Désodorisants d'intérieur - danger UFC Que Choisir © MAP
Après une première mise en garde en 2004, l'UFC-Que Choisir réitère son appel à la prudence concernant l'utilisation des désodorisants d'intérieur. Dans son mensuel, l'association révèle, tests à l'appui, qu'ils sont toujours responsables d'émissions polluantes nocives pour la santé. Décryptage.
Toilettes, salon, cuisine... Les désodorisants d'intérieur s'utilisent dans presque toutes les pièces de la maison. Seulement voilà : au lieu d'y assainir l'air, comme indiqué sur l'emballage, ils le remplissent de substances chimiques. Une réalité alarmante dévoilée aux consommateurs en 2004 par l'UFC-Que Choisir. Pour connaître l'évolution de la situation, l'association vient de réaliser une nouvelle batterie de tests dont les résultats sont publiés dans son mensuel de septembre.
Trente neuf produits ont été analysés, parmi lesquels : neuf produits à combustion (bougie, lampe berger, encens), dix aérosols, onze diffuseurs électriques, six diffuseurs à poser, deux huiles essentielles et un extrait de parfum. Verdict ? Seuls neuf produits ont été jugés
"acceptables". "Les désodorisants d'intérieurs polluent moins qu'en 2004 mais toujours trop, conclut Elisabeth Chesnais, co-auteur de l'enquête.
Si les industriels ont progressé depuis nos précédentes analyses, il reste beaucoup à faire pour que les désodorisants deviennent des produits recommandables".
Les tests révèlent que la plupart des désodorisants disponibles sur le marché émettent au moment de leur utilisation des composés organiques volatils (COV) c'est-à-dire des composés chimiques, des substances cancérigènes - en plus faible quantité par rapport à 2004 - comme le formaldéhyde ou le benzène, et des substances allergènes ou irritantes. Des émissions polluantes auxquelles n'échappent même pas les produits dits
"100% naturels", vendus dans des enseignes spécialisées.
Mais alors faut-il vraiment craindre des effets néfastes sur la santé ? Pour l'UFC Que choisir, la question ne se pose plus :
"les désodorisants dégradent trop l'air du domicile pour être utilisé". Un avis que tempère Christophe Rousselle, responsable de l'unité de toxicologie de l'Afsset (Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail) :
"nous n'avons actuellement pas récolté assez d'informations pour savoir quel est le réel impact de cette combinaison d'émissions polluantes sur la santé. Il ne faut pas perdre de vue que l'exposition à ces produits reste ponctuelle et peut être réduite grâce à une bonne aération du logement".
L'Afsset précise d'ailleurs qu'il existe
"de nombreuses autres sources de pollution de l'air ambiant dans un logement, les produits de construction, par exemple, qui émettent du formaldéhyde". Pourtant, jusqu'ici aucun d'entre eux n'a été retiré du marché. Et pour cause ! Les émissions chimiques des produits ne font l'objet d'aucune réglementation, contrairement à leurs compositions.
"La question des émissions nous préoccupe beaucoup, notamment dans le cadre du Grenelle de l'environnement, indique Christophe Rousselle.
Nous travaillons d'ailleurs à l'identification et à la promotion auprès des consommateurs des produits à faibles émissions chimiques".
Pour l'heure, sur les emballages des produits, aucune mention ne stipule en effet la présence d'émissions à l'utilisation. Comme le rapporte l'UF-Que Choisir, on peut simplement lire :
"Bien ventiler après usage", "Ne pas respirer les aérosols", "Utiliser seulement dans des zones bien ventilées". Des consignes qui, comme ironise Elisabeth Chesnai, s'avèrent difficiles à respecter lors de l'utilisation dans l'appartement ou la maison de
"M. Toutlemonde".