Lagurgue.
    En ce qui concerne le système constructif, les deux architectes ont opté, non pas pour du bois, comme on aurait pu le penser, mais pour une structure métallique. Les maisons étant situées sur des zones à forte sismicité, ces derniers ont, en effet, tenu à privilégier un matériau offrant une bonne résistance mécanique en cas de mouvements de terrain et résistant mieux à l'humidité ambiante que le béton. En optant pour le métal - qui est un matériau faisant déjà l'objet d'un processus de production industriel notamment dans la construction de bâtiments collectifs - les architectes espèrent aussi rendre plus facilement reproductible leur "modèle".
    Découvrez plus de détails sur le projet en pages suivantes.

    Fiche technique :

    Programme : réalisation deux maisons individuelles bioclimatiques
    Maîtrise d'ouvrage : Agence Française de Développement
    Maîtrise d'œuvre : XLGD Architectures ( + Jacques Sebert, architecte associé à la mise en œuvre de maisons et Lazlo Mester de Paradj, architecte chargé de vérifier sur place la conformité du projet
    Villa Klébert :
    Surface : 211 m2 (annexes comprise)
    Budget : 500.000 € HT
    Calendrier : livraison fin 2013

    Villa Vieux moulin :

    Surface : 170 m2 (annexes comprises)
    Budget : 300.000 € HT
    Calendrier : livraison fin 2003
    La métal, un choix judicieux

    Villa Klébert - Deux maisons bioclimatiques adaptées au climat tropical

    Villa Klébert - XLGD Architectures
    Villa Klébert - XLGD Architectures © XLGD Architectures - Images de synthèse Yi Zhang
    D'une surface de 211 m2, la villa Klébert ( du nom de la voie qui la dessert) est destinée à accueillir le directeur de délégation de l'Agence Française de Développement.
    Villa Klébert - Deux maisons bioclimatiques adaptées au climat tropical

    Plan de masse

    Plan de masse - XLGD Architectures
    Plan de masse - XLGD Architectures © XLGD Architectures
    La maison est implantée à l'angle Nord-Ouest du terrain "afin de dégager et de valoriser la paysage existant en léger contrebas".
    Les architectes ont élaboré des volumes compacts de manière à minimiser l'emprise des bâtiments sur le terrain.
    Plan de masse

    Plan villa - Deux maisons bioclimatiques adaptées au climat tropical

    Plan villa - XLGD Architectures
    Plan villa - XLGD Architectures © XLGD Architectures
    Les maisons étant destinée à un usage professionnel et personnel, les architectes ont veillé à marquer la séparation nette entre l'espace jour et nuit.
    Plan villa - Deux maisons bioclimatiques adaptées au climat tropical

    Façade - Deux maisons bioclimatiques adaptées au climat tropical

    XLDG Architectures
    XLDG Architectures © XLDG Architectures
    La toiture présente un relief inhabituel puisqu'elle a été agrémentée de tuyères. "Le vent s'y engouffre ce qui augmente sa vitesse grâce à l'effet Venturi", précise l'architecte.
    Façade - Deux maisons bioclimatiques adaptées au climat tropical

    Villa Vieux Moulin

    Villa Vieux Moulin - XLGD Architectures
    Villa Vieux Moulin - XLGD Architectures © XLGD Architectures - Images de synthèse Yi Zhang
    La villa Vieux Moulin est, quant à elle, destinée à accueillir un chargé de mission. Elle se limite à 170 m2 répartis sur deux niveaux.
    Villa Vieux Moulin

    Plan de masse

    Plan de masse - XLGD Architectures
    Plan de masse - XLGD Architectures © XLGD Architectures
    Contrairement à la villa Klébert, le jardin était à inventer. Il a donc été entièrement conçu en fonction de la villa. La verdure sert à apporter de l'ombre aux murs exposés et à canaliser les alizés vers les bâtiments.
    Plan de masse

    Plan RDC - Deux maisons bioclimatiques adaptées au climat tropical

    Plan RDC - XLGD Architectures
    Plan RDC - XLGD Architectures © XLGD Architectures
    Là encore, tout a été fait pour qu'il n'y ait pas d'interférences entre la partie jour et la partie nuit.
    Plan RDC - Deux maisons bioclimatiques adaptées au climat tropical

    Plan R+1 - Deux maisons bioclimatiques adaptées au climat tropical

    Plan R+1 - XLDG Architectures
    Plan R+1 - XLDG Architectures © XLDG Architectures
    Le rez-de-chaussée abrite les pièces à vivre tandis que l'étage accueille les pièces plus intimes.
    Plan R+1 - Deux maisons bioclimatiques adaptées au climat tropical
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