L'Isolation Thermique par l'Extérieur (ITE) consiste à ajouter une enveloppe isolante autour de sa maison. Une technique coûteuse mais qui permet d'améliorer grandement son confort thermique. Voici tout ce qu'il faut savoir avant de se lancer.
L'ITE, pour Isolation Thermique par l'Extérieur, c'est un peu le
ravalement de façade ultime, la juste combinaison entre esthétique et performance. Elle consiste en effet à
ajouter une enveloppe isolante sur les murs extérieurs de sa maison ou de son immeuble.
Convenablement mise en œuvre, cette technique est très efficace. Elle garantit la continuité de l'enveloppe extérieure, limitant ainsi les ponts thermiques (les ponts thermiques désignent des zones ponctuelles où l'isolation est moins performante), et permet de
réaliser d'importantes économies d'énergie.
En maison individuelle, en plus d'
améliorer le confort thermique de ses occupants, elle aura aussi pour effet, d'améliorer l'acoustique. De plus, contrairement à une isolation intérieure, une ITE
n'empiètera pas sur la surface habitable. Un argument non négligeable pour les petits espaces.
Contrairement à une ITE réalisée dans un logement collectif, qui passera forcément par le filtre de la copropriété, ici, vous êtes seul maître de votre projet. Sur l'aspect esthétique, les différents types de bardages autorisent de nombreuses finitions : lames horizontales et verticales, panneaux en bois, fibrociment, pierre, PVC, métal, zinc, verre... C'est donc aussi l'occasion d'
offrir un bon coup de neuf à votre maison.
Attention, vous devrez cependant vous assurer de l'accord préalable de votre commune ! Et oui, toutes n'acceptent pas la mise en œuvre d'un bardage ventilé par exemple, particulièrement lorsque votre logement est à proximité d'un bâtiment classé.
Pensez donc à consulter le PLU.
A noter : une ITE améliorera le
diagnostic de performance énergétique (DPE) du logement, ce qui valorisera ainsi votre bien.
Comment mettre en œuvre une ITE ?
Il existe plusieurs manières de poser une ITE.
L'isolation sous enduit consiste à fixer des panneaux isolants sur la façade. Ils sont ensuite revêtus d'une finition enduite hydrofuge.
La façade ventilée consiste, elle, à apposer des panneaux isolants sur la façade, ainsi qu'une ossature (bois ou métal) en laissant un espace entre, afin que l'air circule et éviter ainsi les problèmes d'humidité. Cette solution présente l'avantage d'autoriser de
nombreuses finitions.
"Il est possible d'apposer des panneaux, comme des clins en PVC ou en bois, ou des panneaux plus lourds, en pierre naturelle par exemple", détaille Louis Garnier, chef de produit chez
Isover.
Les deux techniques sont possibles en maison individuelle, mais c'est surtout la première qui est plébiscitée, et ce, essentiellement pour des questions de coûts.
"Il faut compter autour de 110 à 180 € du mètre carré pour une solution sous enduit, et de 200 à 240 € pour une façade ventilée", indique Louis Garnier. Bien sûr, ces prix varient en fonction de nombreux facteurs comme l'étendue des travaux de préparation ou le nombre de mètres carrés en façade.
Quels isolants choisir ?
Il existe trois familles principales d'isolants. Le
bloc de polystyrène est le plus rependu. Peu coûteux, ses performances thermiques sont correctes, mais il est sensible au feu.
La deuxième famille regroupe les
laines minérales.
"Plus chères, elles sont cependant ignifugées et présentent de bonnes performances mécaniques et thermiques", assure Louis Garnier.
La dernière famille, celle des
matériaux biosourcés, renferme notamment des isolants à base de laine de bois. S'ils sont le choix le plus écologique, ils sont aussi très coûteux et, pour l'heure, rarement utilisés dans les projets de rénovation de logement individuel.
