Le Grand-Hornu, Musée des Arts Contemporain de Belgique, consacre une rétrospective de dix années de travail et de recherche du designer belge Charles Kaisin. Portrait.
C'est vers l'âge de quatre ans que la vocation de Charles Kaisin s'est révélée alors qu'il s'amusait à confectionner des formes de gâteaux avec sa maman. En mélangeant du sable, de la terre et des branches avec de l'eau, il commence ensuite à créer des "choses". Près de trente ans plus tard, et jusqu'au 26 septembre 2009, le Musée des Arts Contemporains du Grand-Hornu en Belgique expose son "Design en Mouvement". Une rétrospective de dix années de travail de l'artiste belge autour des deux thèmes principaux qu'il affectionne : le recyclage et le mouvement.
Rétrospective de dix ans de travail Charles Kaisin © Guy Phillipart
Pourquoi ces thématiques ? "
Au départ, j'ai utilisé des matériaux peu coûteux, voire gratuits, parce que j'avais payé mes études ! Toutefois, je souhaitais également donner une deuxième vie aux objets en dehors du cycle de vie ordinaire : production et utilisation. J'y ai ajouté la réutilisation, la transformation... Et ainsi de suite", explique le designer. Et de rajouter : "
j'aime l'idée de réutiliser plutôt que de polluer". Par exemple, un hublot de machine à laver, dont le verre est particulièrement résistant, devient entre les mains expertes de l'artiste un saladier ou un récipient, intitulé "container". Ses gobelets "glasses" sont, quant à eux, fabriqués à partir de vieilles bouteilles, produits suivant le même procédé. "
Par une intervention simple, je ressuscite des choses qui sont de l'ordre de la banalité".
De là, lui est venue l'idée d'expérimenter et de transformer la matière. Le sac "Pingolingo" est l'illustration de cette volonté qui l'anime, de vouloir contribuer à l'avènement d'un design plus "propre". "
J'ai créé cette fois-ci un nouveau matériau à partir de simples pochettes en plastique, du polyéthylène. Après les avoir récoltées, je les découpe et les assemble de manière aléatoire. Une fois pressé et chauffé à une certaine température, le mélange donne naissance à une nouvelle matière première !", précise l'artiste.
La notion de mouvement est plus présente dans son célèbre "K-Bench", avec sa structure en nid d'abeilles, qui montre à quel point "l'extension peut donner une grande souplesse d'utilisation tout en étant très originale", mais également dans ses "poubelles", sorte de corbeille à papier obtenue en pliant les éléments.
Un parcours déjà tout tracé
Passionné d'art contemporain, Charles Kaisin travaille en permanence à l'élaboration de projets plus expérimentaux comme sa "Happy chair", présentée lors de l'exposition "Design contre Design" au Grand Palais à Paris en 2007. Son projet le plus fou ? "
Chaque projet est un peu fou ! C'est toujours un défi, une lutte. J'aime la recherche, l'innovation et le questionnement. Actuellement, je réalise un décor des murs et du plafond pour un bar à vin, situé aux Sablons, dont l'ouverture est prévue pour septembre prochain. Je dois ainsi assembler quelques 8.572 petits carrés de laine de 10 cm sur 10 cm, sur plus de 110 m². A une certaine distance, de cinq à dix mètres, une image de champ de coquelicots apparaît, comme par magie ! Je travaille dessus depuis 7-8 mois", explique l'artiste.
Diplômé en architecture à l'Institut Saint-Luc de Bruxelles, il s'est formé auprès des plus grands, notamment sous la houlette de Ron Arad, au Royal College of Art de Londres. Il est également parti étudier au Japon à l'Université de Kyoto. Une expérience japonaise qui le marquera d'ailleurs énormément.
Aujourd'hui, à 37 ans, il a rejoint le cercle croissant des designers belges qui se sont faits un nom hors des frontières de leur pays.
Pour découvrir quelques créations exposées, cliquez sur suivant.
"Le design en Mouvement" - Musée des Arts Contemporains
Site du Grand-Hornu
Ouvert tous les jours de 10h à 18h, sauf le lundi
Rue Saint Louise 82
BE - 7301 Hornu
T : +32 (0)65 65 21 21
www.grand-hornu-images.be
La "Happy Chair"
Design en mouvement © Charles Kaisin
Passionné d'art contemporain, Charles Kaisin travaille en permanence à l'élaboration de projets plus expérimentaux comme sa "Happy chair", présentée lors de l'exposition "Design contre Design" au Grand Palais à Paris en 2007.
La "Happy Chair"
Table et chaises
Table et chaises - Design en mouvement © Guy Phillipart
Pourquoi le recyclage et le mouvement ? "
Au départ, j'ai utilisé des matériaux peu coûteux, voire gratuits, parce que j'avais payé mes études ! Toutefois, je souhaitais également donner une deuxième vie aux objets en dehors du cycle de vie ordinaire : production et utilisation. J'y ai ajouté la réutilisation, la transformation... Et ainsi de suite", explique le designer. Et de rajouter : "
j'aime l'idée de réutiliser plutôt que de polluer".
Table et chaises
Le célèbre "K-Bench"
Le célèbre "K-Bench" - "Design en mouvement" Charles Kaisin © Charles Kaisin
La notion de mouvement est plus présente dans son célèbre "K-Bench", avec sa structure en nid d'abeilles, qui montre à quel point "
l'extension peut donner une grande souplesse d'utilisation tout en étant très originale".
Le célèbre "K-Bench"
Sac en cuir "Pocket" pour Delvaux
Sac en cuir "Pocket" pour Delvaux - Design en mouvement © Charles Kaisin
Les sacs à main pour dame, que Charles Kaisin a réalisés en collaboration avec la maison Delvaux, participent au même principe de mouvement.
Parfaitement plat lorsqu'il est vide, ce sac prend la forme d'une poche accueillante lorsqu'on lui confie un objet, grâce à l'utilisation d'un cuir extrêmement souple.
Sac en cuir "Pocket" pour Delvaux
Le sac en cuir "Basket" pour Delvaux
Le sac en cuir "Basket" pour Delvaux - Design en mouvement © Charles Kaisin
Le modèle "Basket" se gonfle d'heureux volumes quand on le remplit et laisse entrevoir par ses alvéoles ce qu'il cache.
Le sac en cuir "Basket" pour Delvaux
La scénographie signée Terre Recarens
La scénographie signée Terre Recarens - Design en mouvement © "Design en Mouvement"
Pour présenter ses objets, Charles Kaisin a choisi de créer un dialogue entre son design et l'installation Terremoto (qui signifie tremblement de terre) de l'artiste espagnole Terre Recarens.
La scénographie signée Terre Recarens