Isoler sa maison : quels matériaux choisir ?

    Publié le 4 novembre 2022 par Lucien Brenet
    Un projet de rénovation énergétique demande une bonne préparation et implique d'apporter une attention toute particulière aux matériaux isolants employés. Et leur choix, lui, va essentiellement dépendre de votre projet. Explications.
    Sans grande surprise, pour mener à bien votre projet de rénovation énergétique, la première chose à faire sera de définir vos besoins, mais aussi les zones à isoler. "En fonction des chantiers, entre une maison individuelle et un appartement par exemple, nous n'allons pas utiliser les mêmes produits", indique Marion Guélou Responsable d'équipe Marketing Produits Placo® ISOVER - Maison Individuelle chez ISOVER France.


    Bien définir son projet d'isolation



    Commençons par le commencement. Avant de se lancer dans les travaux, il faut avant tout réaliser un état des lieux et ne pas se précipiter pour choisir ses isolants. "Dans le cadre d'une maison individuelle, le choix va dépendre de nombreux critères. Le projet s'inscrit-il dans du neuf ou de la rénovation ? Quelle est la position géographique du bien ? Est-ce que je fais une isolation par l'extérieur ou par l'intérieur ? Quel est mon budget ?", détaille Marion Guélou.

    Prenons l'exemple d'une très vieille bâtisse. Pour préserver le charme de l'ancien, il convient plutôt d'isoler par l'intérieur que par l'extérieur. La question se posera en revanche un peu moins pour les logements récents.

    Autre point important : bien sélectionner ses matériaux oui, mais aussi ses artisans ! Car ce sont eux qui doivent vous apporter l'expertise sur ce sujet. Pensez à choisir des artisans Reconnu Garant de l'environnement (RGE). Ce label identifie les professionnels qualifiés en matière de travaux de rénovation énergétique. Plus d'infos et de conseils dans notre article.


    Comment bien choisir ses isolants ?


    Comment parler isolation sans évoquer les isolants ? Les matériaux les plus connus sont incontestablement les laines minérales, comme la laine de verre et la laine de roche. "C'est le bon compromis prix/performance. Nous atteignons des pouvoirs isolants jusqu'à un lambda de 30 mégawatt par mètre kalvin. Et ce produit présente l'avantage d'être recyclable à l'infini", explique Marion Guélou.

     
    Un peu perdu ? Retenez que le lambda détermine la résistance thermique (R) d'une épaisseur donnée. Plus il est bas, et plus l'isolant sera performant.

    La laine de roche a aussi la particularité d'être incombustible. Elle répond aux contraintes les plus exigeantes en matière de résistance au feu, elle est donc idéale pour une application en appartement (les normes sont en effet très sévères en logements collectifs).

    La laine de roche affiche également une très bonne résistance mécanique et convient parfaitement pour l'isolation d'une toiture terrasse par exemple. Côté performances, elle affiche un lambda de 31 ; 32 en intérieur et de 34 et 35 en extérieur.

    • Fibre de bois, chanvres, lin, matériaux recyclés
    Aussi appelé matériaux biosourcés, ils s'invitent de plus en plus dans les travaux d'isolation. En pleine période de transition énergétique, ces produits, plus écologiques, ont en effet le vent en poupe. Citons la fibre de bois, le chanvre, le lin, ou encore les isolants en textile recyclés.

    La fibre de bois et les textiles recyclés par exemple, se démarquent par leur simplicité de pose. "Du point de vue de la mise en œuvre, l'isocoton (lambda de 37, ndlr) sera plus simple pour un particulier à poser sur un mur, car il est doux, confortable et garantit un meilleur confort de pose."

    Les produits type laine de bois (lambda de 36) se présentent sous plusieurs formes. Flexible, pour une utilisation en intérieur et un meilleur confort de pose, ou rigide pour une application en extérieur afin de faciliter la pose d'enduit, ou en toiture.

    • Polystyrène et mousse polyuréthane
    L'autre grande famille des isolants provient de la chimie, à savoir les polystyrènes expansés et extrudés, ou encore les mousses polyuréthane. Les deux premiers répondent surtout à un usage en isolation par l'extérieur.

    Grâce à leurs cellules fermées, ces isolants sont hydrophobes et n'absorbent que d'infimes quantités d'eau liquide, tout en conservant leurs caractéristiques en cas d'inondation par exemple. Ils affichent également une bonne résistance mécanique et en compression. Ils conviennent donc parfaitement à la réalisation de sous-bassement.

     
    On aimerait bien vous donner un ordre d'idée concernant les prix... mais comme chaque projet est unique, l'exercice est quasi impossible. Sachez néanmoins que les produits biosourcés, même si plus écologiques, coûtent en moyenne deux fois plus cher que leurs homologues conventionnels.


    Le cas particulier des combles



    L'isolation des combles nécessite une attention toute particulière. Et pour cause, jusqu'à 40% des déperditions énergétiques passent par la toiture. Mieux vaut donc bien la travailler ! Les matériaux utilisés dans cet espace varieront selon qu'il s'agit de combles perdus ou de combles aménagés.

    En comble perdu, ce sont les isolants soufflés (ouate de cellulose, la laine de roche ou de verre) qui sont préconisés. Le pare-vapeur n'est pas obligatoire, mais c'est un plus pour se prémunir contre les entrées d'air froid et la condensation.

    Dans le cadre de l'isolation de comble aménagés, l'exercice est nettement plus compliqué. Pour en savoir plus, n'hésitez pas à consulter notre article Isoler ses combles : toutes les solutions.


    Structure et finition, des points à ne pas négliger



    L'isolation est une technique complexe, mais être réussie elle doit aussi s'appuyer sur une bonne structure. Quant à la finition, c'est la touche finale, elle est tout aussi importante car c'est elle qui va venir camoufler l'isolant, mais elle dépend des travaux réalisés.

    En intérieur, "pour la pose des plaques de finitions, le particulier novice pourra poser lui-même des plaques de plâtre. Le traitement des joints nécessitera cependant une rigueur toute particulière", prévient Mariou Guélou. En effet, mal jointée, une installation peut être sujette aux ponts thermiques qui amoindriront significativement les performances de l'isolation.

    Dans le cadre d'une isolation par l'extérieur (ITE), sur une isolation sous enduit, il s'agira d'un chevillage, sur lequel est appliqué l'isolant, puis l'enduit.

    En façade ventilée, une circulation d'air sera conservée entre l'isolant et la finition afin d'éviter tout risque de condensation, et ainsi préserver le système.

    L'avantage avec ces techniques, c'est qu'une multitude de finitions et d'enduits sont disponibles. Si l'ossature le supporte, il est même possible d'intégrer un bardage bois ou de la briquette par exemple.

     
    Les techniques d'ITE sont très complexes et demandent de toute façon l'intervention de professionnels RGE, pour une réalisation dans les règles de l'art. Pour en savoir plus sur l'isolation par l'extérieur, n'hésitez pas à consulter notre article dédié !



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