Assurer la continuité de l'isolation
Dans le cadre d'une ITE, l'entreprise en charge des travaux devra
traiter l'intégralité de la façade, toiture et contraintes architecturales comprises, comme les loggias, les balcons, terrasses, tableaux de portes et de
fenêtres. En effet, toutes ces petites zones sont autant de points techniques qui, s'ils sont mal traités, occasionneront des ponts thermiques qui pénaliseront la performance thermique de l'enveloppe. Les murs de soubassement devront donc ainsi être isolés eux aussi, toujours dans le but de limiter les déperditions d'énergie.
En
toiture, la continuité devra être assurée avec l'
isolation des combles. Et pour cause,
40% des déperditions thermiques passent par la toiture. Pour en savoir plus sur l'isolation des combles,
retrouvez notre article dédié ici.
A noter ici que
les débords de toiture doivent être suffisants afin de couvrir la partie supérieure de l'ITE. Dans le cas contraire, un prolongement sera nécessaire.
Comment choisir son professionnel ?
Bien choisir son professionnel est primordial au vu de la complexité des travaux. Premier point, il vous faudra faire réaliser les travaux par
un professionnel Reconnu garant de l'environnement (RGE).
Cette certification, délivrée aux entreprises et professionnels du bâtiment, garantit en principe le sérieux de l'entreprise et ses compétences en matière d'
efficacité énergétique. Elle est aussi
un prérequis afin de bénéficier des aides de l'État comme les Certificats d'économies d'énergie (
CEE), l'éco-
prêt à taux zéro, ou encore MaPrimeRénov' (voir plus loin).
Un annuaire en ligne référençant les différents professionnels RGE est disponible sur
France Rénov', le nouveau service public dédié à la rénovation énergétique. Certaines entreprises disposent également de leur propre annuaire.
Attention, faites-vous votre propre avis sur les compétences des professionnels RGE que vous auriez retenu. Demandez-leur de vous fournir des visuels et des informations sur plusieurs de leurs opérations. Pensez également à faire réaliser plusieurs devis afin de vous assurer du juste prix.
Et si vous utilisiez la bonne vieille méthode du bouche-à-oreille ? Renseignez-vous sur des professionnels auprès de vos voisins et de vos proches qui auraient éventuellement réalisées une ITE. C'est encore le meilleur moyen d'éviter les mauvaises surprises.
Quelles aides financières pour réaliser une ITE ?
Une ITE peut coûter plusieurs dizaines de milliers d'euros et reste, donc inaccessible pour une grande partie des ménages. C'est pourquoi l'État a mis en place des aides afin d'encourager la réalisation des
travaux de rénovation énergétique.
A partir du moment où le niveau d'isolation est suffisant, et quels que soit vos revenus, vous avez droit au dispositif
MaPrimeRénov' et aux Certificats d'économie d'énergie (CEE) par exemple. Bien sûr, le montant des aides alloués sera déterminé en fonction des revenus.
Pour bénéficier du dispositif
MaPrimeRénov', il faudra remplir un dossier en ligne. France Rénov' met à disposition Mon accompagnateur Rénov', un mécanisme d'accompagnement sur toute la durée de vos travaux.
Autre mécanisme à disposition :
les CEE. En échange des travaux, les particuliers reçoivent une prime calculée en fonction des revenus.
L'éco-PTZ est un prêt à taux d'intérêt nul jusqu'à 30.000 €, proposé par les institutions bancaires, sans conditions de ressources.
"Il est octroyé pour financer un ensemble cohérent de travaux de rénovation énergétique".
Les ménages peuvent également bénéficier d'
un taux réduit de TVA à 5,5 % sur tous les travaux de rénovation énergétique des logements anciens "ainsi qu'aux travaux induits qui leur sont indissociablement liés", précise Isover sur une page dédiée.
A noter. Il existe depuis peu le dispositif
MaPrimeRénov' Sérénité. Celui-ci concerne les propriétaires aux revenus modestes et très modestes. Il est cumulable avec le coup de pouce Rénovation globale (CEE) depuis juillet 2022. L'aide peut couvrir jusqu'à 50 % du montant des travaux pour les ménages très modestes, et 35 % pour les ménages modestes. Le montant de l'aide financière est plafonné à 30.000 €.