Les amuse-bouches avant le plat de résistance. C'est en quelque sorte le scénario choisi par Matignon et l'Élysée pour présenter le contenu du plan de rénovation énergétique de l'habitat
promis en mars dernier.
Ainsi, Jean-Marc Ayrault, en déplacement ce jeudi à Arras, a dévoilé les mesures de la phase opérationnelle du plan - baptisée "J'éco-rénove, j'économise", dont certaines étaient déjà connues depuis le printemps. La prime de 1.350 € est ainsi confirmée : elle sera proposée aux ménages dont les revenus sont inférieurs à 25.000 € par an pour une personne seule, 35.000 € pour un couple, et 50.000 € pour une famille avec deux enfants. Nouveauté du jour : une prime de 3.000 € sera attribuée aux ménages les plus modestes - dont les revenus sont de moins de 26.000 € pour un couple et 35.000 € s'il réside en Ile-de-France, ou de 37.000 € pour une famille de 4 personnes et 49.000 € si elle vit en IDF.
Le Gouvernement a aussi rappelé que ces primes pouvaient s'ajouter aux dispositifs existants tels que le Crédit d'impôt développement durable (CIDD) et l'
éco-PTZ (jusqu'à 30.000 €), accessibles tous deux sans condition de ressources. Tout cela est également complémentaire aux dispositifs innovants de subventions des collectivités locales, rappelle le communiqué des ministères du Logement et de l'Ecologie.
L'opération "J'éco-rénove, j'économise" comprend aussi la mise en place, dès ce jeudi, d'un service public de la rénovation énergétique. Au programme : un numéro de téléphone unique nationale (0 810 140 240), un site internet (
renovation-info-service.gouv.fr) et quelque 450 points rénovation info service (Pris) répartis sur tout le territoire. A noter que le réseau des Points rénovation info service se compose des espaces info énergie (EIE) de l'Ademe, des guichets Anah (collectivités locales et directions départementales du territoire, DDT) ainsi que des agences départementales d'information sur le logement (Adil).
L'objectif de ce plan, comme l'a souhaité le Président de la République, est de pouvoir rénover 500.000 logements par an d'ici à 2017, et ainsi diminuer de 38% la consommation d'énergie dans le secteur du bâtiment à l'horizon 2020. Et de rappeler que la facture annuelle de
chauffage représente environ 900 € en moyenne par ménage (9% du budget).
L'acte II de ce plan devrait se jouer dans la matinée de vendredi, alors que François Hollande s'exprimera en ouverture de la seconde conférence environnementale de son mandat. En effet, les acteurs de la filière construction sont en attente de mesures encore plus fortes, comme la baisse de la TVA à 5% pour la rénovation, ou au moins pour les travaux d'économie d'énergie... A suivre !
Retrouvez en page suivante quelques exemples de financements présentés par le Gouvernement.
"J'éco-rénove, j'économise" : Quelques exemples de financements
*Eric et Sarah :
"Eric et Sarah ont deux enfants et leur revenu annuel est de 45.000€. Ils ont acheté leur maison il y a quelques années et se disent qu'ils pourraient gagner en confort et en pouvoir d'achat en changeant de chaudière et en isolant les combles.
Le coût des travaux est estimé à 23.000 euros.
Les aides publiques représentent au total 8.000€, soit 34% de ce montant : ils peuvent en effet bénéficier de la nouvelle prime à 1 350€ qui complète les 6.650€ d'aides déjà existantes. Il reste à leur charge 15.000 euros, qui peuvent être financés par un emprunt bancaire d'une durée de 10 ans, soit un remboursement de 161 euros par mois.
L'économie qu'ils espèrent sur la facture d'énergie est de plus de 800€ dès la première année suivant les travaux."
"Pascal et Véronique habitent avec leurs 3 enfants du côté de Nantes. Ils ont acheté leur maison il y a un peu plus de 10 ans. Leurs revenus annuels s'élèvent à 33.000 euros. Cette année ils envisagent des travaux importants : l'isolation de la toiture et des murs et l'installation d'une chaudière à condensation.
Le coût total des travaux est estimé à 28.000 euros.
Les aides publiques représentent au total un montant de 22.300 euros, soit 80% du montant des travaux. Il reste 5.700 euros à leur charge, qui peuvent être financés par un emprunt bancaire d'une durée de 10 ans, soit un remboursement de 62 euros par mois.
L'économie attendue la première année sur leur facture de chauffage et d'eau chaude pourrait atteindre 54%."
*
Philippe :
"Philippe est propriétaire d'un appartement dans les Yvelines, qu'il a mis en location. Son revenu annuel s'élève à 28.000 euros. Le bail de ses locataires arrivant à son terme, il aimerait en profiter pour faire quelques travaux de rénovation énergétique et améliorer ainsi la valeur de son bien par l'installation d'une chaudière à condensation, la pose d'un double vitrage et l'isolation du plafond (l'appartement est situé au dernier étage).
Le coût des travaux est estimé à 15.600 euros.
Les aides publiques directes représentent un montant de 1.600 euros, soit 10% du montant des travaux. Avec l'éco-prêt à taux zéro, il économise 2.800€ supplémentaires en empruntant sur 15 ans les 14.000 euros dont il a besoin."
Retrouvez d'autres exemples de financement sur
renovation-info-service.gouv.fr
"Tous les chiffres sont donnés à titre indicatif : ils varient, en fonction du lieu, de la nature des travaux réalisés, de la composition des ménages et des types de financement. Les économies d'énergie dépendent du comportement de chacun, avant comme après les travaux."
Source :
renovation-info-service.gouv.fr
"J'éco-rénove, j'économise" : Quelques exemples de financements
Une campagne de communication à grande échelle
Pour informer les Français de ce nouvelles mesures et les sensibiliser à l'intérêt d'éco-rénover leur logement, le Gouvernement lance une campagne de communication d'envergure, conçue par les agences Lowe Strateus et CLM-BBDO. Ainsi, cette campagne "J'éco-rénove, J'économise" s'articule autour d'une marque "chapeau" et d'un univers graphique spécifique, qui ont vocation à faire le lien entre tous les outils et les acteurs existants et impliqués dans le plan. On y retrouve ainsi les codes graphiques ou couleurs de la campagne Reconnu Grenelle de l'Environnement ou encore celle intitulée "Faisons vite, ça chauffe !". Le dispositif mobilisera l'ensemble des médias : Internet, télévision et radio, en passant par le Web et le marketing direct. Il débutera mi septembre, montera progressivement en puissance (Web, télévision, radio) et durera un peu plus de deux mois.