Comment limiter les ponts thermiques ? - Tout savoir sur les ponts thermiques © Weber
"On ne peut pas vraiment éliminer les ponts thermiques, mais on travaille à les réduire" explique Emmanuel Toffolo. En construction neuve, il convient d'éviter au maximum les ruptures dans la continuité de l'isolant, en particulier au niveau de certaines zones qui sont particulièrement sujettes aux ponts thermiques, comme la jonction entre le mur extérieur et le plancher bas.
Pour limiter les ponts thermiques dans une construction neuve, certains matériaux sont intéressants, car ils conduisent pas ou très peu la chaleur : le béton cellulaire, la brique monomur, l'ossature bois, etc.
Les industriels ont également développé des équipements spéciaux pour rompre au maximum les ponts thermiques liés aux matériaux conducteurs. Il s'agit de rupteurs, en polystyrène, qui s'installent, par exemple, au bout des hourdis des poutrelles, dans le cas d'un plancher intermédiaire dans une maison à étage.
"Il existe également des accroches en plastique, destinées aux rails en métal des ossatures" ajoute Emmanuel Toffolo.
Pour les maisons existantes, en revanche, l'élimination des ponts thermiques est plus compliquée. Difficile de boucher les ruptures d'isolation sans casser murs et planchers !
"Même le changement d'ouvertures (portes et fenêtres) n'est intéressant que si l'on rénove aussi l'isolation des murs en même temps" précise Emmanuel Toffolo.
Reste une solution, valable aussi bien pour le neuf que l'ancien : l'isolation thermique par l'extérieur.
"C'est la solution miracle dans l'existant" affirme Emmanuel Toffolo. Une épaisse couche d'isolant est installée sur la façade de l'habitation, et se prolonge le plus bas possible au niveau des fondations. La maison est comme enveloppée dans un cube d'isolant, avec un nombre très réduit de ponts thermiques.
Zoom sur... les déperditions de chaleur
Selon l'Ademe, dans une maison non isolée, les déperditions de chaleur se font en grande majorité par le toit (25 à 30% des déperditions) et les murs (20 à 25%). Mais depuis la mise en application de la RT 2005, qui impose des isolations renforcées au niveau de la structure de la maison et des ouvertures, cette part a baissé à environ 10 et 15% respectivement. La RT 2012, quant à elle, s'attaque aux ouvertures et aux ponts thermiques, derniers bastions des déperditions thermiques. Chaque matériau présente un coefficient de déperdition linéique précis, et il conviendra de choisir les plus performants pour les constructions neuves.